Le revue de presse d'août vous dit tout sur la #rl2016
Le revue de presse d'août vous dit tout sur la #rl2016
Le monde littéraire français a la tête près du bonnet. En plus de cultiver un très gros entre-soi, chaque petit ou grand problème de leur vie, qui un beau-père violeur, un mari violent, une mère folle, une soeur incestueuse, un collègue pédophile ( je vous laisse replacer les titres qui vont avec les énoncés ), fait l'objet d'une parution. Si le livre fonctionne, on panse le problème, le traumatisme, par une rentrée d'espèces sonnantes et trébuchantes en plus d'une vie médiatique intense promesse d'autres écrits peut être pourvoyeurs de fonds. Camouflés derrière les formules toutes faites " Je témoigne pour faire avancer la société", " Je dénonce pour aider les autres à parler", ... pas vraiment fausses non plus mais légèrement teintées de cynisme, les au-trices-teurs, ne semblent avoir aucune interrogation sur ce procédé. Je publie donc je suis.
C'est sur ce registre que surfe "Le doute" de Basile Panurgias, auteur pas vraiment connu ( au moins pour moi) qui, si l'on en croit Wikipédia, semble zoner dans le milieu culturel auprès de grands noms car ami avec Bret Easton Ellis ou le cinéaste Whit Stillmann mais aussi Jean-Claude Arnault, sujet de ce livre.
Peu connu lui aussi du grand public, Jean-Claude Arnault est une sorte de mythomane qui a réussi sans talent précis sauf celui de l'entregent ( on le dit vaguement photographe), à se faire une place dans le milieu culturel suédois. En épousant une poétesse locale mais très estimée puisque membre du jury du prix Nobel de littérature, il aura un certain pouvoir ainsi que de substantiels avantages. Comme quelques hommes en vue arborant une mentalité de bellâtre, en 2017 il sera au coeur d'un scandale qui empêchera le prix Nobel de l'année suivante d'être attribué. Accusé de viol par une bonne dizaine de femmes, condamné à 2 ans de prison ferme, son aura disparaît. "Le doute", s'inscrivant parfaitement dans l'ére #MeToo, est à la fois une enquête personnelle sur cette affaire, une lettre adressée à cet ami ( relation, copain ? ), un questionnement sur la masculinité et un reportage sur le prix Nobel et la société littéraire suédoise.
Est-ce par un certain voyeurisme de lecteur, mais le livre se lit avec plaisir et intérêt, peut être plus si l'on est un mâle. Basile Panurgias, se penche sur tous les tenants, aboutissants, répercussions de cette affaire qui touche un de ses proches. Il s'interroge sur sa réaction de rejet vis à vis de cet homme, sur la portée du mouvement #MeToo sur un certain nombre d'oeuvres passées ( "Blow up" entre autre) mais aussi sur ses rapports antérieurs avec les femmes qui, avec notre nouveau regard contemporain auraient pu être déplacés, violents, ... On pénètre également dans les coulisses du prix Nobel de littérature qui n'ont rien à envier à celles de nos prix locaux. Tous ces thèmes sont en plus éclairés par de petits rappels historiques ( tant sociétaux que politiques) qui donnent une vraie densité à ce livre. Et comme la plume de l'auteur est habile, tout cela se lit sans difficulté et avec plaisir. Restent deux questions : Comment Jean-Claude Arnault prend-il cet ouvrage puisque l'auteur n'a jamais pu lui dire ce qu'il pense ? Et ... ok, c'est mesquin de ma part, Basile Panurgias va-t-il en tirer quelques subsides, voire un peu de gloire de cet essai très germanopratin ?
Je remercie Lecteurs.com qui, au titre des Explorateurs de la rentrée littéraire 2020 m'a donné l'occasion de découvrir à travers « L'inconnue de la Factory », Basile Panurgias, un auteur amoureux de l'art, un grand voyageur qui observe avec finesse ses contemporains.
Le narrateur, Alvise est un jeune vénitien qui travaille dans l'entreprise familiale de forcole (petit manchon de bois sur lequel reposent les rames des gondoles). Les touristes américains étant rebutés par le prix d'exportation élevé de ces œuvres artisanales, le père d'Alvise décide d'envoyer son rejeton à New York pour vendre ses créations sur le marché américain.
Basile Panurgias nous fait plonger alors, en même temps que son narrateur, dans le New York bouillonnant, trépidant, cosmopolite des années 1990.
