"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dulcie, Du Cap à Paris, enquête sur l’assassinat d’une militante anti-apartheid
À partir de 1948, l’Afrique du Sud met en place un régime politique basé sur l’apartheid.
Le Parti National au pouvoir décide que dorénavant les mariages mixtes seront interdits.
La population devra s’enregistrer et sera classée en quatre catégories : Blancs, Métis, Indiens et Noirs.
L’espace géographique sera lui aussi racialisé, chacun habitant un lieu en fonction de sa couleur de peau.
Il faut donc un pass pour circuler à l’intérieur du pays. Les passeports pour voyager à l’étranger sont réservés aux Blancs.
En 1952, l’ANC (African National Congress) qui défend les droits de la majorité noire, décide d’instaurer une campagne de désobéissance civile. Dulcie September, une jeune femme noire de 17 ans, choisit de s’investir dans cette lutte violemment réprimée par le pouvoir blanc.
Dix ans plus tard, l’ANC est déclarée illégale en raison de sa lutte armée. Certains de ses dirigeants, comme Nelson Mandela, sont emprisonnés à vie.
Dulcie September sera arrêtée, jugée et condamnée à de la prison. À sa sortie, la militante est bannie de toute activité politique et sociale.
En 1973, elle reçoit un visa de sortie permanente du pays. Elle ne pourra plus jamais y retourner.
Maintenant, sa lutte contre l’apartheid se fera depuis Paris où l'activiste s’est installée. Mais le 29 mars 1988, Dulcie September est abattue par balle devant les locaux parisiens de l’ANC. Qui a bien pu commanditer cette exécution ?
Une enquête est menée, mais les deux tueurs ne seront jamais retrouvés.
Avec cet album, Benoît Collombat (journaliste à Radio France) et Grégory Mardon (dessinateur) explorent toutes les pistes pour mieux comprendre qui avait intérêt à faire disparaître Dulcie September.
Cette plongée en eaux troubles nous conduit au cœur des États français et sudafricain, avec à la clé des ventes d’armes et la fourniture de savoir-faire en matière nucléaire à l’Afrique du Sud. Cela malgré un embargo décrété par l’ONU.
Une bande dessinée documentaire des plus intéressantes qui nous confirme que les intérêts financiers et la raison d’État sont bien souvent supérieurs aux droits de l’Homme.
29 mars 1987, il est 9h47, rue des petites-écuries à Paris dans le 10ème arrondissement, quand Dulcie September est abattue à bout portant de six coups de feu devant la porte du local de l'antenne française de l'ANC (African National Congress).
Qui est Dulcie September ? Pourquoi a-t-elle été tuée ? Représentait-elle une menace et si oui, pour qui ? Qui a bien pu commanditer cet assassinat ? Autant de questions auxquelles le journaliste Benoît Collombat a tenté de répondre en menant une enquête exhaustive.
Sur près de 300 pages, un peu à la manière de ce qu'il avait fait dans "Cher pays de notre enfance" ou "Le choix du chômage", il se met en scène pour raconter son enquête, ses interviews en replaçant Dulcie September dans le contexte historique et son rôle de combattante contre l'apartheid et surtout en pointant le rôle possible de la France dans ce meurtre.
C'est Grégory Mardon qui se charge de la mise en scène graphique et son dessin en noir et blanc accompagne bien l'aspect factuel et journalistique de l'enquête, sans s'encombrer de détails, on va droit à l'essentiel.
La BD de journalisme tient ici un beau représentant avec cet album fouillé et précis qui n'en reste pas moins passionnant autour d'une militante que je ne connaissais pas et qui mérite le coup de projecteur.
Charlie, rousse, timide cherche l'amour de sa vie.
Mélina, brune, extravertie aime le plaisir des relations sexuelles sans lendemain. Peu importe où, peu importe comment, la jouissance est son maître mot.
Elle sont différentes et pourtant elles sont amies depuis l'enfance. Alors quand Charlie s'éloigne dans les bras d'Alan le galeriste, qui lui semble inquiétant, Mélina veut en savoir plus. Elle est loin de se douter de ce qu'elle va découvrir et cela va bousculer toutes ses certitudes...
L'amour cru n'est clairement pas à mettre entre toutes les mains, mais de toute façon avec ce titre et dans cette collection les choses sont sans équivoque, d'autant plus que l'ouvrage est vendu filmé. Alors oui, les scènes de sexe sont explicites et montrées sans détours tout au long de la bd. Passé ce que l'on savait déjà, mais qu'il est important de rappeler, cette bd interroge sur les désirs, les plaisirs, les fantasmes, les envies les plus folles. Et il en dit encore plus sur le regard des autres, sur la liberté sexuelle. Et quand l'extravertie est surprise par la timide, cela bouleverse l'ordre établi. Le sexe, les désirs, les fantasmes mais aussi l'amour devraient pouvoir se vivre le plus librement possible sans aucune barrière, sans regards obliques, sans jugement. Et c'est en substance ce que nous disent les auteurs.
Cru ou cuit, êtes-vous prêts à dévorer cette lecture charnelle ?
Je lis de plus en plus de bd, mangas et romans graphiques. Grâce à la bibliothèque numérique, j'ai pu découvrir La vraie vie de Grégory Mardon.
Jean, la trentaine heureuse, est employé municipal en province. Célibataire, il mène une vie paisible le jour, et passe ses nuits sur Internet. Il aime dialoguer avec des inconnus aux pseudonymes extravagants, télécharger des films pornographiques, écouter de la musique, jouer à des jeux en ligne d'une grande violence où le massacre est de mise.
Sa vie en ville se confond à sa vie d'internaute, les échanges nocturnes avec Timfusa qui semble vivre dans le Wyoming sont aussi nécessaires que de tomber amoureux de Carine au fil des jours.
Jusqu'à ce que Jean soit rattrapé par la réalité de la vie qui passe...
La vraie vie est un roman graphique assez sombre qui m'a beaucoup plu autant au niveau de l'histoire, des textes, que des illustrations.
Cet ouvrage montre bien la place qu'occupe désormais Internet dans notre vie ! Cet album me parle évidemment. Même si contrairement à Jean je ne regarde pas de porno. Mais dans le passé il m'est arrivé de discuter avec des gens que je ne connaissais pas, et sans aller jusqu'au fait que ces échanges étaient nécessaires, ils étaient normaux. C'étaient des amis, virtuels certes mais la frontière entre les deux peut paraître bien mince à certains !
Le comportement de Jean m'a fait sourire. Il n'est pas accroc à Internet toutefois il y passe de nombreuses heures par jour... et n'arrive pas à s'en passer :) Mais, bien sur, il n'est pas accroc ! Oui, je vous le dit, par certains cotés il m'a fait penser à moi, à mon mari, à mon fils et tant d'autres personnes de mon entourage :)
Jean est un homme touchant que j'ai aimé découvrir à travers ce roman graphique. Cet album est tout à fait d'actualité et parlera à beaucoup d'entre nous. Je suis ravie de l'avoir emprunter, surtout que la numérisation était très bonne.
Ma note : cinq étoiles.
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