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Frances Hardinge

Frances Hardinge
Frances Hardinge est née en Angleterre en 1973. Elle écrit et rêve de devenir écrivain depuis sa plus tendre enfance. Étudiante en littérature anglaise à Oxford, elle participe à un atelier d'écriture et décide, après avoir gagné un concours de nouvelles, de se consacrer à sa passion. Voir plus
Frances Hardinge est née en Angleterre en 1973. Elle écrit et rêve de devenir écrivain depuis sa plus tendre enfance. Étudiante en littérature anglaise à Oxford, elle participe à un atelier d'écriture et décide, après avoir gagné un concours de nouvelles, de se consacrer à sa passion.

Avis sur cet auteur (3)

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    Couverture du livre « Le chant du coucou » de Frances Hardinge aux éditions L'atalante

    Franck FINET sur Le chant du coucou de Frances Hardinge

    1923 à Ellchester (Angleterre), la jeune Triss Crescent, fille du célèbre architecte Piers Crescent, manque de se noyer près du lac le Sinistre.
    Dès lors, c'est une Triss métamorphosée que sa famille côtoie au quotidien.
    Des souvenirs perdus, une incroyable boulimie, une inimitié féroce envers...
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    1923 à Ellchester (Angleterre), la jeune Triss Crescent, fille du célèbre architecte Piers Crescent, manque de se noyer près du lac le Sinistre.
    Dès lors, c'est une Triss métamorphosée que sa famille côtoie au quotidien.
    Des souvenirs perdus, une incroyable boulimie, une inimitié féroce envers sa jeune soeur Pen.
    Qu'a-t-il bien pu se passer au bord du lac ?
    Débute alors un incroyable roman fantastique, aux personnages insolites, hauts en couleur.
    A la poursuite du Lapin blanc d'Alice au pays des merveilles, en passant par l'univers de Tim Burton avec une scène finale à la Indiana Jones ou Mission Impossible.

    J'avoue avoir mis du temps à entrer dans ce roman, un peu fouillis et enfantin au départ mais la persévérance est payante car les pièces du puzzle se mettent en place et on tarde de connaître le dénouement.
    Un roman fantastique, féministe (le personnage de Violet Parish est génial ! ) qui aborde la sororité , les peurs de l'enfance et la Norme (qu'est ce qu'un Monstre ?)
    Un moment de lecture singulier.

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    Couverture du livre « La voix des ombres » de Frances Hardinge aux éditions Gallimard-jeunesse

    Lunartic sur La voix des ombres de Frances Hardinge

    Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman qui avait tout pour me plaire : écrit par l'autrice Frances Hardinge, véritable petit génie de la littérature jeunesse britannique actuelle, avec un titre qui me promettait une histoire tourmentée, mystérieuse...
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    Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un roman qui avait tout pour me plaire : écrit par l'autrice Frances Hardinge, véritable petit génie de la littérature jeunesse britannique actuelle, avec un titre qui me promettait une histoire tourmentée, mystérieuse et magnifiquement ténébreuse et enfin paré d'une couverture absolument magistrale, tout bonnement exquise, La Voix des Ombres s'annonçait d'ores et déjà comme une valeur sûre de ma bibliothèque avant même que je ne me plonge entre ses pages. Je remercie du fond du cœur les éditions Gallimard jeunesse pour cet envoi résolument gothique et juste irrésistible et sans plus attendre, place à ma critique livresque sur cette petite pépite !

