"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une plume (Tiburce Oger – avec la collaboration d’Hervé Richez) et plusieurs pinceaux pour illustrer l’univers des Indiens et de « … l’ombre noire de l’homme blanc ».
D’ailleurs le noir et blanc est dominant dans ces histoires dans l’Histoire des « Indians », de leur rapport à la vie, la nature, … et aux hommes blancs colonisateurs ; relativisant le « rêve américain ». Des éclairages multiples et intéressants qui rappelleront certains livres et films.
Le grand format donne contribue à ouvrir le regard et apporte aussi une dimension permettant de mieux apprécier les chapitres de cette histoire du « nouveau monde » (pour les colonisateurs !).
Merci à Lecteurs.com et à Grand Angle pour cet ouvrage qui bénéficie d’un tirage limité (4000 ex.).
Immense coup de coeur pour cet album qui m'emmène pourtant en dehors de ma zone de confort, il s'agit d'un western au dessin splendide !
C'est l'histoire de Woan, un novice apache banni de son clan. Pour conjurer une malédiction, il doit apprendre à survivre seul. Il a choisi la vie, va survivre aux éléments, à la nature et ses dangers.
Trois ans de solitude plus tard, il va croiser la route de Lozen, une indomptable guerrière et celle de Geronimo, qui n'accordent pas d'importance au fait qu'il porterait le mauvais oeil.
Geronimo, le chef des Apaches qui souhaite que Woan l'accompagne pour monter un raid.
Dans ce magnifique album, c'est la vie des Apaches, les combats certes mais aussi le lien à la terre, leurs valeurs et le chamanisme que Christian Rossi nous présente.
Le dessin est réaliste et magnifique. Les paysages sont grandioses. La narration est fluide et la beauté du graphisme est époustouflante. Un magnifique album à mettre dans un maximum de mains.
J'insiste encore une fois sur la beauté graphique, juste magistrale.
Un coup de coeur ♥♥♥♥♥
https://nathavh49.blogspot.com/2024/01/golden-west-christian-rossi.html
Woan, encore jeune homme, est banni de son camp pour n'avoir pas pu sauver son ami des griffes d'un ours. Le novice apache reste seul, apprend à chasser, à survivre. Au bout de quelques années, il croise la route du guerrier légendaire Geronimo, qui, malgré, la croyance que Woan sème autour de lui comme quoi il apporterait la malchance, l'accueille. A eux deux, ils vont commencer à mener des guérillas contre les envahisseurs blancs.
L'album n'est pas que ce combat mené par des Indiens d'Amérique contre les colons, il raconte la vie des Apaches, leur lien avec la terre qui les nourrit, les animaux qui la peuplent. Tout pour eux est divinité et tout doit être respecté, autant le rocher que le serpent que le gibier qu'ils chassent uniquement pour se nourrir.
A partir de la vie de Geronimo et de Lozen que je ne connaissais pas et qui fut une guerrière redoutable et redoutée, Christian Rossi bâtit un récit teinté de chamanisme, d'ésotérisme (Geronimo comme Lozen étaient chamanes et on leur prêtait des pouvoirs surnaturels), de bravoure et de lutte pour les droits humains. Il montre la dureté de la vie des Apaches, l'éducation stricte, la prise de conscience obligatoire, très tôt, de la nécessité de se battre. Son album est également un hymne à la beauté du monde, des paysages, de la nature. Les paysages sont arides (les Apaches vivaient dans des zones désertiques), ils sont magnifiques, dans des tons ocres parfois rehaussés d'un bleu éclatant, celui du ciel.
Christian Rossi se place du côté des Indiens, des opprimés, ce qui se fait depuis plusieurs années, pour contrecarrer l'histoire quasi officielle véhiculée dans les westerns des années fastes du genre. Il ne fait pas de ses héros des saints, mais des hommes et des femmes qui composent avec la nature depuis longtemps et qui sont chassés de chez eux. C'est très réussi, et c'est un très bel album, assez conséquent, à conseiller au plus grand nombre.
Un Western XXL par la taille avec 167 planches et un grand format , avec les espaces de l’ouest, grands ou petits, superbement rendus, même dans des vignettes de petites tailles.
Mais pas d’effets de taille ou de style que ce soit au niveau des planches que de l’histoire. S’il y a des batailles avec des attaques plus ou moins sanguinaires Rossi nous montre plutôt la vie de clans, de rapines et de guérillas ; de cette résistance d’une culture indienne de plus en plus étouffée ; du rapport à la terre, aux lieux, aux croyances.
Le fil directeur est la vie de Woan de son adolescence à sa vieillesse ; de son bannissement du clan en étant jugé responsable de la mort de son ami par une attaque d’Ours que les deux jeunes indiens n’auraient pas dû chasser, à cette fin un peu particulière (qu’on ne divulgachera pas ici). Ce sera sa solitude sur un territoire abandonné par le clan, puis des rencontres de résistants :
• la belle Lozen, « l’indomptable guerrière Chiehenne ;
• Geronimo, qu’on ne présente plus, si ce n’est qu’ici il est plutôt comme un loup solitaire qui fédère encore sur son nom, ici où là, pour quelques actions marquantes et qui va devenir un guide pour Woan qui l’accompagnera quelques temps ;
Mais c’est aussi des amours, contrariées, mais puissantes ; des découvertes du domaine chamanique et de certains pouvoirs ; de certaines croyances, …. Mais aussi des rencontres et des formes d’amitiés entre Woan avec Tom et Jerry (sic !) chercheurs d’or mais ayant un humanisme compatible avec Woan.
C’est bien une histoire XXL sur le fond : de cette période d’étiolement progressif des tribus et clans d’indiens avec des luttes frontales avec les mexicains et une stratégie d’étouffement des «Américains» combinant le regroupement et l’enfermement dans des réserves et une capacité à faire basculer certains indiens vers de nouvelles aspirations. Rossi montre bien la résistance de certains pour essayer de préserver les fondamentaux des croyances et des cultures indiennes. Géronimo cristallisera cette résistance constante et absolue ; et Woam sera aussi l’incarnation d’une forme de résistance mais adaptative.
C’est superbement dessiné et colorisé, l’histoire est prenante (même pour ceux qui ne sont pas des aficionados des Westerns). Du bel ouvrage.
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