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•BOIRE LA TASSE ET EN REDEMANDER•
Les Éditions de l’Arbre Vengeur produisent toujours ce qu’il est coutume d’appeler des indémodables. Boire la tasse a obtenu le Grand Prix de l’imaginaire en 2012 et pourrait très bien obtenir le Prix de la réalité en 2021. Christophe Langlois avant toute chose, écrit merveilleusement bien, son écriture coulée aurait pu accéder en finale olympique du 100 mètres 4 nages. Quand j’ouvre un recueil de nouvelles, j’attends une vision, un angle assumé, du rêve, de l’originalité et je le concède un peu (beaucoup) de loufoque voire du sarcasme (tiens donc), de l’ironie et de l’autodérision (rien que çà). Bingo. L’arbuste véhément, collection de la maison est peut-être celle que j’aurais eu envie d’éditer. J’y retrouve un humour parfois corrosif et pessimiste, une provocation perpétuelle capable de nous faire surgir, une réflexion profonde sur le devenir de nos sociétés et de leur absurdité quotidienne : voilà ce que je cherche quand j’ouvre un livre•••
Comment résister à cet auteur qui pense voir Hitler au volant de sa Laguna chaque année au même moment en Seine et Marne ?
Comment résister à ce tissu de luxe qui vient épouser notre corps jusqu’au plus profond des sensations humaines.
Comment résister à cet imaginaire mêlé d’actualité sociale qui nous guette ? Au fameux pouvoir des Boutons qui nous happent à toute heure de la journée. Sommes-nous réellement libres dans ce monde ultra connecté (je n’irai pas demander la réponse à l’auteur qui ne doit être doté que d’un téléphone filaire).
Comment résister à ces personnages souvent ordinaires évoluant et basculant dans une situation totalement inédite comme le Père Elmo parlant à son fly-book se désespérant du peu de fidèles entrant dans son Église ? Et si le nouveau Pape Pie XIV, ingénieur chinois changeait la donne…
Comment résister à la chute de chaque nouvelle qui vient nous émouvoir, nous aplatir, nous ensevelir sous la justesse du propos ? Je ne vous ferai pas l’affront de vous dévoiler chaque nouvelle mais je vous prie de bien vouloir vous y pencher. J’ai bu la tasse à n’en plus finir. Je ne suis pas mort (pas encore), venez trinquer avec Christophe Langlois (et moi accessoirement).
« Boire la tasse » de Christophe Langlois donne d’emblée le ton.
Quinze nouvelles raffinées et percutantes. Un tour de manège au rythme d’une écriture olympienne. Frénétiques, elles sont satires et malices, acides parfois cruelles et superbement intuitives.
Boire la tasse, ne pas craindre l’amertume. Ici, la maturité est renom. Le monde en caricature et quel trait affirmé !
Qu’importe si les chaises volent parfois, si la tasse éclate au sol. C’est volontaire.
Ce kaléidoscope, classique-né est enivrant, parfois poétique.
Le cosmopolite du langage qui captive et octroie la chance suprême de lire entre les lignes ce qui se devine et s’accorde à nos émois.
Écoutez :
« Si nous nous plaignons, c’est de n’être pas abandonnés au Grand Silence, et de ne pouvoir nous y consacrer totalement. »
Écoutez encore :
« Nos existences se consolent d’être si misérablement unis dans le Grand Silence. »
« Rien ne peut séparer ceux qui savent se taire ensemble. »
Les signaux sont vifs, habiles, certifiés.
Prenez soin de la préface.
« J’attends d’une librairie qu’elle me propose ce que la condition humaine prétend résolument s’épargner. »
« Le Grand Silence » est une aurore boréale. Un livre blanc à bâtir pour un lendemain de grand silence et de plénitude.
« Tout homme marche au bord du ravissement. »
« Boire la tasse » est à l’instar du linge frais claquant au vent. Culte, surdoué, imprévisible, ce sablier de nouvelles est une prouesse à relire par temps de grand froid, tant sa chaleur est vivifiante et communicative.
Grand Prix de l’Imaginaire.
Publié par les majeures Éditions L’Arbre Vengeur.
Attirée par sa couverture, sobre mais intrigante, et par l'évocation de Dino Buzzati sur la quatrième de couverture, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. ça faisait un moment que je n'avais pas lu de recueil de nouvelles et celui-ci a piqué ma curiosité.
L'auteur, Christophe Langlois, est un passionné de littérature – tant comme lecteur que comme écrivain – qui a été tour à tour professeur de Lettres et conservateur de Bibliothèque ( à la BNF notamment ). Autant vous dire que ça se ressent dans sa façon d'écrire. Il possède une plume moderne, épurée sans pour autant être froide, riche, et qui appelle au questionnement et à la réflexion. Ses nouvelles, sous des airs de conte fantastique inoffensif , tiennent souvent de la fable philosophique et laissent une empreinte indélébile dans les pensées.
Les thèmes abordés sont variés et d'actualité: les dérives de la chirurgie esthétique, l'intolérance du quotidien, l'influence grandissante de la mode, le vieillissement galopant de la société, l'égalité des chances… Chacun traités selon un angle particulier et avec un style incisif.
Comme souvent avec les recueils de nouvelles, j'ai toutefois trouvé celui-ci inégal. Autant certains récits m'ont emportée et marquée au fer rouge ( mention spéciale à « Hitler en Laguna » ), autant quelques autres m'ont laissée de marbre ( peu heureusement – « Intégralité » entre autres ).
Mais cela n'enlève rien au talent de Christophe Langlois qui manie la langue française avec brio , telle une arme habile à remuer nos certitudes et à réveiller notre conscience et notre esprit critique.
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