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Roman choral féminin.
Une histoire très dure.
Il faut avoir le cœur bien accroché à certains passages.
Je pense que si un mot devait résumer ce livre, ce serait souffrance.
Ici, les personnages souffrent tout au long du roman.
Ils sont peu nombreux les moments de joie.
On suit trois femmes, trois mères, que la vie n’épargne pas.
Gertrude, maman de quatre filles, marié à un alcoolique qui la bat.
Annie, a elle 5 enfants, vit dans un foyer aisé, on pourrait la croire heureuse mais les apparences sont trompeuses.
Et enfin Retta, maman d’une petite fille partie trop tôt.
Une histoire poignante et cruelle.
J’ai eu beaucoup de peine pour Retta et son mari.
Début du XXème siècle en Caroline du Sud, état américain où il ne fait pas bon être femme.
Gertrude, mère de quatre filles supporte de plus en plus difficilement son époux violent qui boit son salaire quand il en a un alors que la misère est là. Pour protéger ses filles, elle va prendre une décision radicale.
Retta, esclave affranchie est employée au domaine des Coles, propriétaires terriens. Elle viendra en aide à Gertrude en la faisant embaucher chez les Coles.
Annie Coles va découvrir une terrible vérité qui va briser l'harmonie de sa famille.
Ces trois femmes, outre le fait de se retrouver sous le même toit, vont apprendre à lutter à leur manière contre leur condition de femme en se soutenant pour faire face à l'adversité.
Ce roman à la très belle écriture est ce que l'on appelle un roman choral car il donne la parole à chacune de ces femmes à tour de rôle en leur laissant leur vocabulaire et leur phrasé. Il est donc aisé de savoir qui nous raconte son parcours et le pourquoi de certains choix.
C'est un très beau roman et on ne peut qu'avoir de l'empathie pour Gertrude et Retta qui font preuve de beaucoup de courage, quant à Annie, elle se réveillera un peu tardivement en ayant longtemps fait l'autruche comme si elle était dans le déni.
Avec ce premier roman, Deb Spera signe une belle critique sociale où elle abordera la place de la femme, la misère et le violence, les non-dits et le déni. Elle va les traiter sans jugement avec un questionnement induit.
Ce fut pour moi un véritable coup de coeur.
https://quandsylit.over-blog.com/2024/02/le-chant-de-nos-filles-deb-spera.html
État sudiste, la Caroline du Sud, émancipe les esclaves en janvier 1865. Ainsi Oretta Bootles connaîtra le racisme mais non l'esclavage en 1924, employée par la famille Coles; qui depuis toujours à gérer la destinée de sa famille. Edwin Coles, le patriarche de l'exploitation de coton, règne en maître et en despote sur son immense exploitation ; le premier à avoir le téléphone, une automobile et l'électricité. En outre grand ami et généreux donateur du gouverneur de l'état. Son épouse Annie, maîtresse femme qui donne la chance de travail et de toit aux personnes les plus démunies, mais dont l'aveuglement l'oblige à ne pas voir la sombre vérité qui perdure depuis des années dans sa demeure. Enfin Gertrude Pardee, mariée à un homme violent, alcoolique et mère de quatre enfants.
Le destin va entrecroiser la vie de ces trois femmes, dans une époque loin d'être une sinécure, aussi bien pour les femmes que les personnes de couleur. Une époque où les conditions de travail, ne permettent pas le libre-arbitre dans la vie quotidienne. Heureusement, existe des femmes tel que Retta au grand cœur, une humaniste, qui réfute avec véhémence la rigidité des mœurs de l'époque, les barrières sociales et prône l'amour de son prochain – mais la souffrance n'a pas de couleur n'est-ce pas ?.
Annie Coles, qui a soixante-dix ans envisage les choses avec le recul que confère l'expérience, et qui pourtant refuse une vérité qu'elle ne peut admettre – un déni : les fameux secrets de famille. Avec une conséquence qui la fait souffrir, depuis des années, l'éloignement et l'absence de nouvelles de ses deux filles. Un amour maternel qu'elle reporte sur ses deux fils et la gestion d'un atelier de couture pour les femmes de la petite ville.
Enfin Gertrude, une pauvre femme malheureuse, mais tenace et courageuse, qui prend une décision brutale et fatale. Qui va générer une situation difficile pour ses enfants dont le ventre crie famine. Puis elle sera avec la lassitude devant l'ignominie qui continue, et sa pugnacité de mère, le bras vengeur de la vérité.
Un livre choral poignant sur ces périodes révoltantes de l'esclavagisme, de l'essor du capitalisme qui écrase tout, de la furieuse misogynie ambiante et latente ; bref une période qui laisse peu de place à l'empathie. Sous les mots de l'auteure, l'on sent le pouvoir d'assimiler, si cela est possible, les vicissitudes des pauvres gens, la révolte de ces situations qui ne leur laissent pas le choix de leur avenir mais uniquement d'accepter leur passé. " Le chant de nos filles " évite le manichéisme sur les thèmes de l'enfance maltraitée et des femmes battues ; un beau livre d'amour !
Gertie (Gertrude Pardee) a quatre filles (Edna quinze ans, Lily treize ans, Alma dix ans et Mary six ans) Elle vient de quitter Reesville avec les deux petites afin de rejoindre les deux ainées, qui vivent à Branchville, chez son frère Berns. Son mari (Alvin) est un bon à rien, ivrogne et violent, qui s’attaque à ses fillettes depuis peu … Dans le but de préserver ses enfants, Gertie est prête à tout …
Retta (Oretta Bootles) née d’une mère esclave, est restée chez l’ancien propriétaire de cette dernière pour continuer à y gagner sa vie. (Son épouse Annie Coles éprouve une affection pour les deux femmes, qu’elle a toujours imposées à son mari …) Retta accepte de soigner la petite dernière de Gertie (qui est très malade) après avoir fait un pacte avec Dieu : elle va tenter de la sauver si IL accepte d’épargner Odell, son mari infirme (qu’elle adore …)
La « vieille » Annie Coles, enfin, va décider de donner sa chance à Gertie, en l’embauchant à l’atelier de couture et en lui louant une maison vide … Annie Coles va profiter d’une (belle) nouvelle invention tout juste installée (le téléphone) pour reprendre contact avec ses deux filles, qu’elle n’a pas revues depuis quinze ans (après une dispute à propos d’un douloureux secret …) À l’époque, ses fils et son mari avaient pris son parti …
Un roman choral plutôt attachant, narré par une « pauvre blanche », une fille d’esclave (née libre) et une ancienne femme de planteur. Une intrigue qui se déroule en Caroline du Sud, en 1924. S’il ne s’agit pas réellement d’un gros coup de coeur, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce récit féministe !
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