    Ce que j'ai tout d'abord énormément aimé avec ce livre, c'est le fait que, tout comme avec le précédent roman de l'autrice, L'île aux mensonges, l'intrigue prend le temps de nous dévoiler ses divers atouts au fil des pages afin de mieux nous séduire. Comme je vous le disais précédemment, j'ai senti immédiatement que ce livre était fait pour moi, mais il a tout de même fallu que je le laisse m'embarquer, me prendre par la main et me mener à la baguette afin que j'en ressorte véritablement satisfaite. A mon sens, le pouvoir magique et indescriptible de Frances Hardinge, c'est celui de parvenir à inventer des histoires qui viennent à notre rencontre et qui se soucient de nous apprivoiser en nous délivrant leurs secrets un par un, telle une fleur qui se fanerait pétale par pétale pour finir à nue avec toute sa vulnérabilité visible au grand jour. C'est comme lorsque l'on fait la connaissance d'une personne nouvelle au sein de notre microcosme intime dans la vraie vie : on ne lui déballe pas le pot-aux-roses instantanément, il faut s'armer de patience et de compréhensions afin de construire un lien tenace et aussi évident que l'air que l'on respire qui résistera aux affres du temps et des changements qui peuvent s'opérer dans nos vies et en nous même. Eh bien, avec les deux titres de Frances Hardinge que j'ai lus jusqu'à présent, c'est exactement la même chose : il s'agit là d'un livre qui se savoure et qui ne s'en laisse pas conter. Il faut prendre la peine d'emprunter le sentier sinueux et semé d'embûches qu'il nous demande d'arpenter afin de véritablement en saisir toute la subtilité et la beauté. Et puis, très honnêtement, cela n'en rend la destination finale que plus épatante et éblouissante, croyez-moi. En clair, ce livre ne vous fera pas de cadeaux tout au long de la route que vous suivrez avec lui ; comme le personnage principal du récit qu'il vous propose de vivre, vous aurez l'impression étouffante, insoutenable que vous ne retrouverez jamais plus le chemin qui mène à la lumière et à la liberté. Vous aurez également la sensation très désagréable et angoissante d'évoluer au sein d'un univers extrêmement hostile et sombre semblable à une purée de pois indigeste et aveuglante. Rien ne vous facilitera la tâche de la lecture, qui s'en retrouvera dans un premier temps ralentie et fastidieuse et par la suite, votre tête vous paraîtra abriter de nombreux fantômes elle aussi, ce qui vous procurera un sentiment de panique et d'emprisonnement au sein de votre propre corps et esprit. Le titre V.O. traduit entre outre sublimement cet état d'ébriété et de trop-plein avec le terme "skinful" qui désigne une conséquente dose d'alcool ingurgité. A mon sens, c'est exactement l'effet que La Voix des Ombres produit sur nous le temps que nous restons entre ses pages : celui d'être constamment groggy, brinquebalé d'un événement marquant à un autre, et de perdre pour une période qui nous semble interminable nos repères. Difficile alors d'en trouver ce roman sympathique et d'y voir un énième ami d'encre et de papier à chérir de tout notre être. Et pourtant, c'est ainsi que j'ai fini par le considérer : comme une nouvelle âme sœur indispensable au bon cours de mon existence, qui a su me faire capituler face à la puissance magnétique de son essence.

    Qui plus est, notre association avec Makepeace, l'héroïne de cette grande et mémorable histoire, est purement et simplement inévitable : sa lutte contre les nombreux oppresseurs du libre-arbitre et de la vérité qui peuplent les bourgades anglaises de ce récit devient la nôtre. Selon moi, c'est cette jeune femme fictive mais aux motivations profondément palpables et solides qui fait la force de ce roman avant toute chose. Makepeace est en effet une protagoniste remarquable, qui grandit et apprend à faire ses armes au sein d'un monde dangereux, sans pitié et d'une famille tout ce qu'il y a de plus toxique et malsaine. Cette fillette de prime abord craintive (et il y a de quoi) mais résolue également dès le départ à se faire entendre va aiguiser son immense intelligence telle la plus fine des lames ou encore... le plus pointu des bâtons. Tout au long de l'intrigue, elle porte un regard extrêmement lucide et avisé sur son environnement direct comme plus large et ce que j'ai particulièrement apprécié dans sa façon d'agir, c'est le fait qu'elle ne fonce jamais tête baissée comme la plupart des héros et héroïnes des romans adolescents/young adult ont tendance à inévitablement le faire. Certes, notre héroïne va devoir prendre une pléthore de risques car les enjeux sont entre autres de taille mais elle va faire preuve d'une ingéniosité sans failles en considérant justement d'abord les défauts que ses divers plans peuvent avoir avant leur éventuelle réussite. Quand je vous parlais de patience et également de persévérance à mots couverts, car c'est en effet clairement la manière dont ce livre parvient à conquérir notre cœur éprouvé, en persévérant de toutes ses forces sans jamais rechigner à l'effort, je peux vous affirmer sans me tromper que Makepeace est la championne dans ce domaine. Sa technique, c'est de courber l'échine devant l'ennemi dans un premier temps pour mieux triompher de lui par la suite, le tout sans malice ni malveillance aucune. Je vais éviter d'aller plus loin à ce sujet afin de ne pas vous gâcher la ravissante surprise que fut pour moi le caractère et la robustesse stupéfiante de Makepeace mais je dirais simplement que cette dernière m'a à proprement parler juste BLUFFÉE. S'ajoute à cela que sa grande sensibilité et générosité n'entrave en rien sa puissance féminine et qu'au passage, ce personnage est tout bonnement une allégorie de la force brute de la femme résolument DINGUE. Il faut le lire et le découvrir par soi-même pour le comprendre, je n'irai pas plus avant sur la question du féminisme flagrant et tout à fait inattendu de ce bouquin, plus que L'île aux mensonges en tout cas ; ça, c'est certain.