Alvise y rencontre trois femmes déterminantes : Lisa qui lui ouvre les portes du marché de l'art, Margharita, l'émigrée vénitienne privilégiée qui incarne la nostalgie de la Sérénissime et enfin une inconnue croisée un soir dans un bar « au détour d'une nuit sans sommeil » et qui le hante jusqu'à l'obsession. Qui est cette femme ? Pourra-t-il la retrouver ? L'amour peut-il naître et disparaître aussi vite qu'il est venu ?
Le roman, d'une écriture classique, est un récit à la première personne : le lecteur suit la vie et les tribulations d'Alvise sur une vingtaine d'années dans deux villes mythiques, New York des années 1990 et Venise.
Le livre s'organise entre ces deux villes (qui semblent deux mondes aux antipodes l'un de l'autre). New York bouillonne, vibre d'énergie, de créativité ; New York c'est la fête, la musique, l'avant-gardisme. Venise, la Sérénissime c'est la Belle Endormie au bord de la lagune, pétrie de traditions, voire pétrifiée dans celles-ci. Et pourtant ! A l'heure de la mondialisation que reste-t-il de ces typicités alors même que « les établissements qui avaient l'air unique étaient clonés » ?
Il semble que Basile Pannurgias ait construit son œuvre comme un opéra : le premier acte, tel un prologue présente les personnages et le motif du voyage d'Alvise à New York. Puis chacune des deux villes, telles des solistes occupent à tour de rôle le devant de la scène avant que le dernier acte ne laisse la place à l'inconnue de la Factory.
« L'inconnue de la Factory » est un roman riche qui aborde différents questionnements contemporains : qu'est-ce qui différencie un artiste d'un artisan, des œuvres de grande qualité mais de quantité moindre ou une certaine conception artistique « Tu aimes l'art traditionnel. C'est normal, tu es peintre d'enseignes » ? L'authenticité a-t-elle toujours sa place dans un monde standardisé ? La nostalgie est-elle une forme de lâcheté qui enferme le héros dans sa jeunesse enfuie, faisant de lui un éternel adolescent ?
Car Alvise promène sa nostalgie tout au long du roman et c'est à travers son filtre que nous découvrons New York et Venise.
Basile Panurgias les décrit avec beaucoup de poésie et de sensibilité à travers l'oeil exercé d'Alvise, le « peintre d'enseignes ». C'est d'ailleurs en faisant le choix de parler de typographie que nous recueillons de précieux renseignements. Tel un guide, à grand renfort de dates et d'anecdotes, Alvise nous raconte la ville et son histoire. C'est aussi grâce à la typographie qu'il nous explique l'évolution de la société : « j'avais perdu confiance en mon lettrage, la démocratisation des outils informatiques permettait désormais à tout amateur de se lancer en produisant des pochoirs parfaitement imparfaits ». Et ce « parfaitement imparfaits » résonne avec beaucoup d'ironie et de regret devant la supplantation d'un savoir-faire traditionnel, la disparition d'une époque présentée comme un « âge d'or ».
La nostalgie et le désenchantement d'Alvise transparaissent aussi dans des descriptions intimistes.
Tout au long de « L'inconnue de la Factory » Basile Panurgias sollicite les sens du lecteur : que ce soit la vue par l'évocation des gratte-ciel et des palais, le toucher lorsqu'il évoque avec sensualité la forcola « touchez comme c'est beau, aussi doux qu'une femme », et même l'ouïe lorsqu'il utilise des termes anglais ou vénitiens dans le texte pour retranscrire la musicalité de la langue.
Le livre pose aussi la question de l'évolution de la « visibilité » de l'artiste : « en vingt ans on était passé d'une petite soirée intime pour un grand artiste comme Linchtenstein à une foire Barnum pour un faiseur comme Max ». La médiatisation lui confère un statut particulier et le thème du harcèlement est évoqué. Comme Vanessa Springora dans « Le Consentement », Basile Pannurgias note avec désenchantement que le puissant agit en toute impunité : « je comprenais […] pourquoi une célébrité pouvait mal se comporter en toute impunité. L'énergie qu'il y avait autour d'elle lui retirait toute humanité ». A l’instar de Jean de La Bruyère dans « Les Caractères ou les Moeurs de ce siècle », Basile Panurgias réfléchit à l'évolution de la société qui l'entoure. Il fait aussi réfléchir le lecteur sur sa relation au monde.
Mon avis de la page 100:
Alvise quitte Venise pour New York. Y vivre le rêve américain, lui le jeune vénitien, en vendant les forcole de papa.
Une histoire somme toute classique, une écriture agréable à lire et des chapitres courts qui permettent de donner une dynamique au récit. Bon... j'avoue, je n'ai pas grand espoir pour la suite.
