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J’ai choisi ce livre de Kenzaburô Ôé pour le résumé en quatrième de couverture, pas pour le titre tout à fait effrayant, énigmatique, incitation bizarre que ce : « Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants ». Quelques recherches m’ont permis de relativiser l’emploi de l’impératif. Les mots provocateurs sont ceux de la fiction, d’un imaginaire très riche s’attaquant à un tabou : la violence envers des enfants. Quand un auteur japonais s’empare d’un tel sujet, sûr que cela ne va pas être un roman feel-good… Âmes sensibles bienvenues mais il faudra en passer par un réalisme de la violence d’une force inhabituelle, un cri à la Edvard Munch, d’un artiste hanté par la souffrance, la maladie, la mort, potentialisé par l’expression directe des enfants.
Derrière la pudeur cachée sous les mots crus de Kenzaburô Ôé, il faut lire la force du message, l’injonction à respecter et protéger les enfants, à honorer la nature aussi et la vie naissante sous toutes ses formes. Vénérer l’espoir toujours présent en l’homme en dépit de la barbarie, ou du désintérêt, ce qui est proche, dont il fait souvent preuve. Continuer de lire celui qui manie les mots avec tant de maestria et d’élégance, contant l’Histoire, le temps, la vie du monde.
Kenzaburô Ôé, lauréat du prix Nobel de littérature 1994, est certainement un des plus grands auteurs du XXème siècle. Une lecture essentielle, à lire absolument !
Nous ne savons pas en quelle année se déroule le récit, ni où exactement. Quelques vagues indications : pendant la guerre, au Japon.
Nous devinons seulement qu’un groupe d’enfants issus d’une maison de correction se retrouve en montagne en plein hiver.
Une mystérieuse épidémie sévis dans les lieux.
Je n’ai pas aimé le climat de suspicion qui règne dans le livre. Je n’ai ressenti aucun attachement au personnage principal et les références à son zizi ont fini par me lasser.
Le récit reste ua niveau de la compréhension des enfants : faible. Même si le personnage principla fait preuve de courage en contournant le barrage.
Une lecture terminée en avance rapide, malgré ma bonne volonté de lire un ouvrage du Prix Nobel de littérature 1994, décédé le 3 mars 2023.
Bird a 27 ans. Sa femme vient d’accoucher d’un enfant anormal.
Commence une longue fuite.
Fuir la situation.
Fuir ses responsabilités.
Se fuir soi-même.
Fuir pour aller jusqu’où ? En attendant quoi ?
Ce roman violent relate quelques jours dans la vie de Bird. Des jours essentiels, hallucinés. A côté de la vie, à côté de la ville, là où l’on se noie dans le désespoir.
J’ai eu quelques difficultés à entrer dans le rythme et l’univers du roman, et puis j’ai été captée et chavirée. Puissamment. Par le style, par les images, les mots, par les phrases coups de poing.
Kenzaburo Oe y dénonce la solitude de l’individu dans une société qui broie celui qui n’est pas conforme. Il célèbre la liberté d’oser être soi.
Un roman à la fois dépaysant et universel.
Un village isolé dans les montagnes japonaises. Des hommes rudes, pauvres, peu éduqués. Une vie quasi autarcique, quelques incursions dans la vallée, peu de contacts avec l'extérieur. Et au loin, la guerre. Une guerre qui va s'immiscer dans le quotidien de ces gens simples et ignorants en la personne d'un aviateur américain dont l'avion est tombé dans les montagnes. Un américain, oui, mais pas vraiment un ennemi. Un noir. Un animal. Enchaîné, jeté au fond d'une cave, observé, surveillé, puis finalement confié aux enfants, apprivoisé comme un animal domestique. Et la guerre s'éloigne à nouveau devant un quotidien embelli par cette présence exotique. Jusqu'au jour où les autorités prennent enfin une décision. Le prisonnier se rebelle, redevient l'ennemi à abattre.
C'est par la voix d'un des enfants que Kenzaburô Ôé raconte cette rencontre incongrue entre des montagnards japonais et un pilote américain noir. Leur premier noir. La frayeur, la curiosité, l'admiration, l'attachement. Le bonheur de posséder un si bel animal. Aucune communication n'est possible, ni même envisagée, mais des moments sont partagés, des liens se créent. Et pourtant...Quand l'ignorance, la bêtise, la folie s'en mêlent...Le noir s'est plié aux traitements imposés par les villageois, il a partagé les jeux des enfants, a accepté son statut d'animal de compagnie. Mais quand il résiste, c'est la mort qui l'attend. Comme une bête rétive et dangereuse qu'on abat quand elle se retourne contre son maître.
Court roman ou longue nouvelle, Gibier d'élevage est une dénonciation de la folie humaine, de la violence née de l'ignorance. Une lecture dérangeante mais nécessaire.
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