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Jean Flori

Jean Flori
Médiéviste, directeur de recherches au CNRS (Centre d'études supérieures de civilisation médiévale de Poitiers), Jean Flori s'est spécialisé dans l'étude des idéologies aristocratiques et guerrières, en particulier la chevalerie et la croisade. Il a notamment publié La Guerre sainte (Aubier, 2001... Voir plus
Médiéviste, directeur de recherches au CNRS (Centre d'études supérieures de civilisation médiévale de Poitiers), Jean Flori s'est spécialisé dans l'étude des idéologies aristocratiques et guerrières, en particulier la chevalerie et la croisade. Il a notamment publié La Guerre sainte (Aubier, 2001) et Guerre sainte, jihad, croisade (Seuil, 2002).

Avis sur cet auteur (1)

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    Couverture du livre « Chevaliers et Chevalerie au Moyen Age : La vie quotidienne » de Jean Flori aux éditions Fayard

    Bernard Viallet sur Chevaliers et Chevalerie au Moyen Age : La vie quotidienne de Jean Flori

    Dans l’imaginaire collectif, le chevalier reste un guerrier à cheval doté d’une plus ou moins belle armure qui n’a de cesse, l’épée ou la lance à la main, de se battre pour défendre la veuve et l’orphelin. Il doit être fidèle à son suzerain, à son roi et au Pape. Il dispose d’un rang social...
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    Dans l’imaginaire collectif, le chevalier reste un guerrier à cheval doté d’une plus ou moins belle armure qui n’a de cesse, l’épée ou la lance à la main, de se battre pour défendre la veuve et l’orphelin. Il doit être fidèle à son suzerain, à son roi et au Pape. Il dispose d’un rang social honorable et respectable, mais son statut social ne deviendra que très tardivement un véritable titre de noblesse. À l’époque, la société est répartie en trois « castes », les « oratores » (les « priants », le clergé), les laboratores (« les travaillants », paysans, serfs, artisans, etc.) et les « bellatores » (les « combattants », soldats et hommes de guerre). Les chevaliers qui en font partie ont donc des devoirs envers Dieu, le Roi et l’Eglise. Ils doivent aide et protection aux deux autres castes. Courage, sens de l’honneur, fidélité, mais aussi humilité mêlée d’orgueil définissent une condition qu’illustra au mieux Bayard, le fameux chevalier « sans peur et sans reproche »…
    « Chevaliers et chevalerie au Moyen-Âge » est un essai de sociologie historique de belle qualité et fort bien documenté. Un appareil de notes et référence d’une bonne trentaine de pages en fin de volume complète opportunément le propos. Avec honnêteté et modestie, l’auteur n’assène pas une théorie personnelle sur ce « phénomène de société » qui irrigua plusieurs siècles (du IXe au XVe) et influença les suivants, mais présente les diverses avancées des historiens sur le sujet. Il tente de faire la part entre les textes primitifs (« Chanson de Roland », « Chevaliers de la Table Ronde »), les romans historiques style Dumas, Féval, Zévaco ou Walter Scott et la réalité historique. Le lecteur apprendra qu’au fil des temps, la chevalerie évolua en permanence. Le statut de chevalier passa de celui de simple guerrier doté d’une monture, en général de bonne extraction, (avec la possibilité pour un valeureux écuyer d’être adoubé pour son ardeur au combat), à celui de noble et d’aristocrate reconnu de ses pairs, avant de finir comme titre purement honorifique. L’évolution technique de la guerre y eut une certaine part. L’équipement du chevalier, assez peu onéreux au départ, devenant de plus en plus couteux avec des armures de plus en plus lourdes et sophistiquées pour résister aux flèches des arcs « long-bow » anglais ou aux carreaux des arbalétriers milanais par exemple. Livre passionnant, quasi exhaustif sur le sujet, bien que d’une lecture un tantinet laborieuse.