"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Attention, histoire vraie !
Enaiatollah Akbari a de la ressource en lui ! une force vitale hors norme !
Ce jeune garçon afghan de dix ans va voyager avec nous vers Londres via le Pakistan, l'Iran, la Turquie, la Grèce et au finale l'Italie.
Son voyage est effrayant, éprouvant, énorme, incroyable.
Fabio Geda est le "secrétaire" de ce tout jeune réfugié, il sait se plier comme un roseau dans les fracas de l'existence du jeune Enaiat.
Inimaginable ! le livre date de 2010, mais reste tristement d'actualité.
J'ai choisi ce livre pour le club de lecture sur Goodreads thème de l'été : la mer. Il m'a été envoyé par Marjorie d'Exploratology.
J'ai été vraiment très touchée par ce récit poignant sur l'aventure de ce petit Afghan qui est hazara, une minorité persécutée. Sa mère l'abandonne à l'âge de 10 ans et il prend sa vie en main tout seul. Ce livre est écrit par un italien, pays où le jeune garçon finira son parcours.
Je suis toujours impressionnée par des personnalités comme ce garçon qui arrive à tout faire pour s'en sortir alors qu'il se trouve dans des situations extrêmement compliquées. Quand je vois les gens qui se plaignent dans nos pays occidentaux pour "rien" à côté de ça, ça me désole.
Je vous conseille cette lecture très riche.
Dans la mer il y a des crocodiles
Il a 10 ans, peut être 11 ans il ne le sait pas vraiment. Il ne s'attendait pas à ce qu'un soir après lui avoir souhaité bonne nuit, comme tous les soirs, après avoir regardé le ciel et les étoiles, se soit laissé bercer par la voix du muezim et se soit endormi à ses côtés avec ses pensées d'enfant sa mère s'en aille sans rien dire.
Mais ce qu'il ne sait pas c'est que sa mère a du prendre cette terrible décision pour le sauver car Enaiat est est issu de l’ethnie hazara, et que cette ethnie est persécutée dans son pays, l'Afghanistan et qu'il risque d'être tué. Aussi pour lui donner une chance d’échapper à ce destin elle prend la décision de l'abandonner de l'autre côté de la frontière, au Pakistan. Va alors commencer pour ce petit garçon un périple de plusieurs milliers de kilomètres et de 5 ans qui va le conduire à pieds vers l'Italie en passant par l'Iran, la Turquie la Grèce. Armé de sa volonté et courageux le jeune garçon avance déterminé.
Arrivé à Turin il obtient le statut de réfugié et vit dans une famille d’accueil. De sa rencontre avec Fabio Geda, éducateur naîtra ce livre écrit à 4 mains à travers lequel Enaiat raconte son histoire et nous donne à comprendre le long chemin des migrants, les dangers auxquels ils ont confrontés quotidiennement, la peur, le désespoir la tragédie mais aussi les moments d'émerveillement et toujours cette quête du bonheur.
Enaiat a fait tout au long de ce chemin de nombreux et divers petits boulots pour parvenir à survivre, il est toujours optimiste et curieux, cherche à comprendre le monde qui l'entoure.
Il dépeint de nombreuses scènes avec beaucoup de naïveté et d'humour qui tout en traitant d'un sujet grave et douloureux reste sensible et emprunt d'espoir.
Un témoignage touchant sur un phénomène contemporain et mal compris
Ça commence par une carte sur laquelle on égrène des noms de pays. Avec une ligne noire que l’on suit du doigt de Kaboul à Turin.
Ça continue par un récit qui nous prend à la gorge, bouleversant quand on sait qu’il raconte la vie d’un garçon de 10 ans, dramatiquement banal dans ce qu’il évoque du terrible chemin de tous les immigrés clandestins.
« Le dix-huitième jour, j’ai vu des gens assis. Je les ai aperçus au loin, je n’ai pas compris pourquoi ils s’étaient arrêtés. Le vent tranchait comme un rasoir, des fragments de neige me bouchaient les narines. Soudain, derrière un virage en épingle à cheveux, je me suis retrouvé face à ces gens assis. Assis pour toujours. Congelés. Morts. Va savoir depuis combien de temps ils étaient là. » Depuis combien de temps ? Et combien étaient-ils ? Et combien sont-ils encore aujourd’hui, saisis par le froid de la montagne ou ensevelis au profond de la mer, selon le chemin qu’il leur faut prendre ?
« Un jour, j’ai lu que le choix d’émigrer naît du besoin de respirer. C’est vrai. L’espoir d’une vie meilleure… »
Un livre remarquablement construit, où la parole est tout entière donnée à un jeune garçon trop vite grandi, où des dialogues entre le transcripteur et le narrateur apparaissent de temps à autre en incise, pour clarifier le contenu du récit.
Un livre qu’il faut lire pour ouvrir un peu les yeux sur ce qui se passe aujourd’hui dans notre monde, pour mieux comprendre peut-être certaines détresses qu’on tient parfois (parfois ?) pour illégitimes et qu’on voudrait bien chasser de nos mémoires.
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