La vie et les nuits new yorkaises ne sont pas de tout repos. Alvise vit, Alvise profite, Alvise s'intéresse bien plus à la typographie qu'aux forcoles.
Et puis, un soir, la rencontre... qui est cette inconnue de la factory.?
Le caillou dans la chaussure, la brindille qui dévie la trajectoire, l'obsession de la retrouver... l'amour!
Et bim! Retour précipité à Venise!
J'y retourne, j'ai hate de découvrir la suite tant finalement j'ai dévoré ces 110 premières pages à ma grande surprise.
Chronique :
L’inconnue de la factory est déjà le dixième roman de Basile Panurgias qui a également publié 6 essais. D’origine grecque, l’auteur a été successivement assistant-réalisateur, marin et maître conférencier avant de se consacrer pleinement à l’écriture et au journalisme.
Je découvre sa plume à l’occasion de cette rentrée littéraire si atypique.
« Quand je lui parlais de mon passé, j’évoquais l’Alvise de New York, une autre personne, un jeune ambitieux prêt à peindre toutes les enseignes de restaurants possibles, comme d’autres taguaient les coins des rues. Et maintenant, cette apparition inattendue par SMS de celle qui s’appelait Meg. Je n’étais pas disposé à partager cette information explosive, mais pas fier non plus de garder le silence. »
Le rêve américain
Alvise, le narrateur, est né et vit à Venise. Il travaille dans l’entreprise familiale qui fabrique et vend des fórcole, ces pièces de bois à la forme si particulière, fixées sur chaque bord des gondoles pour y soutenir les rames. Sur une proposition de son père, il s’expatrie aux États-Unis pour développer la vente des productions familiales à New York.
Alvise va ainsi vivre le fameux rêve américain. Les vies et les nuits new-yorkaises ne sont pas de tout repos. Grâce à des descriptions détaillées, des chapitres courts et un rythme haletant, le lecteur accompagne Alvise dans ce New York ne se reposant jamais, si cosmopolite et vivant des années 1990.
Alvise en profite de plus en plus, et s’aperçoit assez vite que la typographie l’intéresse bien plus que le commerce des fórcole.
Et puis, un soir la rencontre... qui est cette inconnue de la factory.
Le caillou dans la chaussure, la brindille qui dévie la trajectoire, l'obsession de la retrouver... l'amour !
Et bim ! Retour précipité à Venise ! « Deuxième vie », bien différente de la précédente… Alvise va-t-il la retrouver ? Je n’en dirai pas plus et vous laisse découvrir la suite.
« […] Son projet n’était valable que pour sa qualité symbolique. Dans cette soirée, j’étais l’un des rares qui gagnaient sa vie en travaillant. C’est-à-dire dont le salaire était proportionnel au travail accompli. Margherita ne voulait surtout pas gagner sa vie avec son shampooing. Elle désirait simplement avoir un projet qui la maintiendrait ici quelques années, tout succès la figerait, alors que le but était d’accumuler des expériences new-yorkaises pour faire du storytelling. Après son semi-échec volontaire et le retour inévitable à Venise, elle verrait… »
Les apparences
Au moyen d’une intrigue somme toute classique, Basile Panurgias met en exergue les différences notables entre le modernisme des États-Unis des années 90 et l’historique traditionaliste Venise. Réalité ou apparence ? Un bien ou une catastrophe ? Chacun se fera sa propre opinion.
Alliant ironie et plume acérée, l’auteur semble dénoncer ce côté si contemporain (néfaste !?) de l’image. Plusieurs passages me viennent en tête, le premier étant la citation que j’ai reproduite ci-dessus. Les différences sont en effet notables entre le « Nouveau Monde » et le « vieux continent ». Les états d’esprits américains privilégient davantage l’instantané, le temps court, la vision à court terme alors que les Européens sont plus pragmatiques, plus conservateurs avec de grands projets à long terme.
« C’était juste un échange dans un bar, il faut dire qu’elle ne me regardait pas dans les yeux, fixant la porte d’entrée dans l’attente de son petit ami. Il y avait un décalage dans notre échange, j’avais l’impression de répondre toujours à côté. Ou bien ne me comprenait-elle pas ? Après avoir épuisé ce bavardage, je finis par lui parler des forcole, mais mes explications furent laborieuses. Des années plus tard, j’appellerais ce genre de rencontre un instant new-yorkais, un échange léger avec un ou des inconnus qui rende la solitude moins lourde, un lien toujours sous-tendu par l’illusion d’appartenir à la ville la plus incroyable du monde. »
Il en est de même lorsque l’auteur aborde la jeunesse. Pour s’intégrer parfaitement, Alvise l’étranger doit « faire comme les autres ». Vivre son instant new-yorkais pour que la solitude soit moins pesante, pour ne pas rester en marge de la société.
