Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Narval, Cochise, Filoche, Mangefer et Barbe travaillent ensemble sur les chantiers navals à la Seyne-sur-mer jusqu’à leur fermeture. Une camaraderie s’est installée entre plusieurs ouvriers qui se sont donnés des surnoms faisant référence à leur métier ou à une particularité.
Le narrateur c’est Narval, il raconte son arrivée sur le chantier par filiation, ses relations, son travail, Louise, son amie.
Et la fin des chantiers, le reclassement dans le Nord ou la prime de départ et le scandale de l’amiante, liée aux produits utilisés pour la réparation des bateaux.
Ce livre est riche d’enseignement sur notre époque, la fin du 20e siècle, suivant l’arrivée de la gauche au pouvoir, les luttes syndicalistes, le scandale de l’amiante...
Riche des relations qui se tissent entre des hommes emportés dans un monde qui veut se débarrasser d’eux. Certains se tournent vers les syndicats, pour d’autres, c’est trop tard, la maladie s’est déclarée.
J’ai été saisie par la voix grave du narrateur Guillaume Orsat, qui souligne les détails de l’histoire, les rendant plus réalistes encore, plus dramatiques aussi. Parfois ça manque un peu de luminosité. Le destin de ces hommes est sombre et tragique et pourtant on espère encore pour eux, malgré la mise à distance qu’ils utilisent pour se préserver, maniant quelques traits d’humour entre eux. J’ai été touchée par ces vies humaines et emportée dans leur monde et aussi dans l’écriture de l’auteur.
« Je ne le visiterais plus, désormais qu’au passé. »
Ce sont les petites histoires qui croisent la grande et dont on apprend beaucoup, sans s’en rendre compte. Il y a un peu de Germinal chez Astolfi transposé à Marseille.
Merci à #netgalleyfrance et #multisonor
Ce monde emporté, c’est celui de Narval, ouvrier aux chantiers navals de La Seyne-sur-Mer
Celui de sa jeunesse, de sa formation , de ses combats
Embauché comme son père avant lui ( vive la cooptation
« Se faire du bien. Tout le bien qu’on pouvait. Emmagasiner des petits plaisirs, des joies toutes simples, des cascades de fous rires. Elle appelait cela sa réserve de petits bonheurs. Pour tous les moments casse-gueule. Les jours de moins bien. »
Rose-Marie est née en 1903 à Belgodère, en Corse. Mariée à Paul-Dominique Valentini en 1919
Ils ont 3 enfants, 1 fille, Nonciade et
2 garçons, François et Camille.
A l’appel d’un avenir plus radieux, du travail, ils quittent la Corse pour s’installer à Toulon. Dans les années 50, Rose la fille adoptée, a vu partir ses 3 enfants et se complet dans une vie routinière (le lecteur comprend qu’il est arrivé un drame à Nunciade mais les mots ne sont pas tout de suite dévoilés). Les drames-exil et séparations- ces familles algériennes, parquées dans un bidonville, connaissent bien.
Un jour, Rose se tord la cheville et Farida l’aide à marcher jusqu’à chez elle. Naturellement, leur rencontre se ritualise, elles s’apprivoisent, apprennent à se connaître, ne se formalisent pas du contexte. Une amitié est née. Elles sont 2 femmes déracinées, aux cultures différentes et pourtant si proches. Farida est sans doute la plus dégourdie. Elle emmène Rose dans son sillage, la sort et ensemble elles évoluent. Peu de mots et tant à dire ! Jusqu’au jour où…
L’auteur réussit à nous parler de la situation de la France, de la guerre d’Algérie à travers le portrait de 2 femmes issus de la classe populaire et de pays différents, des conditions de vie de l’époque pour ces petites gens et de travailleurs exploités. Et à travers l’histoire, le lecteur va suivre celle de Rose : l’amitié, ses luttes et engagements, le savoir, une nouvelle compréhension du monde. C’est beau de la voir s’épanouir et touchant de la voir s’engager
Un roman sur la sororité, l’émancipation féminine et la lutte des classes, très accessible et bien écrit.
De notre monde emporté par Christian Astolfi, Lu par Guillaume Orsat, Multisonor, 2023 (1ère édition : le bruit du monde, 2022)
Comme tout le monde j’ai entendu parler du scandale de l’amiante, mais de loin, pas vraiment concernée dans mon entourage.
Un roman sur le quotidiens des ouvriers des Chantiers navals de La Seyne-sur-Mer du début des années 1970 à la fin des années 1980.
Le récit à la première personne de Narval, de sa jeunesse et de la construction de son identité ouvrière au sein d’équipes soudées, où chacun a sa spécialité, son surnom, sa personnalité.
Le récit d’une lutte à partir du moment où se répand le bruit de la fermeture des Chantiers pour des raisons économiques…
L’amour du travail bien fait même quand tout part en vrille…
L’histoire d’un couple aussi…
Et puis la maladie, déclarée longtemps après que l’amiante a empoisonné les corps…
Un titre à l’ancienne avec ce « de », un peu désuet, au sens de « au sujet de », comme pour annoncer un essai. Ici, il s’agit plutôt de marquer l’origine ; le narrateur nous parle d’une époque révolue, d’un monde oublié… Avec lui, j’ai revécu l’espoir avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 et la lente mais inexorable désillusion depuis…
J’ai immédiatement été happée par cette écriture, magnifique, réaliste et lyrique, poétique et surtout immersive.
Un récit empreint de l’expérience de l’auteur qui a travaillé de nombreuses années à l’Arsenal maritime de Toulon.
Un livre audio porté par la voix de Guillaume Orsat, narrateur exceptionnel.
Christian Astolfi, une plume dont je souhaite vivement découvrir les autres livres.
#Denotremondeemporté #NetGalleyFrance #lesglosesdelapiratedespal
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...
Un douloureux passage à l'âge adulte, entre sensibilité et horreur...
Blanche vient de perdre son mari, Pierre, son autre elle-même. Un jour, elle rencontre Jules, un vieil homme amoureux des fleurs...