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Je n’aurais, je pense, jamais ouvert ni lu ce roman si le prof de français de première de mon second ne l’avait proposé en lecture cursive.
Et je dois dire que j’ai été agréablement surprise par la richesse du texte et des thèmes abordés dans ce roman dystopique et historique.
Historique parce que l’auteure imagine les conditions de création par Mary SHELLEY de son Frankenstein.
Dystopique parce qu’une partie de ce récit se déroule dans un futur proche où des chercheurs plus ou moins fantaisistes tenteront de donner vie à l’IA.
J’ai aimé Ron Lord, le manager d’une start-up en vue qui vend des femmes pliables avec orifices vibrants pour les hommes avec beaucoup de recul, de réalisme et de calcul marketing. L’occasion pour le narrateur de saillies humoristiques.
J’ai trouvé Ry Shelley énigmatique : un personnage trans (ni Ryan ni Mary) narrateur du récit dystopique.
Victor Stein m’a fait peur, le chef de file de l’intelligence artificielle.
J’ai aimé les apparitions de la chanson Take it easy des Eagles dans certaines pages et sur différents supports au gré du texte.
J’ai aimé découvrir un peu la vie de Mary Shelley.
Un roman qui pose la question du corps : de notre rapport à celui des autres et au notre.
Quelques citations :
Les alchimistes cherchent trois choses, dit Shelley : transformer le plomb en or, produire l’élixir de la vie éternelle et créer l’homoncule (une créature qui n’est pas née d’une femme). (p.74)
La souffrance est je crois la marque de l’âme. (p.75)
Peut-être que les femmes participent à apporter la connaissance autant que les hommes, repris-je. Eve a mangé la pomme, Pandore a ouvert la boîte. Que serait l’humanité sans cela ? Un automate. Un bovin. Un pourceau satisfait. (p.137)
Je découvre que le chagrin signifie vivre avec une personne qui n’est plus là. (p.343)
L’image que je retiendrai :
Celle du Pays de Galles qui semble être le pays idéal sur tous les plans pour fabriquer des nouveaux robots.
https://alexmotamots.fr/frankissstein-jeannette-winterson/
"La faille du temps » est l'histoire moderne d'une pièce de Shakespeare. Dès le départ, nous connaissons la trame de l'intrigue, les personnages mais Jeanette Winterson va t'elle prendre des libertés avec l'intrigue, le dénouement ?
La jalousie, la paranoïa qui saisit Léo qui fantasme une relation entre Mimi, sa femme et Xeno, son meilleur ami vont entraîner malheurs et conséquences irréversibles.
Les personnages sont haut en couleurs.
C'est un livre étrange, formidablement écrit avec des dialogues savoureux.
Néanmoins l'auteur se perd parfois en nous entraînant vers des longueurs nous empêchant de creuser la psychologie des personnages et nous attacher à eux.
Un roman particulier que j'ai refermé un peu déboussolée
Jeanette Winterson revient sur son enfance.
Adoptée, elle sera maltraitée par sa mère, pentecôtiste rigoriste, et négligée par son père qui fermera les yeux.
Il y a beaucoup de solitude dans ce récit.
Malgré cette violence, elle arrive à mettre de l'humour en racontant son histoire.
Son homosexualité est abordée et rendra sa mère folle. Ce joli titre "pourquoi être heureux quand on peut être normal" sera une phrase prononcée de manière édifiante par celle-ci.
Puis, elle saute 25 ans de vie sans prévenir et, à la cinquantaine, elle part sur les traces de ses origines et de ses parents biologiques.
Le récit est assez inégal, le regard est distancié presque froid et le style un peu répétitif.
Une autobiographie intéressante mais sans plus.
Suite de mes lectures des textes traduits par Céline Leroy.
Une relecture à la sauce contemporaine et ultra contemporaine (jeux vidéos, facebook...) du conte d'hiver de Shakespeare. L'auteure d'ailleurs nous rappelle le mythe et nous résume l'oeuvre de Shakespeare.
Ce texte qui se passe en Nouvelle Orléans, lorsqu'un père et son son fils récupère, dans une boîte à bébés, une jeune enfant. Elle va alors devenir leur fille et soeur. Elle est la fille de Léo, entrepreneur, qui a réussi dans sa vie professionnelle et qui est marié à Mimi, chanteuse à succès. Ils ont un premier fils Milo, lorsque Mimi est enceinte, Léo pense ne pas être le père, mais que Xeno, créateur de jeux vidéos et en outre son meilleur ami soit le père de Perdita.
La même intrigue, les mêmes thèmes que le texte de Shakespeare transposé dans la société du 21e siècle et cela fonctionne. Car Jeannette Winterson nous entraîne dans cette histoire comme dans un polar. Des références évidentes aux textes de Shakespeare mais aussi ) Gérard de Nerval (avec de belles pages sur les anges et leurs plumes, qui survolent et envahissent Paris), à Thoreau et des clins d'oeil à Ruth Rendel.
Je ne suis pas toujours convaincue par les relecture, réécriture de textes classiques, mais celui ci m'a emballé et incité à (re)lire le texte original. J'ai beaucoup apprécié la transposition contemporaine et ai apprécié les différents personnages.
Bref une lecture très plaisante et texte qui se lit d'une traite
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