"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Irénée s'ennuie dans l'épicerie de son oncle, près de Marseille. Son oncle, c'est lui qui l'a élevé avec son frère Casimir à la mort de leur père. Mais Irénée, grand dadais naïf et gaffeur ne rêve que de cinéma. Aussi lorsque qu'une équipe vient faire des repérages pour tourner une version de Manon Lescaut, Irénée va-t-il la voir. Pour ce jouer de l'échalas pas très modeste qui se voit déjà star, l'équipe lui monte un canular : elle lui signe un faux contrat pour un futur film Le Schpountz, ce terme désignant un homme qui raisonne convenablement sauf lorsqu'il s'agit de cinéma où il se voit star. Mais Irénée, véritable Schpountz y croit et monte à Paris.
L’œuvre de Marcel Pagnol mise en bande dessinée ça ne peut qu'être de grands moments. Le Schpountz, je me souviens de ce film avec Fernandel et cette célèbre tirade "tout condamné à mort aura la tête tranchée" dite à la manière de Cyrano, en plusieurs versions selon les sentiments joués. Le dessin d'Efix est vif, virevoltant, drôle et rajoute une touche d'humour dans le scénario déjà bien pourvu. J'aime beaucoup Efix et je tiens sa trilogie Putain d'usine et Tue ton patron pour l'une des grandes réussites de la BD. Il y a aussi ça et là des clins d’œil (par exemple des soldat romains sur un plateau de tournage, qui ressemblent étrangement à ceux qu'on croise dans Astérix) et c'est surtout un bel hommage au cinéma des débuts. Bref, une bonne histoire légère et drôle, qu'on lit avec l'accent évidemment.
Putain d'Usine est issue d'un roman Autobiographique de Jean-Pierre Levaray, qui s'auto-qualifie d'ouvrier qui écrit. C'est l'histoire, et même les histoires de travailleurs face aux dangers de l'usine : les accidents, l'alcoolisme, la dépression, la résignation, le mépris...
La bd en elle-même est un pavé, mais vaut la peine de se plonger dedans. D'autant plus que Effix nous aide à supporter la masse en découpant le livre en chapitres, et en alternant le style de tracé : crayon à papier, dégradé de gris, bichrome noir/blanc, en fonction de la légèreté de la situation ou de la légèreté à apporter.
Je recommande vivement cette version: La totale, puisqu'après la récit de ce qui est la misère connue de l'auteur, la seconde bd " les fantômes du bourg" parle d'une misère qu'il ne vit pas, mais qu'il raconte humblement. Celle des habitants qui gravitent autour de cette usine, avec leur propre quotidien et leur propre histoire de vie.
Finalement, la dernière bd change encore drastiquement de style puisqu'elle nous entraine vers de la fiction qui s'intitule " Tue ton patron".
A poser sur sa table de chevet et à déguster par petites bouchées.
La première case de cette bande dessinée est vide. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas de début à cette histoire. Il n’y a pas de fin non plus. Les personnages principaux n’existent pas. C’est peut-être parce que le scénariste est mort d’une crise cardiaque. Ajoutons que le dessinateur avait un emploi du temps qui ne lui permettait pas d’accepter ce projet. De toute façon, l’éditrice n’avait aucunement l’intention de le publier. Alors, si vous l’achetez, ne venez pas vous plaindre. On vous aura prévenu.
Une BD originale tant par le texte que par les illustrations.
Comment faire une BD sans scénario.... et sans dessinateur. Et pourtant je me suis laissée happer par cette aventure délirante, déjantée où les graphismes évoluent au fil des pages et qui m'ont entrainé... Je ne vous dévoilerais rien sur la fin de cette BD loufoque, d'un style non convenu mais qui change des scripts habituels...
Les éditions Félès font un énorme pari sur cette BD plus que surprenante mais allez y et vous m'en direz des nouvelles.
Paul Lafargue est un employé de la gigantesque entreprise FFI. Mais sous d'autres pseudonymes tout aussi marqués que Paul Lafargue (voir l'excellent livre Le droit à la paresse) : Guy Debord ou Marius Jacob, il épie le grand patron pour connaître ses habitudes, son univers. Son but : le tuer. C'est lui qui a licencié Paul et pas mal de ses collègues après vingt-cinq années données à l'usine. C'est lui, qui pour s'enrichir davantage et enrichir davantage les actionnaires décide de qui doit aller pointer au chômage, qui doit foutre sa vie en l'air car se recaser après tant d'années d'usine, ce n'est pas facile. Pelletier-Raillac, le patron, est un requin, d'un mépris sans borne pour les petits. Il doit mourir.
Après les tomes 1 Putain d'usine et 2 Les fantômes du vieux bourg, voici le tome 3, mais tout peut se lire indépendamment. Et je retrouve quelques années après mes lectures des eux premiers numéros, tout ce que j'ai aimé. Un bande dessinée engagée, sociale dans un univers noir. Tout est noir, même les dessins, superbes. Les techniques et manœuvres du grand patronat pour licencier et gagner plus sont bien décrites,. Elles sont connues, mais aucun gouvernant ne fait quoi que ce soit pour les empêcher. Les profits explosent et les licenciements aussi. Je n'irai pas forcément jusqu'à conseiller de tuer son patron, mais l'exaspération, la colère, la désillusions sont telles qu'elles peuvent entraîner de telles pensées. C'est ce que montrent formidablement Efix par ses dessins et JP Levaray par son histoire.
Comme les numéros précédents, c'est une bande dessinée importante et marquante, réaliste et sociale, humaine qui en plus est très belle. Je me suis laissé dire que la maison Petit-à-petit sortait une version intégrale des trois tomes. Pourquoi résister ?
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