"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans cette magnifique collection Enfants d’ailleurs, les éditions La Martinière Jeunesse m’ont ramené à Cuba, grâce à Géraldina Colotti et Philippe Godard mais aussi avec les superbes dessins de Sophie Duffet, en s’attachant au quotidien de trois jeunes Cubains : Aleida, Rayse et Vilma.
Tout est clair, bien expliqué avec des rappels historiques précis qui pourraient être utiles à bien des adultes. Avec une carte bien illustrée, une page entière rappelle le minimum à savoir : la capitale, la superficie, le climat, la population, les religions, la langue officielle et le régime politique.
La double page suivante présente les révoltes et la révolution depuis l’arrivée de Christophe Colomb, l’extermination des peuples indigènes causée par Diego Velásquez, entre 1512 et 1516, l’indépendance acquise en 1902 grâce à José Martí (héros national), la dictature de Batista, la révolution menée par Fidel Castro et Ernesto Che Guevara en 1956, et le régime socialiste qui suivit avec ce même Fidel Castro qui ne quitta le pouvoir qu’en 2006 pour le laisser à son frère Raúl qui, même s’il n’est plus président aujourd’hui, est toujours aux commandes.
Une affiche orne la page avec Camilo Cienfuegos et Fidel Castro, camarades de combat mais je note une erreur de traduction. L’affiche proclame « Unidad, Firmeza y Victoria » ce qui ne signifie pas Unité, Fraternité et Victoire mais, pour Firmeza, Fermeté ou bien force ou encore détermination.
La suite de l’album est beaucoup plus ludique puisque les auteurs nous entraînent d’abord sur les pas d’Aleida (11 ans), à Trinidad. Avec la ferme de ses parents, c’est l’occasion de parler de la canne à sucre et des cigares cubains.
Raysel (10 ans) qui habite Santiago de Cuba, est tout proche de la base américaine de Guantanamo évoquée avant parce que le frère d’Aleida est militaire dans une caserne proche de cette base, propriété des USA.
Raysel est catholique, la religion majoritaire sur l’île dans un pays avant tout laïque. Les auteurs rappellent ensuite l’œuvre de Che Guevara, l’avance de la médecine et de la recherche médicale à Cuba, et de la musique omniprésente.
Enfin, voici Vilma (12 ans) qui vit dans La Havane, la capitale. Elle est métisse : « Tous les Cubains actuels descendent d’Européens, d’Africains et d’Asiatiques qui se sont installés là, de gré ou de force… »
Le système scolaire est bien détaillé. L’uniforme est obligatoire et le taux d’alphabétisation est le plus élevé de tout le continent américain : 97,3 %. Le père de Vilma étant journaliste, c’est l’occasion d’expliquer pourquoi il n’y a pas de liberté de la presse sur l’île, l’État contrôlant tout.
Ici aussi, le machisme est de rigueur mais Vilma espère des améliorations. Elles sait qu’elle portre le même prénom que Vilma Espín Guillois, une des héroïnes de la Révolution.
Si Cuba, comme toute la zone des Caraïbes, est menacée régulièrement par des cyclones à cause du réchauffement climatique, cela reste un pays très attachant et très accueillant que ce bel album aide à mieux connaître.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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