"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Back du 70s.
« L'affaire Martin Kowal » nous transporte en 1976 dans les coulisses du pouvoir Giscardien. Et le moins que l'on puisse dire c'est que ce n'est pas propre….
Un jeune inspecteur des RG est chargé d'enquêter sur le meurtre de l'ambassadeur de Bolivie. Très vite un mouvement d'extrême gauche revendique l'assassinat et les coupables vont rapidement être trouvés. Trop simple.
La fiction d'Eric Decouty prend racine dans les vraies poubelles des années Giscard et c'est effarant.
Barbouzes, réseaux d'extrême droite, anciens de l'OAS, argent sale, manipulations, compromissions policières, corruption politique.
Le coeur de l'intrigue repose sur les liens occultes que la France entretenait avec les dictatures sud-américaines de l'époque (Pinochet, Videla…).
C'est un polar hyper documenté, très précis et l'on pourrait facilement se perdre dans les protagonistes si l'auteur n'était pas aussi malin pour vulgariser l'ensemble. On sent le journaliste d'investigation derrière l'écrivain.
Un très bon moment qui sous couvert de roman nous replonge dans un contexte historique passionnant avec la montée du terrorisme d'extrême gauche qui affole toute l'Europe, la fin de l'Algérie française encore assez récente et un président jeune, soit disant moderne, mais entouré d'hommes au passé inavouable.
Le problème, c'est que l'on ressort de là encore plus dépité par la politique et avec la quasi certitude que ça ne doit pas être beaucoup plus clean actuellement.
« Les secrets se font plus lourds avec le temps »
Il n'est jamais revenu là où il est né. Dans la campagne française, au Village.
Sa vie et celle de sa famille s’organisent entre Chicago, Paris, la Normandie, Marseille...
Mais, un banquier qui veut vraiment le rencontrer, et un héritage inattendu le décident à aller au Village.
Il ira seul, et ne compte surtout pas s'attarder.
Il.. c'est Joseph. Fils et petit-fils Kruger.
Le Village, c'était un vrai endroit à part, il y a 30 ans, avec ses 250 habitants.
Les descriptions sont extrêmement précises, réalistes, les sentiments et les impressions sont très bien analysés.
Du premier au dernier jour, on est avec Joseph. Dans ce village. On voit ce qu'il voit. On vit ce qu'il vit. On ressent ce qu'il ressent. On s'imagine aussi retourner dans le village de son enfance et déterrer quelques secrets. On mène vraiment l'enquête avec lui.
On comprend bien Joseph.
Son sentiment d'un retour un peu bizarre, un peu indifférent au début, l’impression de décalage, la nostalgie de certains souvenirs avec sa mère joyeuse et tendre, son père solide et travailleur, son grand-père discrètement affectueux, la maison de son enfance, la boulangerie.. Ça avait l’air paisible, serein.
Tout est à la fois comme avant mais différent.
Puis, sa propre histoire évolue avec son propre passé.
Il y a des questions, du danger diffus, de la tristesse, une partie de l’enfance égarée, des hésitations, de l'ignorance, de la mélancolie, des faits historiques, de l'introspection, des sourires crispés, des ombres, des silences, des images floues ou vides, des perceptions, des mensonges, du mystère, de la lassitude, de la suspicion, des fantômes du passé, des révélations troublantes...
De la première à la dernière page, ce premier roman intime et pudique au passé qui prend sa place, ou plutôt qui reprend sa place, m'a tout simplement intriguée, intéressée et touchée.
La résonance du passé.
Du passé labyrinthe.
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