L'écrivaine et poète Meredith Le Dez signe un hommage poignant à un ami disparu
L'écrivaine et poète Meredith Le Dez signe un hommage poignant à un ami disparu
La musique et les mots ont un pouvoir sur nous : celui de vie et de mort sur notre âme.
Les Editions "La Part Commune" m'ont généreusement envoyé ce livre et ainsi j'ai eu le plaisir de découvrir ce roman de Meredith Le Dez. Je ne connaissais ni l’autrice, ni la maison d’édition. La découverte fut donc entière.
Mérédith Le Dez est française et vit en Haute-Saône. Son écriture alterne entre poésie et prose,. Elle a été primé pour plusieurs ouvrages entre 2015 en 2018 aussi bien pour de la poésie avec « Journal de guerre » ou un roman « Le coeur mendiant ». Son esprit d’ouverture est palpable dans ce livre-ci.
Elle a été courtement éditrice et libraire : le versant libraire s’arrêtant net après le suicide de cet ami libraire qui lui avait mis le pied à l’étrier et réveillé sa passion de la librairie (au détriment de ses envies d’écriture). Cela aussi se remarque dans ce roman qui s’efforce de drainer plusieurs thèmes afin d’attirer le lecteur. C’est d’ailleurs ainsi que
Les personnages sont assez loufoques pour nous faire passer un bon moment.
Il y a tout d’abord Gunnar Gunnarsson, ce jeune suédois génialement mélomane mais qui préfère se convertir en majordome afin de s’approcher davantage d’une autre forme culturelle, celle de la politique.
Le second personnage est Monsieur, homme politique redoutable. Il ne lorgne rien de moins que d’être réélu à la présidence du pays. Après avoir fait campagne, nous arrivons au second tour des élections présidentielles. A quelques heures du dépouillement des urnes, Monsieur s’amuse à disparaitre en lisière d’une forêt, histoire de prendre un dernier bol d’air frais avant de rejoindre son QG à Paris.
L’ambiance tourne dès les premières lignes autour d’un manoir, Le Belvédère, ayant appartenu à Maurice Ravel. On y trouve encore le piano à demi-queue sur lequel il a composé le Boléro et d’autres merveilleuses oeuvres. Le lieu est décrit en y instillant toute la finesse, la fantaisie et la féérie du compositeur. Et, très vite, nous palperons ce que la quatrième de couverture sous-entend en parlant d’affinité élective, ce processus par lequel deux formes culturelles – religieuses, intellectuelles, politiques ou économiques – entrent, à partir de certaines analogies significatives en affinités de sens et en renforcement mutuel.
Effectivement, lorsque Gunnar notre sympathique guide stagiaire, étudiant en littérature française et musicologie, fait visiter les lieux à Monsieur et Madame, ces derniers voient en lui Tadzio, l’ange blond de Visconti dans « Mort à Venise ». Ils acquièrent le manoir en embauchant notre joli suédois comme majordome de leur nouvelle propriété secondaire.
Puis nous arrivons à ce fameux dimanche d’avril. Nous sommes en rase campagne non loin de ce manoir, aux côtés de Gunnar, qui fait le pied de grue. Il s’est vu obligé de jouer les chauffeurs et de raccompagner Monsieur au QG à Paris avant la fin du dépouillement des urnes du second tour des élections. Le trench et le téléphone sont restés dans la voiture mais Monsieur ne revient pas. Gunnar sent bien que la catastrophe est imminente, la migraine s’installe et la suite est facile à deviner.
Un bon premier tiers du livre m’est apparu très travaillé, trop cadré façon atelier d’écriture d’une école trop stylé et avec pas mal de situations trop « platounes » à mon goût. De fait, le doute s’est installé.
Mal m’en a pris car d’un coup, d’un seul, Mérédith Le Dez réveille son lecteur et nous entrons enfin dans le concret, dans la présentation des faits et de possibles explications. Son analyse humaine du monde politique est judicieuse. Son observation de la sphère économico-médiatico-politique est tranchante. Différents personnages entrent dans la danse, ça va grincer de partout et ce ne sera pas joli, joli.
Et Mérédith Le Dez s'est enfin lâchée comme si elle s'était enfin retrouvée libre, certainement comme lorsqu'elle écrivait ses livres de poésie.
J’ai eu peur que « Musique Française » ne soit qu'une Xème satire de la vie démocratique contemporaine, mais je dois concéder que je n’ai plus lâché ce petit livre finalement lu d’une traite.
Citations :
« Mais tu l’entends, la musique ? Où est le musicien ? Où est l’âme ? Et quelle est cette musique ?… Tu ne maitrises rien… Prends le temps de penser ».
« La musique avec ses oiseaux tristes, ses noctuelles et ses jets d’eau, la musique et la littérature l’attendraient toujours. »
Je remercie encore les Editions "La Part Commune".
