"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un pan méconnu de l’histoire de la seconde guerre que j’ai découvert à travers l’histoire de plusieurs personnages. Churchill, qui, par fierté, a toujours soutenu que jamais l’Angleterre n’avait été occupée par les allemands a toujours nié le fait que les îles anglo-normandes l’avaient pourtant bel et bien été ! Ses habitants laissés à eux-mêmes libérés 1 an après le débarquement alors qu’ils n’étaient qu’à 10 minutes de territoires déjà libres depuis longtemps.
Certains des habitants de ses îles n’étant pas nés dessus ont été envoyés en Allemagne pour y travailler.
Quand à ceux qui ont réchappé du camp de concentration d’Aurigny, une des îles, il leur a fallu se battre pour que soit reconnu leur statut de survivant de camp car celui-ci a longtemps été ignoré voire personne n’y croyait malgré des témoignages. Forcément, puisque leur pays n’ayant soi-disant pas été occupé, les horreurs des camps c’étaient donc passés ailleurs mais pas là ! Un camp de concentration sur une île britannique ?!! Mais non !!
Sur ces îles furent aussi envoyés plusieurs milliers d’esclaves en provenance de toute l’Europe pour servir de main d’œuvre pour construire des fortifications et autres travaux.
2014, une admiratrice des œuvres de Marc Chagall s’identifie à Bella, sa femme et raconte leur vie. Originaire de Vitebsk en Russie, Chagall né en 1887 vient à Paris pour y exercer son art en 1911. Après avoir épousé Bella, sa muse, sa protectrice, ils vivront ensemble et partageront les bons et les mauvais moments d’une vie d’artiste qui les fera voyager beaucoup et en particulier à New-York pour échapper aux rafles des juifs en France. La vie et l’œuvre de l’artiste sont assez longuement détaillés et décrits par le point de vue de Bella qui aide beaucoup son mari, en planifiant, réconfortant, accompagnant, suggérant dans tous les instants décisifs de leur vie commune. Elle s’efface, met en sourdine ses aspirations propres pour être au plus près de lui et de son activité artistique. Caroline Grimm nous offre une très belle description de ses différentes œuvres et nous donne envie d’aller les voir ou les revoir.
Chagall en Russie, à Paris, à Berlin,
Chagall l’artiste singulier qui ne suit aucun courant classique ou même novateur de son temps mais trouve sa véritable personnalité et son style,
Chagall apprécié des collectionneurs, des marchands, mais qui mettra pourtant tant de temps à vivre de son art.
Chagall et sa muse Bella, l’amoureuse de toujours, celle qui le connaît depuis l’enfance russe, l’attend, le rejoint, l’épouse, lui donne une fille et reste toute sa vie dans l’ombre de celui qu’elle inspire, accompagne, soutient.
Bella sans qui le génie du maître ne se serait peut être jamais révélé avec la même ampleur.
Chagall et les couleurs, éclatantes, vives, aux compositions uniques, avec ses personnages tout droit sortis d’un rêve et qui parfois, souvent même, s’envolent.
L’artiste et sa façon si singulière de représenter aussi bien les classiques de la religion juive que les Fables ou la Bible. Intemporel, unique en son genre,aussi lumineux que coloré.
Un très beau roman qui se lit avec bonheur, curiosité et intérêt.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/08/29/ma-double-vie-avec-chagall-caroline-grimm/
Bella Rosenfeld. Eternelle muse, confidente, elle fut tout pour son mari Marc Chagall né Moïche Zakharovitch Chagalov près de Vitebsk, lieu de leur naissance et rencontre. Tout semble les opposer et pourtant c’est l’amour fou qui va les transcender. Par delà la mort, le peintre va continuer à l’aimer, à la représenter ; rarement une femme d’artiste n’a été autant le sujet de ses toiles. En fait le terme « muse » est un euphémisme », elle fut bien plus que ça. Caroline Grimm nous raconte leur histoire en s’immisçant dans cette épouse absolue.
Une biographie romancée de deux êtres qui n’en formaient qu’un, cet amour commun qui fait regarder dans la même direction, dans les temps de paix, dans les temps de haine. A l’instar de leurs compatriotes, il a fallu du courage pour affronter les pogroms sous l’empire russe, puis les bolcheviques – même si Chagall contrairement à son épouse a moins été réfractaire à l’idéologie – et retrouver la même violence antisémite quelques années plus tard avec l’arrivée des nazis et la deuxième guerre mondiale. D’exode en exode ils n’ont cessé de se construire, de se reconstruire avec l’aide de leur fille chérie Ida. Les Etats-Unis les ont sauvés malgré la mélancolie du peintre pour la France et Paris qui furent toujours sa patrie de cœur et de création. Hélas, pour Bella, elle ne pourra reposer les pieds sur le sol français, une infection l’emportera en 1944 à l’âge de seulement 48 ans.
Caroline Grimm a ce pouvoir de mettre le lecteur aussitôt dans l’ambiance, l’esprit concentré et les yeux rivés vers ce long-métrage aux sonorités artistiques résonant dans l’intimité des âmes. Magnifique portrait de femme, une mise en lumière pour cette muse – comme pour la plupart – de l’ombre et qui pourtant n’ont cessé d’être le fil conducteur d’un pinceau, d’une nuance, d’un ton, d’une envolée picturale. La couverture reproduit l’un des plus célèbres tableaux « Double portrait au verre au vin » œuvre représentant toute l’effervescence du couple avec une Bella telle une déesse aimante surgissant du fleuve, enjambant gaité et folie dionysiaque le long de la Passerelle des Arts. Cette fusion que l’on retrouve également dans « Les amoureux en vert » est le fil conducteur de ce roman captivant et qui donne envie d’en savoir plus sur ce couple. En recherchant des photos, j’ai trouvé un point commun , authentique et indéniable, entre Marc et Bella : ils avaient le même regard.
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