"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Vincent Verlaine est un homme sans histoire, il a un boulot intéressant et qu’il aime bien à Amiens, une petite amie charmante et des projets. Le jour où il fait la connaissance de son nouveau voisin, Michael Evrard, sa vie bascule. D’abord impressionné par le train de vie se Michael et intrigué par son job dont il refuse de parler (mais qui a l’air passionnant en plus d’être bien payé), Vincent se laisse débaucher « à l’aveugle » et intègre la société où Michael travaille sans trop savoir ce qu’on va lui demander de faire. Mais sitôt son contrat signé, sa vie bascule dans l’horreur : sa compagne Linda se fait enlever et séquestrer et Michael à l’air d’y être pour quelque chose. Vincent a mis le doigt dans un engrenage qui va l’amener aux portes de la criminalité. Contrairement au dernier livre que j’ai lu de cet auteur, Johann Moulin, ici pas de surnaturel. L’intrigue se veut crédible, à hauteur d’homme et elle est menée comme une sorte de spirale : Vincent est manipulé par une organisation aux motivations très floues et je ne suis pas absolument certaine de croire à l’explication finale, dévoilée dans l’épilogue et qui me semble à la fois un peu légère et tirée par les cheveux. Reste que ce récit très court (le livre se lit très vite) a pour lui le sens du rythme, même quand il ne se passe pas grand-chose le suspens fonctionne. Vincent est entrainé dans une sorte de jeu de piste macabre et il hésite en permanence entre jouer le jeu pour retrouver Linda et se révolter contre ses bourreaux. Le salut viendra peut-être d’une sorte d’ermite (un type qui fait visiblement référence à un roman antérieur que je n’ai pas lu) presque aussi inquiétant que les manipulateurs de Vincent. Parfois le roman semble se perdre un peu, notamment sur la fin, mais se rattrape in-extremis aux branches. Je regrette juste que le fond soit un peu fumeux (et je n’aime pas trop ce titre, je n’aime pas les titres longs en général et celui-là n’est vraiment pas génial et ne fait pas envie) car dans la forme, c’est efficace, bien écrit, et à certains moments, on a même un peu de mal à le lâcher !
Sur la quatrième de couverture, on peut lire que l’auteur, Johann Moulin, est fan de films d’horreur. C’est un bien un roman horrifique que « In Purgatorii », pas de doute. Même si je ne suis pas fan du genre « pur horreur », je dois avouer que le roman à parfaitement bien fonctionné sur moi pendant à peu près 30 pages. En ce début de roman, j’ai vraiment eu l’impression de plonger dans un univers d’angoisse très efficace, j’avais même un peu les chocottes de l’ouvrir le soir dans mon lit ! L’histoire de Richard et de son épouse, récent acquéreur d’une maison dans la campagne amiénoise, sont très enthousiasmés par leur nouvelle vie. Mais la grand sous sol de leur nouvelle maison rends Richard nerveux, à chaque fois qu’il s’y rend seul, la cave change d’aspect. Est-il en train d perdre la raison ou bien cette maison habite-t-elle un esprit maléfique ? Pendant les 30 premières pages, on oscille vraiment entre les deux, et si le roman avait continué sur cette ambigüité malsaine, s’il avait davantage suggéré que montré, il aurait fonctionné. Pour rester dans le domaine du cinéma, s’im avait lorgné du coté de « Blair Witch » ou « Paranormal Activity », j’aurais adhéré. Le problème c’est qu’au bout de 30 pages, le roman lève toute ambiguïté pour choisir une orientation « L’exorciste » mâtinée de « Damien » qui fait dériver son intrigue vers quelque chose qui, sur moi, n’a pas fonctionné. Du coup, je ne marche plus dans l’angoisse, je me prends à trouver parfois que l’histoire sombre dans le grotesque, je ne m’attache pas aux personnages auxquels je ne crois pas, et je trouve le temps long. La fin ressemble à celle d’un film US qui prévoiraient une suite, c’est tout sauf original. Bref, à moins d’être complètement fan du genre, difficile d’adhérer à ce roman.
Quand on m’a gentiment offert ce polar « régional » il y a quelques mois, j’étais perplexe : le titre, la couv, la quatrième de couverture, rien ne me faisait vraiment envie… Et d’ailleurs, au début, pas évident de s’intéresser aux pérégrinations d’un écrivain à succès en mal d’inspiration. Et puis, d’un seul coup le livre décolle. Franck Marquez (le nom est proche de celui de Franck Thilliez, j’espère que c’est un hasard !) est un écrivain de thriller bien sanglants à succès (une sorte de Thilliez, donc…). Confiné dans on petit pied- à-terre de la Somme, il cherche à écrire un roman différent, plus personnel, moins formaté, mais il a du mal… Jusqu’à ce que qu’une rencontre avec un Irlandais, très semblable au héros qu’il envisage de mettre en scène, s’invite dans sa vie en y prenant de plus en plus de place. Cause ou conséquence, la vie de Franck va basculer dans le drame absolu. Impossible d’en dire plus car le livre est plein de surprises. Original dans la forme, étonnant sur le fond, le livre de Johann Moulin met peut-être un peu de temps à décoller mais après une première partie un peu plan-plan, le drame survient et là, on va de surprises en surprises, de rebondissements en rebondissements jusqu’à une fin teintée de fantastique, et un épilogue en forme de pied de nez. Plus on s’approche des dernières parties, plus l’action s’accélère, plus la confusion s’installe, plus les narrateurs se multiplient, changent, plus les notions du temps deviennent flous. A tel point que dans la 7ème et dernière partie, il faut s’accrocher pour ne pas louper un truc ! C’est un roman très orignal dans sa forme, assurément, loin du formatage habituel des thrillers. Sur le fond, c’est un voyage dans la folie humaine qui pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses. D’ailleurs sa fin, en forme de pieds de nez (référence à « The Ring » pour les cinéphiles), est un peu frustrante. Voilà un polar qui ne paye pas de mine mais qui se révèle de plus en plus surprenant au fil des chapitres, de plus en plus efficace aussi.
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