« Il y eut dans cette ville un libraire. Ce libraire n’était pas n’importe quel libraire. Il était un libraire de la haute lignée des libraires. »
C’est à ce formidable libraire avec lequel elle avait eu le bonheur de travailler et d’être amie que s’adressent les lettres de Mérédith Le Dez, dans cet intimiste ouvrage au sobre titre et à la couverture délicieusement évocatrice. Jacques Allano, libraire de haute lignée, donc, si attaché à son travail et à sa librairie briochine, « Le Pain des rêves », qu’il avait préféré s’arracher à sa retraite plutôt que de la voir, faute de repreneur, fermer définitivement ses portes. Mais ses lettres resteront sans réponse, Jacques est mort. Victime, comme tant d’autres, ce cet ébranlement profond généré par le confinement du printemps 2020 au point de sombrer dans l’une de ses propres failles, il a baissé un rideau définitif et sans appel sur sa vie de libraire, sur sa vie d’homme, laissant ses proches comme ses plus lointain dans un état de douloureuse sidération.
Il faut tout le talent, que je découvre avec plaisir, et toute la douce persuasion de Mérédith Le Dez pour passer outre la sensation de gêne des premières pages de son livre : pénétrant de plain-pied au cœur d’un deuil dont l’intensité nous échappe, quelle pourra bien être notre place, humbles lecteurs de passage, dans cette intimité qui n’est pas la nôtre ? C’est pourtant bien au cœur de ses lettres, empreintes d’une douloureuse et pudique affection, que se dessinera l’espace privilégié où se rencontrent ceux qu’unit une seule et même passion, la lecture. Source inépuisable de rencontres, de trouvailles et d’émerveillements, elle est le premier pas vers les liens les plus forts et les plus durables, à plus forte raison lorsqu’elle est guidée par cette poignée de passionnés entièrement dévoués à son partage et à sa transmission. C’est donc à une très jolie réflexion sur cet attachement fort et personnel que chaque lecteur noue avec les livres et ceux qui les aiment et les font aimer, ceux qui en assurent le cheminement jusqu’à leurs appétits insatiables, que nous invite Mérédith Le Dez, créant, de fait, entre elle et nous, la proximité qui nous autorise à partager son chagrin et à devenir les discrets témoins de ses derniers adieux à Jacques, « libraire de la haute lignée des libraires », portrait idéal des meilleurs d’entre eux, dont le nôtre, forcément.
Dans un libraire, l’autrice rend hommage à Jacques Allano, un ami et libraire qui aura tout fait pour sa librairie jusqu’à reprendre du service pendant sa retraite.
C’est l’histoire d’une amitié puissante née de l’amour des livres, ceux de l’autrice, ceux qu’elle a édité et tous les autres. C’est aussi l’histoire d’un deuil et de l’écriture qui participe à ce travail compliqué.
C’est un texte en deux parties aussi touchantes l’une que l’autre. La première fait penser à un discours non préparé où on laisse le coeur parler et ça fonctionne, le lecteur est effectivement touché en plein cœur. Jacques en est le fil conducteur mais on navigue dans les pensées et la vie de l’autrice tout du long de cette partie. C’est aussi une réflexion sur la façon de rendre hommage à son ami.
Après de nombreuses hésitations, elle décide de partir sur des lettres qu’elle destine à Jacques pour lui décrire la vie depuis son suicide. Parle-t-on de récit épistolaire quand il n’y a qu’une personne qui écrit ? Je ne suis pas sûre mais en tout cas choisir ce type de narration privée pour nous raconter Jacques et l’attachement qui les liait est une très bonne idée. Ce choix renforce le côté intimiste du récit tout en restant éloigné de l’aspect intrusif d’une biographie.
Le langage utilisé est souvent très imagé et témoigne de l’amour qu’elle a pour Jacques et pour les livres en général. Les lettres parlent de l’après mais aussi des livres. C’est un peu comme si on était dans la librairie à écouter les conseils de libraires qui vantent des pépites pas assez mises en avant.
L’autrice a écrit de la poésie et ça se sent dans sa façon d’écrire même si ce texte est en prose. C’est un bel hommage et une belle façon de montrer les différentes étapes du deuil. Merci lecteurs.com et Philippe Rey pour cette découverte touchante
En regardant la télévision un soir, une femme apprend à la fin du journal télévisé la mort de Jérémy Kettle, un écrivain qu’elle a connu vingt-cinq ans plus tôt.
Désenchantée par la vie, cette nouvelle la replonge dans son passé, son adolescence, un grand amour avorté.
Elle revit des tranches de vie, entre la Lorraine et la Bretagne (mes deux lieux de prédilection, ce qui ne rajoute au charme du livre. J’ai aimé reconnaître tous ces endroits de Nancy)
Cette remontée dans le temps ouvre des vents de jeunesse, de bonheur, d’amitiés, teintés de nostalgie.
L’écriture est subtile et délicate, la construction du roman efficace.
Un très bon morceau de vie partagé avec Muriel, son voisin Jean-Philippe, le chat Gandhi et tout un passé révolu.
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