Quand l'auteur revisite à sa façon le mythe du Chaperon rouge
Quand l'auteur revisite à sa façon le mythe du Chaperon rouge
#RL2015 Les Explorateurs lecteurs.com ont lu pour vous la rentrée littéraire 2015. Découvrez leur critique de "Les enfants de choeur de l'Amérique" de Heloise Guay De Bellissen aux éditions Anne Carriére
Moi qui pensai changer d'horizon, voilà que sans le faire exprès je suis encore en phase avec @lemoislitterart puisqu'il est question ici d'art pariétal. L'art de la nuit des temps.
Ce que j'aime avec Héloïse Gay de Bellissen c'est qu'on entre immédiatement dans le vif du sujet, dès les premières lignes. Et puis elle s'adresse à chacun de nous quand elle écrit. Là, elle me l'a racontée à moi l'histoire des découvreurs de Lascaux, plus précisément les inventeurs comme on doit dire, avec Simon le dernier encore en vie des quatre copains qui sont tombés un jour par hasard sur ce témoignage du lointain passé.
L'autrice donne la parole à la grotte de Lascaux à chaque début de chapitre mais pas que… La grotte parle du monde et à ceux qui vont la découvrir : Je suis légataire du passé et maîtresse du devenir. J'étais une âme en attente avant de vous connaître.
Le récit fait des allers-retours dans l'histoire. La préhistoire, la guerre et l'horreur de la shoah qui s'est invitée dans la vie de Simon, pendant les années 40 avec la découverte de la grotte, et le présent. J'ai été touchée par la magie qu'on ressent en présence de ces peintures rupestres, mémoire de l'aube de l'humanité. Il y a quelque chose de tellement émouvant, comme si on pouvait traverser les couloirs du temps, presque sentir la présence de ces artistes des temps immémoriaux.
Ce roman est un mélange de scènes du quotidien, des horreurs de la guerre, et de l'état de grâce que procure la découverte de la mémoire de l'humanité, préservée bien à l'abri du monde en furie, sous la terre.
C'est une belle histoire d'amitié, de découverte et de communion avec l'humanité d'il y a des millénaires.
Les moments d'échange avec "le petit Simon", quatre-vingt-onze ans en 2018 au moment des entretiens avec l'autrice, alors qu'il en avait treize à la découverte de la grotte, sont des moments de belle complicité, heureux qu'il est de partager ce qu'il a vécu.
Le beau et le laid se côtoient, la magie de la découverte et l'horreur des déportations, Drancy, Auschwitz, ses proches qu'on n'a jamais revus, la barbarie…
Cette lecture a été remplie d'émotions, comme si bouillonnait tout au fond de moi la mémoire de nos lointains ancêtres et que les descriptions de la grotte, faites par elle-même et par ses découvreurs, faisaient entrer en vibration. J'aime ce qui représente la mémoire de l'humanité, toutes les traces qu'ont pu laisser nos ancêtres, des calvaires à la croisée des chemins et des cathédrales, aux Bouddhas géants en passant par les pyramides, jusqu'à ces grottes recouvertes d'art pariétal. Pas vous ?
La poésie est partout dans ce récit, jusque dans le dialogue entre la grotte et la mort... et cette espèce de danse effrénée entre hier et maintenant où tous s'y retrouvent.
Un très bon moment de lecture qui m'a redonné le sentiment de faire partie d'un Grand Tout avec mes frères et sœurs humains, et pourtant les humains ne sont pas mes animaux préférés.
À part ça ?... Je connais Riboux XD !
J’avais été interpellée par de bons commentaires sur ce livre ainsi que par la photo sur la couverture (heureusement expliquée dans le livre) mais j’ai été un peu déçue par sa lecture.
L’auteure, mariée à un tatoueur, parle de gens, qu’ils ont rencontré ou pas, qui se sont fait tatouer et nous explique un peu leur histoire.
Il y a des parties intéressantes mais j’aurai aimé avoir un peu plus d’analyse ou d’explications sur certaines choses trop survolées à mon goût.
L’auteure reste assez superficielle et cite les raisons pour lesquelles certaines personnes éprouvent le besoin de passer à l’acte mais j’aurai apprécié un contenu plus poussé d’où ma petite déception même si le livre se laisse lire.
Toujours aussi impressionnée par l'écriture de Heloise Guay de Bellissen.
Cette fois, elle nous plonge dans un épisode terrible des pénitenciers pour enfants du 19e siècle et retrace en parallèle son adolescence révoltée avec sa bande d'amis.
C'est brut, ça secoue, mais on ne peut pas le lâcher.
1866, dans une colonie pénitentiaire pour mineurs, sur l’île du Levant, en face de Hyères, une révolte se termine par la mort de 13 enfants lors d’un incendie. 130 ans plus tard, à l'époque de Kurt Cobain et des Pixies, à quelques encablures de là, une bande d’adolescents qui peinent à trouver leur place dans le monde se préparent à un destin tragique. Comment, à l’adolescence, se rebeller contre son sort sans s’autodétruire ?
« Je me présente, je suis la flamme d’un incendie, je suis née pour carboniser, achever, étouffer le jour, éclairer la nuit, manger des oiseaux, piquer la vedette au soleil, brûler jusqu’au ciel. Et beaucoup d’autres choses encore. Alors si vous aimez les histoires qui se terminent bien, vous soufflez sur la mauvaise chandelle.
Tout a commencé en 1866, le 3 octobre pour être exact. J’ai été déposée par la foudre sur une île pour effectuer mon baptême du feu. Ma surprise fut immense quand j’ai découvert que j’étais tombée dans un pénitencier pour enfants. Ça se faisait beaucoup à l’époque, suffisait d’être pupille de la nation, vagabond, délinquant, ou être vraiment, vraiment mal né, pour y atterrir. Alors forcément quand j’ai débarqué, j’ai su qu’eux et moi allions faire de grande chose.
Là, tout de suite, les noms, Condurcer, Le troué, Boule de neige, ou encore Sabine ne vous disent rien, mais approchez, tendez l’oreille et vous les entendrez parce que dans l’arbre généalogique du monde ils sont vos enfants ancêtres. Ils sont à la fois ce que vous avez été et ce que vous êtes : des prisonniers de l’enfance et des révoltés. »
Post-Scriptum : Vous saviez que vous les humains possédiez une cabane intérieure où je peux mettre le feu et vous enflammer ? Vous savez que dalle, mais vous allez bientôt le savoir.
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