10 livres chroniqués par les Explorateurs, 10 chroniques à découvrir !
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Une fête alcoolisée entre ados.
Alice est raccompagnée chez elle complètement touchée et ne se souviendra de rien.
Les deux garçons qui l'ont ramenée retrouvent leurs copains dans un bar où ils finissent la soirée. Ils racontent et se vantent de ce qu'ils lui ont fait subir à l'arrière de la voiture avant de la déposer chez elle. De là, la réputation d'Alice sera salie à jamais, elle ne s'en remettra pas
Mensonges, manipulations....
On suit cette affaire de 1990 à 2015, chacun va donner sa version.
Un sujet grave, mais c'est long, très long, beaucoup de répétitions et je me suis lassée. Dommage !
« Tout observateur du genre humain sait combien il est difficile de raconter une expérience de telle sorte qu'aucun jugement n'interfère dans la narration » (Georg Christoph Lichtenberg)
Alice termine sa scolarité secondaire dans un lycée privé américain. Non loin de là, les élèves de l'établissement public, aspirant au championnat de la crosse, passent le plus clair de leur temps à organiser fêtes, beuveries, sauteries, et dragues grossières.
Un soir, deux adolescents sont accusés, au bruit d'une folle rumeur à laquelle ils ne sont pas étrangers, d'avoir abusé d'Alice au moment de la ramener, ivre, à son domicile.
Alice, depuis qu'elle est au collège, s'essaye, avec son amie Haley, à l'écriture de scenarii cinématographiques. Elle ne cessera, sa vie durant, marqué par cet évènement qui se serait produit, ou pas, de rechercher la vérité.
Il s'ensuit une quête permanente de celle-ci narrée aussi bien par la victime ainsi que d'autres protagonistes du roman, témoins directs ou indirects., sans que l'on sache, pas même la présumée victime, si l'évènement – le viol -, qui va marquer les personnages du récit, a eu lieu ou non.
Il conviendra d'attendre la toute dernière page pour comprendre la subtilité et l'originalité de l'ouvrage de Kate Reed Petty.
True Story, (Gallmeiter, 2021) dont le titre n'a pas été traduit, lors de sa parution en France, est le premier roman de Kate Red Petty.
Elle court, elle court la rumeur… Pour rendre compte de celle-ci, l'auteur utilise deux procédés audacieux, empreint d'un brin de folie, mais qui fonctionnent à merveille à raison de la quasi-totalité, et de la singularité et du machiavélisme à souhait de l'intrigue. Ces procédés littéraires renforcent, sans aucun doute, la qualité exceptionnelle de cette première fiction.
La première technique littéraire – il serait inopportun de la divulguer, même si l'on comprend assez vite. Il s'agit... Dévoiler le texte masqué. La seconde est qu'il s'agit d'un roman sous la forme de casse-tête, qui fait, cependant, l'économie de flash-back, dont la compréhension se met petit à petit en place et qui contribue, au grand plaisir du lecteur, à une montée évidente de la tension et du suspense.
On ne peut d'ailleurs s'empêcher de faire le rapprochement entre la construction de cette histoire, sous forme de puzzle, et la désorganisation qui règne dans l'esprit d'Alice, que l'on retrouve à chaque stade de sa vie, qui mélange, tous azimuts, ses passions cinématographiques adolescentes avec ses lettres de motivation afin d'intégrer une prestigieuse université.
L'autre particularité de fond de ce roman semble être le rapport de l'auteur au féminisme. On peut lire, ici et là, qu'il s'agirait d'un roman féministe sans autre forme de commentaires. le roman mérite néanmoins un meilleur approfondissement qu'un simple raccourci facile.
À l'heure où, aux États-Unis et dans une partie de l'Europe, sous l'influence de minorité de néo-féministes minoritaires, mais néanmoins radicales, le roman de Kate Reed Petty prend le contre-pied de ce mouvement littéraire au profit d'un féminisme classique et raisonnable où la femme est l'égale de l'homme, sans affirmer « préférer des femmes qui jettent des sorts à des hommes qui construisent des EPR » ou de ces écrits narcissiques, de plus en plus nombreux et mal écrits, qui narrent les violences subies, ou pas, de ces femmes en quête de reconnaissance.
C'est un roman qui tranche et condamne définitivement tous les poncifs, insipides et égotiques de nombreux auteurs, autofictions et récits actuels.
L'écriture est irréprochable, autant que la traduction par définition. Simple, mais pas niaise ou maladroite et empruntée, tout en étant rigoureuse. Les qualités narratives de l'auteur sont exceptionnelles, alternant les différents modes de narration et de focalisation qui subliment à la fois la qualité de l'écriture que le fond du récit et, plus particulièrement, la tension de celui-ci.
À titre d'exemple, fait exceptionnel, l'auteur, par l'intermédiaire d'Alice, utilise parfaitement, lorsqu'elle propose sa voix à ses prétendus agresseurs, la deuxième personne du singulier (le "tu" de narration interne).
En résumé, c'est un roman subtil, intelligent et addictif comme rarement, il m'a été permis d'en lire ces derniers temps.
Kate Red Petty réussit un livre remarquable qui autorise d'en espérer l'écriture rapide d'un deuxième.
Bonne lecture.
Michel.
Roman très actuel au regard des sujets développés, « True story » évoque de façon particulièrement convaincante les ravages que peut entraîner une rumeur (qu’elle soit fondée ou non) sur sa victime mais également sur son entourage.
Alice, étudiante américaine à l’université, aurait été violée par deux garçons lors d’une soirée très arrosée. Alors que les deux agresseurs s’en seraient vantés le lendemain matin, elle n’en garde aucune réminiscence. Mais est-ce que l’agression a-t-elle vraiment eu lieu ?
Ce premier roman de Kate Reed Petty est très troublant et déstabilisant du fait de l’absence de souvenirs et par la forme adoptée choisie par l’autrice. Cette dernière ne se contente pas de narrer l’histoire par la voix d’Alice ou d’un autre protagoniste en particulier mais ajoute des projets de scénario écrits par Alice et sa meilleure amie, Haley, des lettres d’Alice, des chapitres évoqués par les violeurs présumés. Même les différentes pièces prennent un format différent du texte de l’histoire. Bref, c’est tout un puzzle qui est mis sur la table et qui ne se terminera que dans les toutes dernières pages.
Portrait passé au vitriol des campus universitaires américains, les émotions sont mises de côté pour se concentrer sur le phénomène destructeur de la rumeur et de ce qu’elle engendre.
Certaines longueurs dans le texte ont fait que je n’ai pas pu m’attacher aux personnages ou en ressentir de l’empathie. La multitude de « pièces jointes » a fait que j’ai gardé une certaine forme de détachement vis-à-vis de l’intrigue.
Ce fût une bonne lecture certes mais avec quelques petits écueils qui ont fait que ce livre n’a pas trouvé sa place dans mes coups de cœur du mois.
Que s'est il passé sur la banquette de cette voiture cette nuit d'été ? Qu'on fait ou pas ces adolescents ? Savaient ils ce qu'ils faisaient ?
Il vous faudra un peu de patience et toutes les pages de ce livre pour le découvrir.
Malgré quelques longueurs et lourdeurs, notamment sur la lettre de motivation d’entrée a l'université, l'ouvrage demande de la concentration car le va et vient entre les personnages et les points de vues sont constants.
J'ai pourtant beaucoup aimé l'histoire même si le style ne me convient pas. C'est une vraie réflexion sur la société et le final est une réelle remise en cause.
Allez y .
Accrochez vous car le dénouement en vaut la peine.
Bonne lecture à vous
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