    Pour ce qui est du reste des personnages, je n'ai pas grand chose à en dire car c'est véritablement Makepeace qui porte le récit et qui en est l'incontestable vedette. Cependant, pour ne pas trop vous en dévoiler, attendez-vous à ce qu'eux aussi vous surprennent et vous émeuvent intensément. Pour ma part, je suis tout simplement allée de surprise en surprise avec cette lecture et je ne vous cache pas que j'ai refermé le roman le cœur serré avec l'envie que cela continue, que je ne quitte jamais Makepeace, son demi-frère aussi agaçant qu'attendrissant et attachant (si, si, c'est possible - mon esprit de contradiction, bonjour) James et l'ensemble des fantômes qui habitent les différentes boîtes crâniennes de membres de leur illustre et abominable famille. Je soulignerai par ailleurs que la note d'humour apportée par les personnages spectres est franchement bienvenue au vu de toute la tension qui pèse sur les épaules de l'héroïne et par extension de ce roman au cours du déroulement de l'intrigue. C'est simple : ces personnages qui ont tous leur importance au sein de la quête fondamentale de Makepeace pour le choix d'une vie insurgée et peu convenable pour une fille de son siècle, le dix-septième, sauront tour à tour vous faire rire, pleurer et vous exaspérer aussi par moments mais cela pour mieux vous faire prendre conscience de leur superbe évolution à chacun à la fin. L'alliance improbable entre Makepeace et les revenants qu'abrite son esprit permet également de mettre en avant l'extraordinaire humanité de la plume de Frances Hardinge, qui s'est révélée être une nouvelle fois un véritable régal : poétique, empreinte d'une saisissante et somptueuse mélancolie et toute en justesse et en sensibilité. Il n'y a rien à ajouter, c'est du grand art à l'état pur. Personnellement, j'aime à comparer (je me fatigue avec mes comparaisons à tout va mais je trouve quand même cela plus éloquent qu'une flopée de mots) son écriture à un bijou finement ciselé : impossible de ne pas rester bouche bée face à une telle merveille.

    Pour conclure, je dirais qu'avec ce nouveau roman, Frances Hardinge nous prouve une fois de plus à quel point son apport à la littérature jeunesse actuelle est conséquent : ses généralement jeunes personnages apprennent à faire face à la monstruosité épouvantable du monde et à se frayer leur propre voie au milieu de toutes ces immondices, cette hypocrisie et de ce manque flagrant de décence et de bonté. Qui plus est, les figures centrales de ses récits sont féminines et savent se montrer redoutables et ingénieuses, sans avoir besoin d'un homme ou d'une quelconque romance superflue au bon enchaînement des événements pour les sauver, les faire vibrer ou les rendre dignes d'intérêt, et pour ça, je dis ALLÉLUIA, ENFIN ! Le seul petit regret que je peux avoir concernant La Voix des Ombres et dont j'ai sciemment évité de traiter au cours de ma chronique car ce point-là du roman me laisse encore sincèrement et assurément confuse, c'est le fait que la période historique durant laquelle il se déroule, à savoir le règne de Charles Ier et l'éclatement de la première révolution en Angleterre, qui en mènera à une deuxième et à l'avènement du fameux Cromwell (ce qui n'est tout de même pas rien, vous le concèderez), sert plus de toile de fond au récit qu'autre chose. Certes, Frances Hardinge nous appelle à émettre une réflexion éminemment passionnante et essentielle sur les thèmes particulièrement complexes de la religion et des machinations politiques ; cependant, je ne saurais vous expliquer pourquoi mais je reste convaincue que le roman aurait pu se passer à n'importe quelle époque que cela n'en aurait pas changé la substantifique moelle. Je ne sais si cela est une bonne chose ou non mais pour ma part, j'aurais voulu que le côté historique de l'ouvrage ait plus de poids dans l'intrigue, qu'on en apprenne plus sur le fonctionnement de la vie politique et sociale de cette période bien spécifique de l'Histoire de l'Angleterre. Mais il s'agit là de l'unique point noir que j'ai pu soulever, et encore, il s'en retrouve bien vite oublié face aux innombrables qualités de cette trame extrêmement bien ficelée et prenante, vous verrez. De mon côté, je ne suis absolument pas déçue de l'aventure ahurissante que ce roman m'a vivre et cela m'a résolument donné envie de découvrir le tout premier livre de cette remarquable autrice, Le Voyage de Mosca, même si la suite de ce dernier n'a jamais été traduite en français (coucou Gallimard jeunesse, c'est à vous que je m'adresse). Je remercie une fois de plus infiniment la maison d'édition pour cet envoi d'exception et j'espère sincèrement vous avoir persuadés de laisser leur chance aux romans de Frances Hardinge, ce sont là des expériences inoubliables de lecture à ne pas louper ! COUP DE CŒUR ♥

