"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La bande dessinée s’ouvre sur un imaginaire de polar. Le personnage représenté est trop proche des clichés pour être vrai. Mais c’est une manière de saisir ce Julius qui se réveille fatigué par ses rêveries. Une fois dans les rues, il erre, vaguement conscient de la montée du nazisme et de la violence politique et sociale qui très bientôt fera bouleverser le monde. Voici pour le décor de cette aventure maritime de Julius qui, bien que la fin soit (très) attendue, qui tente de régler une affaire bien mystérieuse.
La symbolique prend souvent le pas sur la narration de l’affaire pure et ce qui doit nous détourner, c’est le caractère du protagoniste. C’est même l’élément le plus intéressant de cette BD : l’inconscience de Julius. Il ne comprend pas vraiment son époque, celle d’une crise grave et profonde où la jeunesse embrigadée, bientôt un pays, se lancent dans une guerre. Julius flotte dans son imperméable, dans cet univers trop réel où les héros n’ont plus vraiment leur place. Il trimballe avec lui une mélancolie qui s’alourdit de plus en plus. Les personnages l’entourant apportent en étrangeté, par leurs regards, par leur discipline. Il y a notamment un marionnettiste d’une tristesse folle.
La BD brille par son utilisation des couleurs. Là où on pourrait s’attendre à ce que les couleurs s’éclaircissent à mesure que le mystère se dissipe, les auteurs ont fait le choix d’une obscurité qui se fait de plus en plus épaisse. Julius se noie progressivement. Cet aspect graphique emporte le détective dans sa réalité, loin de ses rêveries des premières pages.
Yves Klein est né à Nice en 1928, ses parents sont tous deux artistes peintres.
Il a très jeune une passion pour le judo, mais difficile de participer à des compétitions alors que tout se ligue contre lui pour lui laisser cette possibilité.
Les résultats obtenus lors de son séjour de 15 mois au Japon ne sont pas homologués en France. Il devient donc professeur de judo.
Tente d'autres métiers, encadreur à Londres par exemple.
Mais en fait, il est animé par une seule passion, faire ressentir le vide mais aussi la plénitude de la couleur.
A propos de vide, il s'essaie même à la musique avec une symphonie Monoton-Silence. Une seule note est produite en continu pendant un laps de temps, et le même intervalle de temps de silence.
Il faudra des années avant qu'elle ne soit jouée en public.
Son ambition absolue, faire ressentir la couleur, en monochrome, comme une minute de vérité.
Il expose des oeuvres peintes en monochromes mais différentes oeuvres de différentes couleurs. Là encore le public cherche une cohérence, un ensemble, alors que Yves Klein veut le faire se concentrer sur une seule couleur.
D'où l'idée de se consacrer à une couleur unique, celle du ciel et de la mer, que l'on ne peut associer à rien de concret. Et qui fait penser à deux éléments qui par leur immensité laissent toute la place à l'imagination.
Le bleu plus que bleu, ou IKB International Klein Blue est né. Réalisé par les chercheurs de chez Rhône-Opulence. Il devient sa signature.
Avril 1958, pour son exposition, Yves Klein décide d'illuminer l'obélisque en bleu
L'exposition devient célèbre comme "exposition du Vide" ou l'art de démontrer l'immatéraliité du bleu, sur la sensibilité.
De créer une atmosphère de sensibilité picturale.
En mars 1960, il réalise une performance artistique "anthropométrie de l'époque bleue" à la galerie internationale de l'art contemporain.
Là il va faire jouer sa symphonie Monoton-Silence et présente une expérience de "pinceaux vivants" où de jeunes femmes sont les pinceaux de son oeuvre.
C'est le début du "nouveau réalisme" mouvement créé par le critique d'art Pierre Restany et auquel participe Yves Klein, puis Nikki de Saint Phalle
Jusqu'en 1960, il avait toujours enseigné le judo. Mais à partir de là il arrête. Cette date est marquée par la parution d'un faux journal "journal d'un seul jour" où on le voit faire un saut dans le vide, par un photomontage publié le 27 novembre 1960.
Débutent alors toutes sortes d'expériences artistiques. Entre autre ses peintures de feu.
Puis un mariage avec Rotrault à Paris. Alors que désormais tout semble lui sourire, il décède quelques mois plus tard d'une crise cardiaque. Il n'a que 34 ans.
Hambourg, 1930.Jules Crèvecoeur se rêve détective renommé mais la réalité est tout autre. Avec son assistant Chang, il se contente de dénicher les maris soupçonnés d'infidélité. Jusqu'à ce qu'une invitation étrange le propulse sur le SS Freiheit, un paquebot transatlantique, pour une mystérieuse affaire...
Après l'excellent "Not a New-York love story", le scénariste Julian Voloj est de retour pour un polar déroutant. Dans un contexte agité par les jeunesses hitlériennes en chasse dans les rues d'Hambourg, Julius Crèvecoeur va faire face à son destin dans un récit qui amène le lecteur vers une fin renversante.
Je découvre le dessin de Chendi, illustratrice et autrice chinoise, qui offre un travail graphique dynamique, semi-réaliste, avec des personnages proches de la caricature ce qui nous plonge dans un univers presque jeunesse.
C'est effectivement une extraordinaire traversée qui t'attend, aux côtés d'un drôle de détective. Mieux vaut te préparer à être aussi déstabilisé que lui....
Ce roman graphique, basé sur les souvenirs de Jeremiah Newton, nous raconte l'histoire de sa meilleure amie, Candy Darling, qui fut la première icône transgenre de la scène artistique new-yorkaise de la fin des années 1960 et au début des années 1970.
James Lawrence Slattery, surnommé Jimmy, né en 1944 dans une petite ville du Michigan, aspire dès son jeune âge à devenir une actrice tout comme son idole, Kim Novak. En prenant son indépendance à New York, Jimmy devient Candy Darling. Elle rencontre Jeremiah à Greenwich Village en 1966 avec qui elle vivra une grande amitié, tous les deux se considérant comme frère et sœur. Andy Warhol la fait entrer dans son cercle intime d'artistes. Lou Reed parlera d'elle et de ses amies dans sa chanson "Walk On The Wild Side". Au fil des pages, nous voyons apparaître Patti Smith, Salvador Dali, Peter Hujar, Al Pacino, Robert de Niro, Valérie Solanas...
« Certains de ses amis ont suggéré à Candy de changer de sexe, mais elle savait que, si elle le faisait, elle ne serait plus Candy Darling.
Candy Darling était un fantasme qu’elle créait pour elle-même. Devenir une vraie femme, c’était être ennuyeuse… Or Candy Darling était fabuleuse.
La plus grande œuvre de beaucoup d’artistes, c'est eux-mêmes. Andy Warhol, rendre certainement dans cette catégorie, comme Candy… »
Ce récit poignant dépeint la vie de Candy Darling, explorant ses espoirs, ses rêves et les épreuves qu'elle a traversées. Il raconte également son parcours pour trouver sa place dans le monde et réaliser ses rêves, tout en témoignant de la réalité des personnes transgenres aux États-Unis à cette époque. C'est aussi l'histoire d'une amitié et de ses souvenirs.
Point fort :
Un album fascinant et émouvant.
Cependant : La première partie du récit peut s'avérer complexe à suivre, notamment pour différencier les jeunes Jimmy et Jeremiah.
Un titre pour les plus curieux qui veulent découvrir ou redécouvrir la vie de Candy Darling et/ou cette période à New York.
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