"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ces dernières histoires perdent un peu en intérêt, je trouve.
Will et Franquin se plaisent à représenter les personnages (que j'adore mon aussi), mais les dessins servent le récit plus que le contraire... Dommage.
Beaucoup d'allusions à la rentabilité de la série et aux tomes précédents, ou à suivre qu'il faut acheter et lire. On sent une rancoeur à peine cachée envers le comptable de Dupuis, Monsieur Boulier, plus sensible au modèle économique qu'à l'aspect artistique de la démarche.
Des allusions aussi aux contraintes relatives au public familial que Will aimerait dépasser. Calendula se sert du fil de sa jupe, comme d'une corde, pour s'évader d'une geôle dans laquelle elle est enfermée. Elle se retrouve de fait en mini jupe, laissant apparaître ses longues et jolies jambes. Un peu plus loin, elle détourne l'attention de loups garrous affamés qui allaient de jeter sur Isabelle. Les loups se lancent alors sur elle en hurant Rhaa Lovely - clin d'oeil envieux aux BDs délurées et délirantes de Marcel Gotlieb :).
Autre fait moins glorieux, les jeunes filles tziganes semblent obligées de chaparder en douce dans les poches d'Isabelle. On aurait pu se passer de ce cliché un poil sectaire...
Pas fanatique de cette histoire.
Il s'agit d'une enième attaque de Kalendula sur Hermès pour retrouver sa jeunesse. Ça commence un peu à tourner en rond (à mon goût)...
Par ailleurs, il est fait maintes fois référence (running gag) au service comptable et à Joseph Boulier son responsable (également représenté chez Gaston, donc probablement grand copain de Franquin), pour encourager les lecteurs à l'achat des autres albums de la collection.
Pour l'histoire, c'est ce même Joseph Boulier qui décidera de l'arrêt de la série quelques albums + tard. Elle n'etait apparemment pas assez rentable. Ambiance...
J'ai quand même aimé l'idée qu'une histoire Dupuis puisse se traiter en moins de 44 planches si elle ne s'y prête pas (ici 38 planches seulement, complétées par une historiette de 6 planches, "l'averse inverse" présente elle un intérêt très réduit, malheureusement).
Kalendula - la vieille sorcière aigrie Calendula, ancêtre de la somptueuse Calendula la jeune... (Vous suivez ?) - désire + que tout se venger de l'Oncle Hermès.
Par bonheur, elle parvient à se libérer du sort qui l'avait statufiée dans le petit bassin du Parc. Tous les sorts qui lui avaient été jetés sont annihilés, y compris ceux qu'elle s'était auto administré pour retrouver une beauté froide, celle de sa jeunesse retrouvée. Les rides et les courbatures sont donc de retour. Ça ne lui plaît pas, mais alors pas du tout...
Qu'à cela ne tienne, un petit élixir de jeunesse, accompagné du miroir armillaire lui permettra de rajeunir jusqu'à ses 20 ans, son âge de rêve. Ne reste qu'a stopper le mécanisme...
Mais...
Allez, faites un effort, lisez le vous même, cet album, vous aurez le dénouement :) !!
Quel plaisir, quelle fraîcheur cet album...
À la fin de l'Astragale de Cassiopée, l'oncle Hermès, grand satyre (ces personnages au pattes de bouc, tel le Dieu Pan) et sorcier de son état, offrait un magnifique diamant farceur, le "KO - I- ON" en parure de mariage à la radieuse Calendula (jeune)...
Dans ce nouveau récit, ce diamant merveilleux est la convoitise de peuplades étrangères, guidées par le petit Père Salboudine, d'origine slave apparemment (contrée d'où Hermès avait lui même dérobé le diamant...).
Isabelle assiste impuissante au pillage, et elle se cache parmi les traîneaux des "sauvages" pour ne pas perdre "son ami" - le diamant - de vue. Après s'etre échappée, elle se retrouve aux prises avec les loups dans une contrée hostile et éloignée du monde qu'elle connaît.
Hermès et Calendula partent à sa recherche. C'est peut-être la partie du livre la plus lourdingue, où l'on côtoie une succession d'ivrognes patentés qui ne parviennent pas à aligner deux mots et sont incapables d'aider les deux magiciens dans leur recherche. Mais c'est aussi l'occasion d'évoquer la part un peu sombre de l'Oncle Hermès, qui est familier avec tous ces ivrognes, rencontrés au "Rendez-vous du Ciel", un bouge galactique un peu malfamé.
C'est la fée Calamité, sorte de nourrice d'Hermès, à l'apparence de la sorcière du placard à balais, qui va finalement les mettre sur la piste d'Isabelle.
C'est là que l'album prend toute sa dimension à mon avis. Il évite adroitement l'approche classique et assez manichéenne du bien contre le mal. Tout n'est pas si simple...
La peuplade à la recherche du Diamant est certes avec des intentions belliqueuses, mais pour des motifs de "survie". Leur "Terre" voyage dans les airs, à la force d'un diamant similaire, mais bien agé, qui a fait son temps. Ils ont besoin de nouvelles sources d'énergie.
Ainsi, le diamant d'Isabelle passe de son statut de simple apparat, cadeaux pour nos mirettes (moi, je préfère Calendula personnellement) à un statut plus fonctionnel, moteur dirons nous.
La communication entre les protagonistes permet de trouver une solution favorable à tous, sans contraindre le diamant à une servitude non désirée.
Je trouve une grande morale à ce récit, et j'aime que tout se soit soldé par des conciliabules intelligents, sans contrainte, et sans violence excessive. Tout le monde y trouve son compte au bout du bout, et Isabelle peut retrouver sereinement sa tante Ursule pour déguster de la tarte aux myrtilles toute fraîche ! Miam...
Un beau coup de coeur en récit pour la jeunesse.
Et me voici fin prêt pour retrouver maintenant les roueries de Calendula l'ancienne (renommée Kalendula pour une meilleure compréhension et éviter des confusions) dans l'album suivant, "l'Etang des sorciers".
C'est sympa de garder un fil conducteur sur la série, avec des personnages récurrents et des échos aux albums passés, voire une chronologie et une logique dans les caractères des auteurs et ce bien que les récits soient finalement relativement autonomes les uns des autres.
Voilà, je crois que je l'ai un peu dit, mais ça va être énoncé plus clairement :
J'aime bien :)
Oui, vraiment, j'aime bien !!!
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !