"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un parti pris intéressant pour une biographie de la peintre Alice Neel.
On la découvre au travers de presque tous les portraits qu’elle a réalisé en tant que peintre. C’est une sorte de pendant littéraire à son œuvre puisque la représentation de ses modèles était pour elle une conversation, une rencontre avec eux, et il permet ainsi un portait en creux de cette peintre.
On a ainsi un défilé de personnalités de la scène artistique et d’autres mondes du New York des années 60 à 80. On croise Mappelthorpe, Linda Nochlin, Duane Hanson, Rothschild, Faith Ringgold, évidemment Warhol, Annie Sprinkle. J’ai d’ailleurs découvert de nombreux artistes grâce à leurs portraits, mais aussi des inconnus rencontrés dans la rue dont elle fera le portrait.
Une plongée passionnante dans une époque foisonnante et la découverte d’Alice Neel par le meilleur medium pour cette artiste qui a fait du portait sa marque de fabrique jusqu’à cet ultime auto-portrait sans concession.
Tous les chapitres commencent par « c’est une fille qui monte une chaîne Youtube/un blog de… » Comme si vous étiez en train de regardes des vidéos qui s’enchaînent. En boucle.
Différentes histoires mais toujours la même finalement. Des gens qui se cherchent, qui s’ennuient, qui veulent être regardés, admirés. Des influenceurs et influenceuses qui vous font rêver et parfois, souvent, acheter des choses dont vous n’aviez pas besoin ni envie.
Un livre de non fiction qui interroge nos pratiques de consommateurs sur les réseaux sociaux et nous conseille de les fuir !
Perpétuelle félicité
Florence Andoka
Couverture - graphisme : Maxime Sudol
Éditions Vanloo
Hauer Philippe
En librairie
« L'histoire d'Agathe se situe dans une conque rose, où s'abat la mer aux quatre coins de l'île, dans la ville de Catane, au troisième siècle. »
Je regarde la mer, les voix qui s'entrechoquent, vagues après vagues. L'emprise de l'immanence. J'imagine Agathe.
« La lumière passe le relais à d'autres formes d'éclairage. »
Agathe qui ne manque de rien, refuse le corps, toute l'ivresse de l'amour et attise le désir démultiplié de l'homme.
« Il n'y a aucune fin possible, alors il lui fait savoir sa déception, la douleur solaire qu'elle lui inflige. »
Femme meurtrissure, bête aux abois, rien ne résiste aux griffures acérées de l'homme. Agathe, la martyre aux yeux de sel, au corps perdu dans les limbes assoiffés. Ce texte poignant, d'une écriture lumineuse, d'une beauté inouïe résistera toujours bien après cette parabole criante, crue, solaire comme Agathe. Lucie…
« Si Agathe n'avait pas aimé Lucie, comment serait-elle apparue ? Mon amie, ma soeur… Lux, Lucis, de la lumière et pourtant c'est à fleur d'ombre que repose l'enfance de Lucie. Si c'est une île, c'est la Sicile dit le film ! »
Lucie voyage… Grotte matrice. Lucie au coeur du Sanctuaire à Catane, une chapelle improvisée dans une grotte. La condamnée aux supplices. L'aveugle déchiquetée à coups de dents paraboliques. le corps emmuré, le désir lynché, Lucie la sacrifiée.
« C'est le printemps déjà, l'heure de faire un geste à son tour. Mais quelle justice pour celui qui espère ? » « Lucie, la patronne des ophtalmos qui oeuvrent dans le noir et espèrent recouvrer la vue. »
Marie D'Égypte, comme Marie-Madeleine était une prostituée et c'est son chat, enfin son lion qui l'a enterrée. Ça arrive. Marie, l'errante,
« emportée par le mouvement conduisant les pêcheurs à la Basilique de la Résurrection. »
Elle marche, la main dans celle d'une vieille femme, la guidant en direction du Jourdain. Femme au corps comble sans espace essentialiste, empreinte dans le sable des mirages. Marie D' Égypte, le repentir. Se purifier, abolir l'odeur de ces hommes, la cruauté abyssale. «Le champ d'honneur et la perpétuité où l'eau est basse, elle passe. C'est le désert et c'est l'éternité, de l'onanisme pénitent."
Femmes martyrisées, déchiquetées au fronton d'une liberté d'être corps et chair, insoumises et révélées. Prémices d'un féminisme purifié, absolu. Éternelles femmes, chemin des grâces et de loin, voici un exutoire très courageux et qui honore les sanglots de ces éperdues et leurs sacrifices. D'une poésie et d'un aérien presque hors norme tant la beauté insuffle et purifie. Ces trois textes qui s'emboîtent sont un hymne à la féminité, au crucial d'une liberté sans faille coûte que coûte.
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