Né en 1894 et mort en 1962, Edward Estlin Cummings, mieux connu sous le diminutif « E. E. Cummings », est un poète, écrivain et peintre américain. Son ?uvre est composée de plus de neuf cents poèmes, quelques pièces, des essais, de deux nouvelles ainsi que de nombreux dessins, esquisses et peintu...
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Né en 1894 et mort en 1962, Edward Estlin Cummings, mieux connu sous le diminutif « E. E. Cummings », est un poète, écrivain et peintre américain. Son ?uvre est composée de plus de neuf cents poèmes, quelques pièces, des essais, de deux nouvelles ainsi que de nombreux dessins, esquisses et peintures.
Diplômé de Harvard en 1916, il incorpore une unité d'ambulanciers, le Norton-Harjes Ambulance Corp, avec John Dos Passos en 1917, et part à Paris dans l'attente de son affectation. Cinq mois après son engagement, il est arrêté avec un ami, William Slater Brown, sur suspicion d'espionnage. Tous deux ont ouvertement exprimé leur point de vue pacifiste et Cummings a clairement indiqué son absence de toute haine pour les Allemands. Envoyé pendant trois mois et demi dans le camp de détention militaire du « Dépôt de Triage » à La Ferté-Macé, Cummings n'en sortira que grâce aux man?uvres politiques de son père. Il relatera sa vie au camp dans sa nouvelle, « The Enormous Room » (1922), à propos de laquelle Francis Scott Fitzgerald dira : « De toutes les ?uvres des jeunes hommes qui ont éclos depuis 1920 un livre demeure, The Enormous Room, de E. E. Cummings... Rares sont ceux qui donnent vie à des livres et sont capables de supporter l'idée de leur immortalité. »
Dans les années 1920, Cummings séjourne à Paris, où il rencontre Ezra Pound et Picasso. En 1923 est publié son recueil de poèmes Tulips and Chimneys, suivi de & and XLI Poems (1925), Is 5 (1926) et sa pièce de théâtre composée de cent-cinq personnages, Him (1927). En 1931, son voyage en Russie lui inspire Eimi (1933), une violente critique du « paradis de Karl Marx », qu'il assimile à un « non-monde ». Refusé par de nombreux éditeurs, son recueil de poèmes de 1935 s'intitulera No Thanks. Une première anthologie de son ?uvre poétique est publiée en 1938, Collected Poems, suivie de 50 poems en 1940 et de IXI en 1944 (« un multiplié par un », sa formule pour l'amour).
Si les sonnets et poèmes de Cummings apparaissent anarchiques, avec des innovations orthographiques et typographiques qui privilégient la sensation, le contenu en revanche reste plutôt classique, autour des thèmes romantiques de l'amour, de la nature et de la relation de l'individu avec les masses. Grand lecteur de lettres classiques, de Longfellow en particulier, Cummings appartient à une vieille tradition américaine, celle de sa Nouvelle-Angleterre natale. Pour résumer, c'est un transcendantaliste à l'heure du ragtime.
« Je vois Cummings en Robinson Crusoé au moment où, pour la première fois, il vit l'empreinte d'un pied humain nu sur le sable. Cela aussi impliquait un langage nouveau et une réadaptation de la conscience. » William Carlos Williams
« À mon avis, Cummings est, dans son domaine de l'émotion personnelle, du lyrisme, un inventeur de notre temps. Ses inventions, il les note en retournant sa phrase d'une façon inattendue, atteignant ainsi cette précision rigoureuse et cette délicatesse filigranée qui ne cessent de mettre au défi et de stimuler ses confrères. »
John Dos Passos
« Sa poésie exprime un tempérament très rare en Amérique – celui d'un être qui réagit à tout ce qui le touche avec une tendresse ou une raillerie totalement libérées des interdits. » Edmund Wilson