"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Bienvenue dans la divine comédie de Seymour Morrison.
Seymour Morrison vit à Los Angeles et trimballe sa carcasse entre Sunset Boulevard, Mullholland Drive, Hollywood boulevard, Echo Park, Venice beach, et Beverly Boulevard ....
On est entre fin 2019 et début 2020, le Covid est en approche, et du haut de sa carrière réussie, sa vie privée un peu moins, Seymour se confie à Dante Gabrieli sur ses films, Oscars, Palme d’Or, Golden Globes.
Dante Gabrieli est ghost writer, il doit écrire la biographie du « cinéaste de légende », et s’en prend plein la gueule au passage (« arrête de me sonder le cul ! », « T’es ghost writer, t’es plus critique. T’es toujours critique ! Donc t’es resté casse-couilles ») ... Joeystarr sors de ce corps ! Dante le goy pénètre avec Virgile-Seymour le monde de l’au-delà... celui du cinéma américain, avec un peu d’enfer, de purgatoire (il y a de la confession dans le procédé), et de paradis (artificiels et autres).
Ici aussi on rencontre des mythes, pas ceux de l’Antiquité, mais ceux du grand écran. Le récit à la première personne de Seymour est semé d’anecdotes sur des acteurs et réalisateurs hollywoodiens, de citations de Wilder, Godard, Hitchcock. Le cinéma français est d’ailleurs égratigné par ci par là.
Seymour est issu d’une famille juive d’Allemagne, la mère a été déportée, le père a fui Berlin en 1933, illustrant la phrase de Wilder « Il y a deux sortes de juifs, les pessimistes et les optimistes. Les pessimistes ont fini à Hollywood, et les optimistes à Auschwitz ». Du pessimisme du père il a opté pour le fatalisme et le cynisme (« à quoi bon s’inquiéter, seules les civilisations sont mortelles », à propos du covid).
Seymour cherche-t-il, en se confiant à Dante, le salut ? Une façon de se pardonner la mort d’Eva, sa muse, scénariste et compagne pendant des années ?
Dante accompagne, n’intervient pas, il est présent-absent, un vrai fantôme en somme, qui retranscrit et disparait.
Pourquoi Furia ? On l’apprendra à la toute fin du livre.
Ce roman à l’écriture fragmentée, aux pages aérées, dans le style identifié de l’auteur pour ceux qui ont lu ses précédents romans, colle parfaitement avec la personnalité de ce type qui se raconte, sans retenu ni concession, ne faisant pas de cadeaux, ni à son « ghost writer », qu’il malmène, ni à l’industrie du cinéma, ni à lui-même ! On lit Furia comme on plonge dans un scenario.
Ce roman regorge de phrases à retenir et qui tapent juste :
« Hollywood aujourd’hui c’est préquel, remake, suite, franchise et biopic »
« La réussite d’un film c’est toutes les concessions qu’on n’a pas faites ».
« Un homme nommé Tolstoï a écrit « Guerre et paix ». Trente-cinq scénaristes hollywoodiens ont écrit « Les Pierrafeu » ».
« Un alcoolique te vole ton portefeuille et il a des remords, un toxico te vole ton portefeuille et t’aide à le chercher ».
La quatrième de couverture m'a attirée ... mais une fois le livre ouvert ... une phrase par page ... qu'elle déception. Je le doute que c'est un technique d'écriture et de mise en page mais je n'adhère pas ... j'ai lu le livre sans réellement m'accrocher ...
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