"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Il était une fois dans un lointain royaume,.." voilà comment aurait pu commencer ce conte de fées moderne où les fées sont en fait des sœurs maléfiques nées d'un Père Dieu Tout Puissant.
Mais nous n'avons pas là un conte de fées d'Andersen ni de Grimm ni de Perrault. Loin de là, même si j'ai eu l'impression à certains moments de me retrouver chez la reine de cœur d' "Alice au Pays des Merveilles".
J'ai lu ça et là le mot "baroque" pour qualifier l'atmosphère de ce roman. Et c'est effectivement le terme qui convient le mieux, associé aux termes "décalé", "sombre" et (je dois l'admettre) jouissif. Parce que oui, c'est assez jouissif de lire ce genre de romans qui déroute, qui surprend, qui arrive à provoquer quelques grimaces à la lecture de certaines scènes.
Et dans tout ce tourbillon de dépravation ,de folie et de mort, une touche d'Humanité qui se bat à corps perdu contre ses démons, contre l'Abject Innommable. Cette Humanité qui apporte lumière et espoir dans un univers qui, disons le clairement, part en cacahuètes dans tous les sens.
Une belle découverte. Un très agréable moment. Merci
Après L'Enterrement des étoiles, Christophe Guillemain revient avec un nouveau roman, certes moins dense, mais tout aussi passionnant. Entre récit mythologique et conte cruel, ce dernier nous embarque dans une suite d'aventures souvent tragiques, bien que l'espoir ne cesse jamais de briller.
L'ambiance comme la narration alternant passé et présent est une réussite et, sans surprise, j'ai adoré retrouver la plume travaillée de l'auteur. Malgré quelques longueurs en deuxième partie, l'histoire m'a emportée, en particulier pour ses héros plus fouillés qu'on ne le pense au premier abord et ses thématiques universelles. À découvrir !
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Christophe Guillemain nous propose un premier roman atypique et réussi : il nous emmène dans un monde en fin de course peuplé de créatures magiques, vivant de l’espoir qu’une obscure prophétie va le sauver de la nuit. Un texte très soigné, amenant des réflexions intéressantes, mais qui est assez dense et ne sera donc peut-être pas pour tous les lecteurs.
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--- Première pépite de l’imaginaire 2022 ---
Subjuguée par sa couverture et son synopsis, c’est sans hésiter que j’ai demandé à recevoir L’Enterrement des étoiles, la pépite de l’imaginaire des éditions Mnémos pour l’année 2022. Je remercie donc la maison d’édition pour l’envoi de ce roman que j’ai débuté dès le lendemain de sa réception – chose assez rare pour être soulignée !
Dans l’ensemble, j’ai passé un très bon moment de lecture entre prophétie incertaine, mythologie chrétienne et magie de l’illusion. Alors, si comme moi vous êtes amateur de dark fantasy, je ne peux que vous le recommander.
--- Poétique et mélancolique ---
Voilà qui caractérise bien la plume de Christophe Guillemain. S’il utilise un vocabulaire riche et un style soutenu, le texte est on ne peut plus fluide. Veillez simplement à être bien concentré, car c’est une lecture assez exigeante, en fin de compte. Je l’ai appris à mes dépens, la fatiguant m’ayant rendue distraite. Rapidement, j’ai perdu le fil de l’histoire. J’ai donc choisi de refermer le livre pour le reprendre le lendemain, et j’ai bien fait.
Autre petit conseil : soyez attentif à la pièce de théâtre qui se déroule dans le deuxième chapitre. Personnellement, j’y suis revenue à plusieurs reprises afin de mieux cerner les bases de l’intrigue.
--- À la rencontre des mal-nés ---
L’auteur ne tarde pas à nous présenter ses personnages qui, tous, souffrent de difformités, qu’elles soient apparentes ou non. J’admets avoir été un peu submergée par le nombre au début, mais des rappels sont intelligemment insérés, ce qui m’a permis de mémoriser chacun d’entre eux.
Todestre est indéchiffrable, Ystar intrigant et les enfants Sébaste et Poppiela attendrissants, toutefois je ne sais lequel d’entre eux je préfère. Matifas, peut-être ? C’est une créature de la nuit qui s’est offerts à l’oubli il y a déjà fort longtemps. En des termes plus simples, c’est un vampire, mais Christophe Guillemain intègre cette figure quasiment réservée à l’urban fantasy au sein d’un univers médiéval sans la moindre difficulté.
Si je n’ai pas de préférence parmi les héros, j’en ai une parmi les antagonistes : l’ange Mether. Tiraillée entre la peur que lui inspire le roi Jenophon et l’envie d’accomplir ses propres desseins, elle n’hésite pas à comploter pour atteindre ses fins.
L’Enterrement des étoiles a donc lieu dans un monde où les anges peuvent être des monstres et les monstres des héros !
--- Entre mythologie chrétienne et magie de l’illusion ---
Le concept de prophétie n’est certes pas innovant, mais la mythologie inventée par Christophe Guillemain l’est bel et bien. Il s’inspire notamment de la religion chrétienne, ce qui l’amène à personnifier Dieu (il s’appelle ici Oudath) et à imaginer le paradis. Sur terre, les étoiles s’éteignent, car un homme s’est cru assez fou pour défier Oudath. Qu’adviendra-t-il de l’humanité si le soleil disparaît définitivement ? Est-il encore possible de franchir la porte du paradis ? Mais qui fera partie des rares élus ? Voici autant de questions auxquelles j’avais hâte de trouver des réponses !
La magie s’invite également dans cet univers obscur. Les détenteurs du Verbe sont ainsi capables de créer des illusions tangibles jusque dans le toucher pour mieux les faire disparaître ensuite – ou les faire perdurer, qui sait ? Sincèrement, j’ai adoré cette partie de l’histoire !
--- Un récit, trois actes distincts ---
Le premier est surtout dédié à la présentation des personnages et de l’univers. L’auteur en profite pour exposer sa prophétie sans tomber dans les écueils propres à ce genre de procédé. Certes, un Élu est désigné, mais il est surtout manipulé par ceux qui souhaitent voir la prophétie se réaliser. D’ailleurs, d’autres refusent d’accorder du crédit à cette dernière. En définitive, Christophe Guillemain laisse planer le doute sur ce point, laissant au lecteur la possibilité de se faire son propre avis.
C’est toutefois le deuxième acte qui remporte ma préférence, car il amorce un complot au niveau politique et religieux. Et vous savez comme j’aime suivre les machinations de clans opposés ! Sachez tout de même qu’un flou entoure l’intrigue. J’ai lu L’Enterrement des étoiles il y a peu, pourtant je serais bien en peine d’en dresser un résumé complet. C’est pour moi la preuve incontestable de la richesse de son scénario et de son univers.
--- Et concernant le troisième acte ? ---
Si le rythme du récit est relativement lent au début, il s’accélère nettement dans le deuxième acte. Je m’attendais donc à une apothéose pour le dernier. Cependant, malgré des révélations lourdes de sens, j’ai trouvé que l’intrigue s’essoufflait en bout de course.
En fait, le final manque de panache ; je l’imaginais spectaculaire, il s’est avéré prévisible, mais pas sur tous les points heureusement ! Enfin, j’ai beaucoup apprécié l’épilogue, ce qui m’a permis de refermer L’Enterrement des étoiles le sourire aux lèvres !
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