Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Un si beau titre et une belle couverture pour ce texte rude et poétique.
Trois personnages, qui vont se croiser dans une petite ville ouvrière, proche d'une des dernières mines de salpêtre du désert d’Atacama, au Chili.
Ealeazar est ouvrier dans cette mine mais il suit des cours du soir et va découvrir la poésie, l'écriture et l'amour. Ce jeune homme va travailler dur dans les mines, mais va réussir à s'évader grâce à la lecture, à l'écriture et à la poésie. Il va tomber sous le charme d'une jeune serveuse, Leda, et qui rêve de devenir la reine du printemps. Il va d'ailleurs lui candidater pour le meilleur poème de la fête du Printemps. Eh oui au printemps, le village élit sa miss mais aussi organise un concours de poèmes. Il rencontre aussi un jeune homme, qui va travailler dans la mine avec lui et qui rêve de devenir boxeur. Il va faire quelques combats et va aussi tomber sous le charme de Leda.
Une histoire classique d'amour, d'attirance, d'amitié, de trahison mais un beau conte dans un monde hostile et un sacré hommage à la littérature et la poésie. De belles et terribles pages sur le travail dans les mines, mais aussi des moments de poésie, quand le jeune poète écrit lors de ses pauses. L'auteur va nous raconter les espoirs de ces trois jeunes gens, par la poésie et l'écriture pour l'un, en remportant un prix de miss pour elle, en devenant boxeur pour le troisième (eh oui, encore une lecture sur le monde de la boxe, hasard de mes lectures du moment : boxer comme Gratien (https://www.babelio.com/livres/Castino-Boxer-comme-Gratien/1517076/critiques/3525701) , Portrait de l'Amérique en boxeur amoureux (https://www.babelio.com/livres/Robert-Nicoud-Portrait-de-lAmerique-en-boxeur-amoureux/1501568/critiques/3529887)
La traduction de François Gaudry nous permet d'appréhender la poésie de la langue de l'auteur, qui nous décrit le monde rude de cette région, du travail dans les mines mais aussi les sentiments, les espoirs des personnages de ce conte.
#LAutodidacteleboxeuretlareineduprintemps #NetGalleyFrance
A lire avec plaisir ,le descriptif est très intéressant de mineurs et le courage de jeune garçon, un très bon livre à decouvrir avec un sujet différent pour cette été sans vacance après un malheur profond familial
Mineur comme son père avant lui dans les mines de salpêtre du Chili, Hernan Rivera Letelier a appris à lire et à écrire en suivant des cours du soir. En 1988, alors presque quadragénaire, il s’est mis à écrire des poèmes, puis des romans, qui, bientôt remarqués, en ont fait une figure de la littérature chilienne. Ses livres font apparaître son double, Eleazar Luna, que l’on retrouve ici, adolescent plein de rêves et d’espoirs d’évasion, sur l’austère fond d’une éphémère bourgade minière, perdue en plein désert d’Atacama.
En ces lieux arides et reculés, parmi les plus hostiles de la planète, la vie ne s’accroche en îlots provisoires que le temps de l’extraction du nitrate. La pampa chilienne en recèle les plus grands gisements existants. Quand un site est épuisé, la Compagnie démonte les baraquements et la petite agglomération minière part s’installer plus loin, entraînant sa population ouvrière dans une nouvelle installation temporaire. Les conditions de travail sont rudes, tout particulièrement pour les poseurs de rail, réputés de vraies bêtes indomptables, dures à la tâche, immunisées contre la peur par leur résistance à l’alcool. C’est parmi ces brutes épaisses qu’Eleazar, le narrateur, doit faire ses preuves, puis, quand tous sont anéantis de fatigue, trouver encore l’énergie nécessaire à ses cours du soir. Le jeune homme inculte découvre dans les livres le plaisir de la connaissance, puis, bientôt, le pouvoir créatif des mots : une révélation pour cet humble qui n’a jusqu’ici connu qu’un monde brutal et dépourvu de beauté.
Mais Eleazar n’est pas le seul à aspirer à une vie meilleure. Son ami Rosario Fierro, désinvolte bourreau des coeurs au physique avantageux, compte sur son entraînement acharné de boxeur novice pour se faire un nom. « L’un représentant la force et l’autre la jugeote », tous deux se retrouvent rivaux dans la conquête de Leda, la fille de la patronne de leur pension, elle-même tout à ses rêves d’émancipation, fondés sur sa naïve confiance en sa beauté. A l’occasion de la Fête du Printemps et de l’organisation par la Compagnie de trois concours - poésie, boxe et beauté -, les trois jeunes gens, pour leur heur ou malheur, vont confronter leurs rêves à la réalité. Les espoirs d’une vie mènent parfois au meilleur comme au pire…
De son expérience, l’auteur a tiré un roman d’une frappante humilité, qui interroge sur les choix et les chances des uns et des autres dans la course de l’existence. Partis du même point avec chacun ses rêves et ses atouts, les trois personnages de cette sorte de fable, tantôt drôle, tantôt dramatique, ne parviendront pas tous à la destination espérée. Lui qui, au soir de sa vie, mesure le chemin parcouru, s’en souvient avec une émouvante modestie.
Il était une fois, dans le désert d’Atacama au Chili, une mine de salpêtre parmi tant d’autres, et le village né autour d’elle.
Il était une fois, dans cet espace infini et implacable (à la « solitude pachydermique »), Eleazar, un jeune ouvrier qui travaille le jour à la mine, suit des cours le soir et entretemps lit et écrit de la poésie.
Il était une fois, dans ce village étriqué, Leda, une belle jeune femme, candidate à l’élection de la Reine du Printemps et sensible à la poésie d’Eleazar, et dont celui-ci tombe raide amoureux.
Il était une fois, au milieu de cette idylle potentielle, l’arrivée de Rosario Fierro, autre jeune ouvrier et fameux boxeur, fameux macho aussi, mais qui pourtant ne laisse aucune femme indifférente, même pas Leda.
Deux hommes, la sensibilité et la délicatesse de l’un, la force et l’arrogance de l’autre, une femme, l’amour : les ingrédients du drame sont réunis.
Quel plaisir de retrouver la fluidité de la plume et le talent de conteur d’Hernán Rivera Letelier !
Comme souvent, il situe son roman dans le désert lunaire et hostile de l’Atacama, où le travail dans les mines de salpêtre est des plus harassants et abrutissants. L’auteur n’a pas son pareil pour créer des personnages attachants et les faire évoluer ici dans une histoire un brin burlesque mais surtout dramatique.
Par ailleurs, on peut penser sans grand risque de se tromper, que ce roman est autobiographique, Eleazar étant le double littéraire de l’auteur. Il (Eleazar ou l’auteur) explique d’ailleurs dans un « épilogue dispensable », comment lui qui jusque là n’avait juré que par la poésie, a su qu’il écrirait un jour un roman sur l’Atacama et les humains y vivent. Depuis cette « révélation biblique », il en a même écrit plusieurs, et il faudrait être bien chagrin pour s’en plaindre.
Un court roman mais un petit bijou de lecture, avec en prime un hommage à la littérature et la poésie.
En partenariat avec les Editions Métailié.
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