"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Octobre 1628
Le Batavia, un navire de la VOC (compagnie hollandaise des Indes orientales) quitte le port d'Amsterdam en direction de Java. Il n'y arrivera jamais. A son bord, un certain Jeronimus Cornelisz, apothicaire, décidé à embarquer après une suite de déboires personnels. Il joue un rôle central dans l'une des plus grandes mutineries navales qui connaîtra une terrible issue sur les récits d'îles perdues au large de l'Australie.
Futuropolis réédite cette intégrale, épuisée depuis deux ans. Elle regroupe trois tomes parus entre 2008 et 2010. Au prix d'un gros travail historique, Christophe Dabitch y raconte l'histoire vraie du Batavia, de sa cargaison d'or et de son équipage. On y découvre un homme qui s'érige en sauveur puis en commandeur de tueries sanguinaires, comme atteint d'une folie hérétique étrange. Christophe Dabitch propose un récit précis, circonstancié, s'interrogeant sur la psychologie de Jeronimus et les circonstances qui l'ont mené à cette dérive.
J'avoue, j'étais passé à côté de ces albums et cette intégrale tombe à pic. Car il faut bien le dire, le travail graphique de Jean-Denis Pendanx est saisissant. Inspiré des maîtres hollandais et de leur âge d'or, il propose des peintures à l'acrylique incroyables qui marquent le lecteur. Chaque case est un tableau qui aurait toute sa place dans un musée. Que dire, sinon chapeau bas !?
Au moment de la sortie du second tome de 1629 (dont je parlerai ce soir), il n'est pas inutile de se tourner vers cette intégrale remarquable par sa rigueur historique, son traitement psychologique et son travail graphique éblouissant !
En 2016, Jean-Denis Pendanx s’est rendu au Soudan du Sud pour des ateliers de dessin en collaboration avec l’UNICEF. De cette expérience, il nous livre cette bande dessinée où les personnages principaux, Nialony et Georges existent, bien que dans la réalité, ils ne soient pas frères et sœurs.
L’histoire se déroule au Soudan, au cœur de la savane, dans le camp de Bentiu, situé dans le nord du pays, ou plus de 120 000 hommes, femmes et enfants fuyant la guerre civile ont trouvé refuge. Nous suivons Nialony, âgée de 6 ans, et son frère Georges alors qu’ils luttent pour survivre dans ce vaste camp. Malgré les conditions extrêmement difficiles de cet environnement meurtri par la violence de la guerre, Nialony et Georges trouvent le courage nécessaire pour se reconstruire.
« Il ne faut pas croire à la fatalité, c’est l’excuse des hommes sans volonté ! »
Le style graphique envoûtant, accompagné de couleurs douces et principalement chaudes, donne vit à un récit qui, bien que marqué par l’horreur de la guerre, est empreint d’espoir. L’histoire aborde des sujets difficiles tels que la guerre fratricide, les conflits armés, la menace des rebelles, l’enlèvement d’enfants, les enfants soldats et les défis de la vie quotidienne dans un camp de réfugiés. Elle met également en avant l’engagement humaniste et les liens fraternels. Les illustrations capturent la beauté de la nature et l’expressivité des visages, transmettant beaucoup d’émotions. Elle est faite aussi de superbes pleines pages et une belle rencontre entre Nialony et un grand marabout.
« Avec le pétrole au nord du pays, Les velléités de pouvoir se sont accrues tout au long de ces dernières années et les armes sont devenues plus nombreuses et meurtrières…
Les rebelles et les militaires ont massacré et mangé un nombre incalculable d’animaux sauvages… Les girafes et les antilopes se font rares… Les éléphants, eux, ils ont pratiquement disparu.
Nous, les animaux, on insiste impuissants à leur folie meurtrière… »
L’Œil du Marabout est un album qui raconte une histoire pleine d’espoir, poignante et humaniste qui n’a pas manqué de nous toucher.
Cet album a pu voir le jour grâce à un voyage que l'auteur a effectué au Sud Soudan avec l'Unicef en 2016. S'appuyant sur des faits réels, Jean-Denis Pendanx va nous raconter l'histoire de Georges et Nialony, deux jeunes enfants qu'il a croisé sur le camp.
Bien plus qu'un simple récit, c'est un témoignage fort que nous livre l'auteur autour de la situation de géopolitique du pays et des conséquences d'une telle guerre sur ses innocents enfants.
Suite à son expérience personnelle, Jean-Denis nous ouvre les portes de Bentiu et nous montre l'envers du décor. Véritable fourmilière on y découvre une vraie ville où chacun essaie de se reconstruire et où la présence de l'ONU et de nombreuses associations caritatives est une véritable bouffée d'oxygène.
Graphiquement, les aquarelles de Jean Denis rendent parfaitement hommage au magnifique paysage du Soudan. Mention particulière pour ses pleines pages qui sont aussi belles qu'immersives.
En bref, avec ce roman graphique, Jean Denis Pendanx nous offre plus qu'un simple récit. Il nous invite à vivre un voyage touchant, instructif et malgré tout empli d'humanité.
La petite Nialony est ramenée à ses parents et son grand frère Georges par le HCR.
Élevée un temps par sa tante elle retrouve enfin les siens, mais pas sa maison, et son grand frère est plutôt revêche.
C'est le camp de déplacés de Bentiu au sud Soudan qui sera leur refuge sur ces terres brûlées par les conflits fratricides qui sévissent alentours.
Un camp gigantesque où règne la misère et la peur, mais où les enfants sont sensés être à l'abri des rapts d'enrôlement des milices et ou les ONG tentent tant bien que mal d'apporter chaleur, réconfort et soins à la plus grande vague de population déplacée d'Afrique.
Nialony y découvre une rudesse insoupçonnée, tout comme son nouvel ami, le marabout, dans les yeux duquel elle voit disparaître un monde qui était leur...
Tristement, je ne découvre pas l'histoire de ce pays, mais je découvre cependant le travail de Jean Denis Pendanx et la merveilleuse façon qu'il a, à l'aide de sa douceur et de ses aquarelles, de nous conter l'histoire de ces enfants pris entre les griffes de l'horreur.
Massacres au comble de la sauvagerie, lieu de vie figé dans la boue et les barbelés, ancré dans un monde d'une barbarie inouïe, la douceur, l'art et l'espoir arrivent néanmoins à trouver leur place, comme une porte de sortie.
Jean Denis Pendanx à séjourné à Bentiu aux côtés de l'UNICEF.
Ce voyage humanitaire aux côtés des civils déplacés fut celui, entre autres, de sa rencontre avec Nialony et Georges.
Des enfants réels qu'il a inventé frère et sœur pour nous les raconter.
Pour nous raconter leurs peurs, leurs échappatoires, leur regard, leur désir dévorant de vie.
Le témoignage vivant et vibrant de ce lieu hors du temps et de la raison, où la vie malgré tout persiste, aux couleurs chaudes, aux visages sombres d'inquiétude ô combien légitime et aux sourires désarmants d'une enfant.
Un album à l'esthétique délicate pour raconter l'horreur et l'espoir.
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