"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1981, San Francisco. Randy Shilts, journaliste assumant ouvertement son homosexualité, travaille pour le San Francisco Chronicle. C’est lors d’un appel téléphonique avec Jerry Cox, hospitalisé à Los Angeles pour un cancer de la peau, un sarcome de Kaposi, que débute l’histoire. Jerry, trentenaire et membre de la communauté gay, est conscient que ses jours sont comptés, d’autant que deux autres hommes homosexuels viennent de succomber à la même maladie. Poussé par l’urgence, Randy décide de se rendre à Los Angeles. À l’hôpital, il rencontre un médecin qui a découvert une vague croissante de cas similaires touchant de plein fouet la communauté homosexuelle. Randy. armé de sa détermination, entame une enquête sur cette mystérieuse maladie qui allait bientôt prendre le nom de SIDA.
« Le silence tue, il faut le briser, tous les moyens sont bons, même nos vieilles machines à coudre.
- À défaut d’une machine à coudre, j’ai une machine à écrire. Elle sera tout aussi efficace pour briser le silence. »
Qui est le « patient zéro » ? Comment percer l’épais mur du silence et éveiller l’attention des pouvoirs publics ? Jusqu’où peut-on pousser l’éthique pour le bien commun, quitte à manipuler la vérité ?
Cette histoire aborde des thèmes tels que le rôle des médias, l’éthique journalistique, la fake news et l’indifférence. Le récit est entrecoupé par « Les Contes de Placard », des passages retraçant la vie de la communauté gay de San Francisco, le traitement subi par les soldats homosexuels dans l’armée américaine, les arrestations nocturnes dans les parcs publics, l’effervescence du Continental Bath à Manhattan et la figure controversée de William R. Hearst.
Cet ouvrage est un témoignage poignant et important.
C'est une bande dessinée passionnante !
Si vous voulez en savoir plus sur les découvertes liées au microbiote, aux différents rôles des bactéries qui le constitue, au fonctionnement de notre corps humain... je vous conseille vivement de la lire.
Nous en parlons de plus en plus. Les petites bactéries qui sont en nous sont nos amies, et il faut les bichonner. Moi qui suis une adepte des boissons et aliments probiotiques (vous aussi sans doute, au moins un peu, même si vous ne le savez pas), j'en étais convaincue. Malheureusement, notre alimentation moderne ne nous aide pas à avoir un bon microbiote. Tout cela est bien expliqué. On parle ainsi du lien de l'uniformisation des cultures, de l'atteinte à la biodiversité... avec notre santé... tout est lié !
Cela crée donc des maladies dites modernes. Plus ça va, plus la recherche trouve des pistes prometteuses pour limiter le développement de certaines pathologies : obésité, diabète, dépression... Cependant tout cela est complexe. Ce qui est bien dit dans la BD ; on est loin de tout comprendre. On commence tout juste à avoir une autre vision du fonctionnement de nos organismes.
C'est comme ça qu'on a commencé à parler de notre intestin comme étant notre deuxième cerveau, car oui ces deux organes communiquent entre eux. Il serait parfois d'ailleurs bénéfique de mieux écouter ce que notre ventre essaie de nous dire. Beaucoup de choses semblent passer de l'un à l'autre, dont les émotions. On pourrait même se demander si un bon microbiote aurait des répercussions sur notre bien-être mental, et inversement.
Tout ceci (ainsi que le processus de digestion, et d'autres choses encore) est détaillé dans ce roman graphique, avec comme fil conducteur l'histoire d'un milliardaire qui veut aider l'humanité en créant un cocktail de bactéries. Mais il découvrira que ce n'est malheureusement pas aussi simple...
Bientôt 20 ans, déjà. Tout le monde se souvient où il était, ce qu’il faisait…
Cet album ne s’adresse peut-être pas à ceux qui ont encore ces images en mémoire, encore qu’il a le mérite de retracer la chronologie des évènements et de le replacer dans le contexte historique et politique.