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    Couverture du livre « L'île aux mensonges » de Frances Hardinge aux éditions Gallimard-jeunesse

    Lunartic sur L'île aux mensonges de Frances Hardinge

    Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Gallimard jeunesse pour ce sublime envoi, qui, comme toujours, n'a pas déçu mes attentes. J'avais découvert ce titre grâce à la géniale Lili Bouquine et elle en avait parlé comme d'un coup de cœur à ne pas manquer. Vous pensez bien que je ne me...
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    Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Gallimard jeunesse pour ce sublime envoi, qui, comme toujours, n'a pas déçu mes attentes. J'avais découvert ce titre grâce à la géniale Lili Bouquine et elle en avait parlé comme d'un coup de cœur à ne pas manquer. Vous pensez bien que je ne me suis pas faite prier ! Rien que la couverture est à tomber. Elles le sont toutes, soit dit en passant, et je tenais à vous présenter les trois principales sur les images de mon article car je trouve qu'elles ont toutes une esthétique et une vision du roman différentes et pourtant parfaitement justes. Elles ont toutes un petit quelque chose d'envoûtant, qui va happer le lecteur d'abord d'un point de vue visuel et par l'aura que le talent des illustrateurs dégage, et après lecture, ces choix artistiques font prendre tout leur sens. Le contenu est donc de qualité et au rendez-vous et en plus, il donne un nouvel éclairage aux détails de la couverture, et inversement, c'est un véritable travail de connivence et cela met vraiment le livre en valeur et correctement. J'ajouterai que ce livre le mérite amplement, et pas étonnant qu'il ait gagné le prestigieux Prix Costa de nos amis les Angliches. J'ai été un peu interpellée en voyant mentionné sur la couverture PRIX COSTA DU MEILLEUR LIVRE DE L'ANNEE - Pour la première fois depuis Philip Pullman.

    Donc personne n'avait été primé depuis ?? Eeeet... il suffit de se rendre à la quatrième de couverture pour apprendre que Hardinge et Pullman sont les seuls récipiendaires du prix dans la catégorie jeunesse. Certes, je trouve que les œuvres destinées aux enfants/adolescents manquent encore de reconnaissance, mais c'est déjà un progrès ! D'autant plus que, dans le cas des deux auteurs cités ci-dessus, leurs œuvres respectives ont su marqué l'imaginaire et le cœur des lecteurs, petits et grands, de par leur profondeur, leur ouverture d'esprit et leurs idées aussi larges que le monde. Leur création est source d'inspiration, de lumière et d'émerveillement, de par les émotions profondément humaines et fortes dégagées, des personnages uniques en leur genre auxquels on peut aisément s'identifier et des aventures qui en valent le détour pour tout ce qu'elles peuvent nous apporter. Commençons par la couverture française. Elle peut sembler un peu enfantine avec ses traits peu marqués par rapport aux deux autres (anglais standard et collector)-et elle me rappelle à cet égard la couv' vf. des Sorcières du Clan du Nord (ma chronique ici). J'ai trouvé que ces deux romans se rejoignaient de par leur écriture très douce, digne d'un conte ancien, mais en abordant des sujets très adultes, tels que la noirceur de la souffrance, nos plus vils desseins motivés par l'égoïsme et la jalousie, appliqués à des cœurs très jeunes. La pureté de l'enfance y est remise en cause.

