"Osons faire des choses qui sont trop grandes pour nous", nous explique Maud Bénézit, dessinatrice et co-scénariste de l'album
Pas si simple de mettre des mots sur un tel manga. D'abord c'est un one-shot, ce qui m'attire particulièrement même si toujours un peu trop court au final.
Ici, on y suit l'évolution et le respect d'une courtisane de Nagasaki, la plus belle de toutes. Et il est vrai qu'elle cultive une certaine part de mystère qui rend fou tous les hommes qui passent proche d'elle.
On y découvre aussi la vie, le quotidien, les rivalités dans ce monde des plaisirs.
Les hommes viennent profiter de ces maisons closes, les filles quant à elles cherchent une porte de sortie afin de racheter leur dette.
Tout cela autour d'un passé de cette Kicho, courtisane "de luxe", d'une histoire d'amour, de résignation, car on sent qu'elle est résignée à passer sa vie (voire plus) au sein de cet établissement.
Est-ce mieux dehors ? En tous cas elles se disent, ou se font dire qu'à l'intérieur ce n'est pas si mal que ça alors, autant en profiter.
Les graphismes sont très jolis, les corps magnifiques, les décors parfaits.
Au final certes un one-shot, mais on aurait aimé avoir une histoire un peu plus détaillée encore, un peu plus étoffée. Il y avait clairement matière à développer cet univers, ce manga, ce plaisir pour tout lecteur/lectrice.
Belle découverte. Tout en ravissement(s).
Quelle belle surprise !! Quelle merveille !! Voilà une oeuvre qu'il faut absolument posséder dans sa bibliothèque à côté du roman de Marguerite Duras.
Kan Takahama s'est véritablement appropriée l'oeuvre de la romancière pour nous livrer sa vision graphique exceptionnelle loin de l'interprétation cinématographique vue par Jean-Jacques Annaud.
La lecture de cette BD va vous rendre tout chose.
Le scénario de Kan Takahama pour "L'amant" :
Le scénario, adapté par Kan Takahama, ne s'embarrasse pas de fioriture. Il va évidement à l'essentiel, à ces moments de passion, de complicité, de sensualité, de féminité, d'introspection, etc…, qui font de l'oeuvre de Marguerite Duras un superbe roman.
C'est simple et magique en même temps.
L'introduction amenant le flashback se résume à 7 pages agrémentées de larges cases et quelques dialogues succincts pour laisser rapidement place à la contemplation de Saïgon, à la moiteur ambiante du Viet Nam, au voyeurisme de ces corps enlacés des jeunes protagonistes…
Le contraste est aussi admirablement bien fait entre l'urbanisme et la grisaille parisienne en ouverture du récit versus les splendeurs, la luminosité, la richesse culturelle, et le fourmillement d'antan de la grandiose Saïgon par la suite.
L'oeuvre de la Mangaka reste fidèle au récit et met en avant des personnages modestement ordinaires, loin d'être des Apollons ou des Artémis. Des personnes lambdas qui viennent à se croiser les regards, se rencontrer et s'aimer candidement…
Le découpage apporte beaucoup au récit. Il est aéré avec de grande cases, beaucoup de pleines pages et d'effets discrets forçant la contemplation de l'instant.
Le petit plus du livre est aussi apporté par la préface de la Mangaka, mais aussi le postface signé de l'éditeur Tokyoïte de l'artiste.
Le dessin de Kan Takahama pour "L'amant" :
Le dessin de Kan Takahama est somptueux !
Le trait fin et méticuleux donne de la vie aux personnages.
Les portraits sont superbement bien réalisés avec des visage plus arrondis pour la jeunesse, et plus carrés, rudes et anguleux pour les âges plus avancés.
La dessinatrice focalise sont art essentiellement sur les personnes, laissant souvent les les arrières plan épurés notamment pour les séquences particulièrement charnelles et concupiscentes. Cet artifice est donc des plus efficace pour faire comprendre que seul l'instant présent des deux protagonistes compte, le brasier, la frénésie, l'éréthisme et les ardeurs de chacun est ainsi mis en avant.
Les couleurs sont soignées et absolument divines. Elles nous conditionnent à vivre la chaleur et l'humidité environnante en lisant l'ouvrage. Les dégradés majestueux aux couleurs chaudes évoquent la splendeur de l'Asie. Même les nuances de violets pour illustrer les nuits nous maintiennent dans un cocon douillet.
Le jeu d'ombre et lumière est à tomber, parfaitement maîtrisé.
Les merveilleuses pleines pages et doubles pages nous font voyager très loin. Elles nous dépaysent et nous font rêvasser à cet ailleurs idyllique tout en restant pelotonné dans notre canapé moelleux.
Les effets sont nombreux mais discrets tels des chevauchements de cases, des scènes en triptyque, des cases fantaisistes ou de simples onomatopées, mais l'effet qui m'a le plus impressionné est probablement le flou artistique d'arrière plan lors des séquences au restaurant.
En bref, ce livre c'est véritablement du grand art ! C'est un ouvrage passionnant !
Il donne vraiment envie de relire (ou de lire pour certain) le livre de Marguerite Duras.
Dans ce 6ème et dernier tome de la lanterne de Nyx, on va se concentrer sur le Paris du 19ème siècle. On est autour de la période charnière où le Japon commence à s’ouvrir vers l’extérieur ce qui entraine une frénésie en Europe pour tout ce qui vient du Japon. Miyo est une jeune fille embauchée dans une petite boutique d’import de produits européens.
Dans ce tome-ci, elle se retrouve dans la succursale parisienne spécialisée en produits japonais. J’ai beaucoup aimé suivre le regard naïf et innocent d’une japonaise qui n’était jamais sortie de sa campagne sur la vie parisienne de la fin du 19ème siècle. Goncourt, les penseurs, artistes, vedettes de cabaret… c’est une période foisonnante où se regroupent des personnes avec une philosophie de vie particulière. Tout est retranscrit sans oublier les femmes précieuses ou carrément « de mauvaise vie » qui attrape la syphilis, la tuberculose et autres maladies typiques de l’époque. C’est l’illustration réussi de toute l’effervescence et du besoin de se montrer cultiver qui apparait dans ce manga. Qui dit effervescence, dit récit qui part un peu dans tous les sens. Ca peut sonner brouillon mais ça permet de mettre en avant une ambiance réaliste de ce qui était visible à l’époque dans les milieux artistiques. On voit évoluer toute une galerie de personnages farfelus, variés et complexes qui fonctionne.
Entre chaque chapitre il y a un un petit point sur de la culture japonaise ou française tel que les japonais la perçoive. C’était intéressant.
La fin est très bien trouvée, elle remet un petit doute sur ce qui est réel ou fantastique.
J’ai beaucoup aimé cette saga que ce soit niveau histoire, niveau dessins ou niveau interludes.
- le quotidien d'une boutique d'objets français
- un bon début
- des personnages haut en couleurs
- des dessins soignés
- hâte de lire la suite pour savoir si les promesses de ce tome introductif sont tenues
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"Osons faire des choses qui sont trop grandes pour nous", nous explique Maud Bénézit, dessinatrice et co-scénariste de l'album
"L’Antiquité appartient à notre imaginaire", explique la romancière primée cette année
Le jury et les internautes récompensent ce roman publié aux éditions l’Arpenteur
Le jury et les internautes récompensent la bande dessinée publiée cette année aux éditions Delcourt