Il s’agit ici de présenter un travail documentaire et journalistique à destination d’un public jeune pour lequel cet évènement est lointain et méconnu.
La BD a des vertus pédagogiques, j’en ai déjà parlé et cela se confirme ici. Le dessin doux et sobre permet une lecture agréable, on ne cherche pas à choquer mais à présenter des faits. Ils gagnent d’ailleurs en intérêt lorsqu’ils sont traités par le prisme humain et intime : des pompiers, des employés des tours, une photographe… et le fil rouge de Juliette, jeune française qui vit le choc à distance.
Au final, un album intéressant qui analyse le 11 septembre 2001, ses conséquences sur le monde, un livre accessible à destination d’un public jeune…. Ou pas.
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Alors d’accord, je dois bien admettre que le but de cette bande dessinée est on ne peut plus louable : vulgariser sur le sujet des intelligences artificielles. Il est vrai, également, que les auteurs maîtrisent carrément leur sujet, notamment le côté technique (on y reviendra), mais cela ne suffit pas, et, au final, le résultat n’est pas à la hauteur de mes espérances.
D’abord, il y a le dessin. Cela semblent une règle établie, une espèce d’axiome : dès qu’on fait de la vulgarisation scientifique, on commence par le faire sur un blog. Et puis, comme on rencontre un petit succès, on finit par se faire éditer. Malheureusement, les gens qui font ça, ne sont généralement pas de grands dessinateurs. Au final, on se retrouve presque systématiquement avec entre les mains des livres au dessin pour le moins très basique. Je ne dis pas que c’est forcément toujours négatif, mais je pense que, derrière, au niveau du scénario, il faut vraiment assurer grave.
Or, ici, au niveau scénario, ce n’est pas qu’il soit spécialement mauvais, mais j’ai comme l’impression qu’il passe en partie à côté du sujet. En effet, Fibretigre et Arnold Zéphir passent une bonne partie de la BD à nous expliquer de manière très technique comment fonctionne une intelligence artificielle et, surtout, comment elle apprend petit à petit à développer une forme d’autonomie en se basant sur des concepts mathématiques. Pourtant, je pense que ce qui intéresse les lecteurs (en tout cas, c’est mon cas) ce sont bien plus les implications éthiques et pratiques, ou encore la puissance à venir de ces nouvelles technologies que le pourquoi du comment elles fonctionnent, surtout quand c’est compliqué et pas forcément accessible à tout le monde.
Alors, oui, les auteurs n’oublient pas de parler de ces aspects-là, notamment le côté éthique, mais, outre qu’ils n’en parlent pas assez à mon sens, ils ne les abordent pas tous. Par exemple, ils éludent le sujet du Big Data, cet amas infini de données dont se nourrissent, entre autres, les compagnies publicitaires, les grandes enseignes de commerce, ou encore les compagnies d’assurance qui l’utilisent afin de minimiser le risque au moment d’assurer un nouveau client, et ce, bien sûr, au détriment de ce dernier… Car les intelligences artificielles, ce ne sont pas uniquement des Bots conversationnels un peu gadget du type Siri (Apple) ou Alexa (Amazon), mais ce sont aussi, et surtout, les algorithmes qui façonnent de plus en plus nos vies, nos rapports aux autres et à la société en général.
C’est donc surtout cette focalisation par les auteurs sur un seul type d’I.A., celui qu’ils maîtrisent, qui m’a gêné dans cette BD par ailleurs remarquablement documentée. Et puis, une dernière chose, comme j’aime bien chipoter, les bonus (on scanne certaines pages avec son smartphone et l’appli Delcourt/Soleil+ et l’on obtient des documents en réalité virtuelle, c’est génial !!!) sont malheureusement trop souvent en anglais. Personnellement, je n’ai pas trop de problèmes avec la langue des Beatles, mais, sur le principe, je trouve ça un peu excluant pour les non-anglophones. Accessoirement, les bonus sont également et quasi-systématiquement très très (trop) techniques…
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