    L'île aux mensonges met l'accent sur le fait que l'endroit où la famille Sunderly va se retrouver exilée à cause de l'infamie scientifique du père est un tel engrais pour la propagation de rumeurs et autres ragots qui permettent de juger éhontément les gens qui en sont victimes sans les connaître, que Faith, la jeune héroïne, va s'empêtrer dans ses propres mensonges savamment orchestrés afin de prendre sa vengeance sur ces gens qui l'ont insulté, elle et sa famille, et lui ont fait un mal irréparable. D'où les lianes sur la couverture qui émergent de tous les coins, représentation de l'arbre aux mensonges qui a poussé de manière formidablement anormale dans la grotte sombre dans laquelle Faith le protège. Je me suis très rapidement attachée à cette héroïne forte, à l'esprit insatiable de connaissances afin de parfaire son intelligence, qui était pourtant interdite à la plupart des femmes de son temps. Normalement, c'est le très jeune frère de Faith qui doit faire preuve de vivacité d'esprit, digne de son sexe d'homme, pour pouvoir succéder convenablement à son érudit et pieux père. Ce que l'adolescente a du mal à accepter.

    Elle qui fait partie du sexe faible, au crâne diamétralement plus petit (soi-disant), n'a pas le droit de participer à des conversations élevées, sous peine de faire montre de son exceptionnelle culture, ce qui serait inacceptable et scandaleux aux yeux de la gente masculine et machiste. La curiosité est un vilain défaut, en particulier pour une femme, et pourtant c'est ce mal qui ronge Faith, qui ne supporte pas d'être maintenue dans l'ignorance. Cette âme si jeune est pourtant déjà bien torturée par cette société étriquée qui ne lui permet pas d'être pleinement elle-même, qui la force à se contenir constamment et à ne pas exploser comme une cocotte face à tant de stupides conventions, injustices, et négligence volontaire des gens envers ceux dont la réputation est traînée dans la boue. La jeune fille, dont le prénom représente très bien la foi et la confiance que son paternel va placer en elle concernant son plus secret dessein, va être poussée à bout face au traitement révoltant et cruel que sa famille va recevoir des habitants de cette île, dont la condescendance et la vicissitude vont l'en écœurer.

    Elle va ainsi planter de belles graines de mensonges, qui vont proliférer et donner à l'arbre des fruits à la saveur amère de son désespoir. Un mensonge gros comme une maison pour une vérité enfouie, inavouable, quelle ironie. Tel le fruit défendu de l'arbre de la connaissance, l'arbre à mensonges, qui vous susurre des tentations séduisantes comme le serpent d'Eden, va plonger Faith dans une abîme de noirceur qui pourrait la pousser aux pires extrémités. Faith va se penser mauvaise, pourrie jusqu'à la moelle, elle en a assez de se taire et de rester la jeune fille terne et silencieuse que tout le monde s'imagine qu'elle est. Une fille sans saveur, sans aucune initiative, et qui reste dans l'ombre. Faith est au contraire un esprit éclairé, à la stratégie très élaborée. Pleine de courage et d'audace, elle ne s'en laisse pas conter et en a dans le ventre. Son combat indirect, quoi qu'éloquent, face à cette société patriarcale, sans pour autant trahir sa dévotion sincère et émouvante envers son propre père, personnalité différente des autres hommes de l'île, bien fats et hypocrites, m'a beaucoup parlée et touchée. Ce qui fait de Faith pour moi un personnage honorable et fort louable. L'Enfer est pavé de bonnes intentions, mais elle saura trouver le chemin de la sortie en se rendant compte qu'elle est allée trop loin. Notamment avec le malmené Paul (qui méritait mieux).

    En conclusion, j'ai trouvé ce roman jeunesse absolument incroyable. Il nous dépeint les différentes facettes de la femme, à quel point celle-ci est nuancée, dense et intelligente que l'homme pourrait la croire capable, et surtout les diverses armes qu'elle utilise face à cette société du mâle dominant qui l'étouffe.Faith m'a impressionnée de par son sang froid, qui va atteindre un climax de folie carrément dingue ; la mère, Myrtle, n'est pas à mettre de côté et à dénigrer, bien au contraire, je m'en veux de l'avoir jugée trop rapidement. D'autres femmes de l'histoire sauront faire preuve de dévouement, de bravoure mais aussi d'une férocité et d'une malice silencieuse à vous hérisser le poil. Quand au secret le plus enraciné de l'Humanité, difficile à dire si le pasteur y aurait trouvé la clé tant recherchée au bout du compte. Son acte de service délibéré et son sacrifice sur l'autel de la vérité l'honorent.

    Cependant, ne serait-pas notre foi qui mettrait en lumière toute chose existante, notre croyance en des valeurs et des êtres immuables ? A méditer. En tout cas, mon verdict est sans appel : COUP DE FOUDRE ϟ A mettre entre toutes les mains cet automne. Frissons, mystère et palpitations garantis.