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Préfacé par Boris Cyrulnik en personne, cet ouvrage, en sept chapitres prétend expliquer ce qu'est l'humour juif. Vaste programme. Hubert Bonnisseur de la Bath (OSS 117) ne dit-il pas que "L'humour juif, c'est quand ce n'est pas drôle et que ça ne parle pas de saucisses." ?
Franck Médioni démarre chaque partie avec un texte de son cru, s'adressant à sa mère, juive bien sûr, et aborde toutes les idées reçues ou pas sur les mères juives ultra possessives, sur les juifs et le pouvoir, les juifs et l'argent... Puis, viennent les citations, parfois juste des aphorismes des plus grands dans le genre : Woody Allen (et celle-ci une des rares que j'ai retenue de lui, il y a bien longtemps et que j'ai retrouvée avec plaisir dans ce livre : "Non seulement Dieu n'existe pas, mais essayez de trouver un plombier pendant un week-end."), Tristan Bernard, Pierre Dac... parfois ce sont des extraits de livres, ceux de Philippe Roth, de Franz Kafka, de Romain Gary...
L'ensemble est assez inégal parce que l'humour, eh bien ça ne fonctionne pas à tous les coups. Le côté mère juive étouffante qui revient à toutes les pages est lassant et même plus drôle -en fait c'est drôle lorsque c'est Marthe Villalonga qui la joue face à son fils Guy Bedos (Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis), après elle, c'est nettement moins bon-, je sais que le comique de répétition est une sorte d'humour, mais bon, parfois ça fatigue, du moins ça me fatigue. Et puis cette notion d'humour lié à une communauté, ça me gave un peu. En fait, le mieux dans ce livre ce sont les citations qu'elles soient de petites phrases, des blagues ou des extraits de livres, souvent drôles mais bien plus que cela : "L'homme a créé des dieux ; l'inverse reste à prouver." (Serge Gainsbourg), "Dieu a offert aux hommes un cerveau et un pénis, mais pas suffisamment de sang pour que les deux fonctionnent en même temps." (Robin Williams), "Groucho Marx à un club WASP interdit aux juifs : - Ma fille étant chrétienne par sa mère, pourrait-elle se baigner dans la piscine jusqu'à la taille ?", "Il ne faut pas avoir peur du bonheur, c'est juste un bon moment à passer." (Romain Gary), ou encore celle-ci, macabre, du même Romain Gary : "Du savon ? Pourquoi du savon ? Non ! Il y a vingt-deux ans que je ne touche plus du savon, on ne sait jamais qui est dedans !" (La danse de Gengis Cohn).
Ce livre est à feuilleter, les phrases à retenir sûrement, mais ça j'ai du mal ; allez pour finir, d'autres citations qui vous donneront l'envie de vous parfaire en humour juif :
"Les murs de mon appartement sont si minces qu'à chaque fois que mes voisins font l'amour, j'ai un orgasme." (Linda Herskovic). Peu de femmes citées, sans doute n'ont-elles pas d'humour, ou alors elles sont trop occupées avec leurs fils, c'est sans doute la seule place qu'on leur laisse ?
"Mieux vaut qu'il pleuve aujourd'hui qu'un jour où il fait beau." (Pierre Dac)
"Je ne crois pas en l'au-delà, mais j'emporte toujours un caleçon de rechange." (Woody Allen, sans doute le plus cité dans ce recueil -et celui qui me plaît le plus- avec Groucho Marx, et franchement, c'est une bonne idée)
Allez, cette fois-ci c'est fini, mais le bouquin est gros et plein de belles phrases pour rire et faire rire. Et je m'aperçois que je n'ai pas été très drôle pour parler d'humour, mais comme je n'ai pas parlé de saucisses, j'ai peut-être fait de l'humour sans le savoir...
Parfois un peu hermetique, si on n'a pas lu les romans de Cohen !
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