"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
On ne peut être qu'en admiration à la lecture de ce roman. Pour résumer l'histoire, imaginez un American Graffiti tourné par Claude Sautet et/ou François Truffaut dans le nord de l'Allemagne, pas loin de la Mer Baltique, au cours de l'été 1981. Quant au style littéraire, il est admirable, tant dans la narration que dans les dialogues. Un premier amour, 400 coups, un drame, des ados, des parents, des grands-parents (qui ont souffert de la guerre), tout y est. le livre dont on ne voudrait jamais voir arriver la dernière page. Une dernière page à la hauteur de la densité et la qualité du récit.
L’histoire commence tristement
Celle de Sally 17 ans , anorexique , fugueuse. Qui fuit ces endroits où les fenêtres ne s’ouvrent pas , ces endroits « remplis de filles mortes, simplement elles ne le savent pas et continuent à aller et venir comme si de rien n’était. Des zombies »
Sally recueillie par Liss pour une nuit puis 2 puis d’autres.
L’histoire est belle
Liss, la cinquantaine, pareille à « ces choses qui qui ont eu un jour leur raison d’être puis qui sont tombées dans l’oubli,belles malgré tout , mais qui ne servent plus à rien. » Seule elle gère sa ferme. N’aime pas répondre aux questions
Silencieuse , ne juge pas , ne pose pas de question. Laisse venir.
Petit à petit les 2 femmes s’apprivoisent. Sally , cela faisait longtemps s’intéresse à quelqu’un d’autre . Veut comprendre la solitude de Liss
La ferme , personnage à part entière . Tellement de choses à faire . Des routines qui rassurent . Le travail à la ferme rapproche les 2 femmes
Et il y a ce jardin non travaillé , où les arbres poussent sans contrainte et donnent de si beaux fruits.
Peut-être le bon endroit pour grandir.
Ce roman est un cadeau , de ceux qui font du bien. Il m’a touché
Y serez vous sensible ?
Miroir que reflètes-tu ?
Résilience et projection de soi sont les maîtres mots de ce roman (presque) naturaliste où la nature humaine se dévoile au fil du travail de la terre.
Sally est une jeune femme de 17 ans, urbaine, qui attend avec impatience sa majorité pour fuir le contexte familiale qui ne la comprend pas. Comme beaucoup d’adolescent(e), elle traduit son mal être par des crises anorexiques qui ont amené ses parents à l’envoyer dans une clinique spécialisée, dont elle s’est enfuie.
Au hasard d’une route de campagne, elle rencontre Liss, une cinquantenaire qui, sans prononcer une parole, décide de lui venir en aide en lui offrant le gîte et le couvert dans sa ferme au cœur d’un petit village. Liss vit seule en continuant de travailler sur l’exploitation familiale.
En suivant le rythme des travaux des champs, les deux femmes vont se découvrir petit à petit, sans qu’aucune d’elle ne questionne l’autre sur son histoire personnelle. Mais malgré tout, un véritable échange finit par s’installer, l’une retrouvant dans l’autre par un effet miroir, sa jeunesse, l’autre trouvant dans la plus âgée, un support maternel qu’elle n’a pas connu.
Nous découvrirons au fil des pages, l’histoire de Liss et la raison pour laquelle elle agit ainsi avec Sally.
C’est un roman qui ne vous happe pas dès la première page. Il faut prendre son temps, tracer son sillon, pour entrer dans l’histoire. D’abord, il est difficile de situer le lieu. Certes, il s’agit de la campagne mais le début fait plutôt penser à un roman de cowboys dans le middle-west américain. Il faut attendre pratiquement la deuxième partie du livre pour se retrouver en Allemagne. C’est un peu déroutant.
Par contre, l’écriture (ou la traduction), est très réussie. Les descriptions du travail de la terre, les éléments naturels ainsi que le rythme de la campagne, sont particulièrement mis en valeur. Ewald ARENZ sait faire monter la tension et, c’est la qualité du livre, il nous amène à ne pas lâcher la lecture pour savoir si l’histoire se finira bien… ou pas !
Et après tout, les variétés de poires anciennes que l’on peut trouver dans les vergers de certaines vieilles fermes ont, c’est vrai, un goût unique et un parfum enivrant !
Lu dans le cadre du Grand prix des Lecteurs 2024.
Merci aux éditions Pocket
https://commelaplume.blogspot.com/
Ma chronique : " Nous étions immortels" A 17 ans, l'âge de tous les possibles, des grands rêves, comment imaginer que la vie n'est plus un jeu, qu'il n'y aura plus de première fois?
Hélas le temps vole "ces moments que l'on voudrait éternels".
J'ai toujours aimé les récits de jeunesse que ce soit chez les classiques, Camus, Colette ou Pagnol, etc..et plus près de nous Nicolas Mathieu ou Philippe Besson.
Comme dans son précédent roman, l'auteur, dans une langue délicate pétrie de lumière et de senteurs d'été, d'émotions à fleur de peau évoque les premiers émois du corps, les premières blessures de l'âme qui mettent un point final à l'enfance.
Friedrich, a raté son année scolaire, il doit réviser chez ses grands parents au lieu de partir en vacances avec sa famille nombreuse et bohème.
Six semaines chez eux lui permettront d'avoir un autre regard sur ce grand père professeur, biologiste strict, directif et brillant, qu'il craint autant qu'il admire. Nana sa douce grand-mère peint, cuisine et console ses peines.
" Nos vies sont entremêlées" comprend le jeune homme en lisant le journal de Nana. Il est fasciné par la relation fusionnelle qui lie ses grands-parents, par leur histoire peu ordinaire durant la guerre.
Malgré la contrainte des révisions, Friedrich, entouré d'Alma, de Johann et Beate, s'apprête à vivre l'été où tout bascule.
Les jeux interdits et dangereux, les plongeons dans l'eau sombre de la piscine la nuit , la belle au maillot de bain vert, les notes de bossa nova,l'indolence des après midi, tout évoque l'été et l'insouciance.
Les scènes au zoo près du grand tigre avec Beate et le grand-père sont saisissantes de beauté.
Certains événements, l'amour, la mort, la trahison, leur feront prendre conscience que l'enfance s'achève doucement et que leur vie commence autrement.
Je suis certaine que certains d'entre vous, comme moi, retrouveront des moments de leur jeunesse à travers ce délicieux roman.
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