Les thèmes sont abordés, détaillés (les portraits sont notamment superbes) et explicités, mais point de jugement ou de pathos. À chacun de faire sa propre introspection.
« La signora Fiorini me tendit une lettre, écrite rapidement par Claire. Elle partait pour Londres. Aller simple. Elle ne m’en voulait pas, mais il fallait choisir dans la vie. Le passé ou l’avenir. Les fantasmes ou la réalité. La porte de son appartement londonien m’était ouverte si je choisissais la réalité. »
De multiples questions
Si la lecture est fluide et peut sembler relativement basique, le livre est-il aussi simple pour autant ? À l’instar de nombreux autres opus, l’inconnue de la factory peut-être lu à plusieurs niveaux. Personnellement, j’y ai trouvé un appel aux questionnements sur la vie, une introspection sur ses choix.
Faisons-nous les choses en fonction des autres ou vit-on pour soi ? Est-on contraint ou est-on entièrement libre ? Que cela soit d’ailleurs dans le domaine professionnel comme je le relatais plus tôt dans cette chronique dans le paragraphe relatif aux apparences que dans le domaine personnel.
Comme l’auteur l’écrit ci-dessus, la lettre de Claire est une véritable claque, un électrochoc. Alvise prend enfin ainsi conscience qu’il ne vit plus pour lui, mais que depuis trop longtemps il vit en fonction d’une autre… Aveugle ? Ou plutôt « prisonnier du passé » ?
« Nain ou enfant, il est libre et les autres ne le sont pas. »
Libre… dans sa tête… de faire ce que l’on veut, comme on veut… Libre de vivre sa vie, libre de faire ces propres choix… libres de penser ce que l’on souhaite sans jugement ou avis imposé…
Être libre, c’est vivre ! Ne serait-ce pas là le message qu’a souhaité nous transmettre Basile Panurgias dans L’inconnue de la factory ?
Des voyages et séjours dans des lieux mythiques, des interrogations sur la vie, l’amour, le monde… un roman maîtrisé et par conséquent une lecture aussi agréable que captivante tant Basile Panurgias réussit à intriguer son lecteur tout au long du roman.
Je vous le conseille.
CHRONIQUE EXPLORATEUR DE LA RENTRÉE 2020 :
C'est Alvise, un jeune vénitien envoyé par son père à New York pour y vendre des fórcole emblématiques du patrimoine vénitien, que Basile Panurgias nous invite à suivre. Le lecteur va, ainsi, partager plusieurs décennies de la vie de ce protagoniste. Alvise, encore jeune homme, découvre, d'abord, la frénésie de la Grosse Pomme : ses artistes, sa pop-culture et ses fêtes où riches et pauvres se côtoient, parfois même, sans le savoir. Notre héros, ou anti-héros c'est selon, est comme une flèche qui filerait en direction de sa cible sans jamais parvenir à en atteindre le cœur. Entre rêve de fortune et aspirations artistiques, pour ce passionné de typographie, la déception est souvent au rendez-vous. C'est, en effet, toujours au bord de sa propre vie qu'il semble condamner à évoluer, à l'image du bateau ivre : un peu à la dérive et, surtout, sans réelle destination. Pas facile, non plus, de se faire une place quand on vient d'un ailleurs dans une ville pourtant si cosmopolite. Et puis, celui qui errait sans but jusqu’alors voit sa vie chamboulée par une rencontre avec celle qui occupera ses pensées pendant des décennies : l’inconnue de la Factory... Fantôme, réalité ou fantasme ? Là est la clé de voûte de l'ouvrage.
J’ai particulièrement apprécié la manière dont Basile Panurgias parvient à dépeindre le New York des années 90 qui nous apparaît aussi vivement qu’une toile de Lichtenstein. J’ai aimé la manière, originale aussi, dont il joue avec les codes du roman policier. Pourtant, en dépit de passages plus captivants où l’intrigue semblait prendre forme, je suis restée en marge de ce récit sans réellement parvenir à m’attacher aux personnages qui la parsème.
Mon avis à la page 100, Explorateurs de la rentrée littéraire 2020
L’inconnue de la Factory
Basile Panurgias nous fait visiter New York, en ce début de roman, à travers le regard d’Alvise, un jeune vénitien. Le voici prêt à croquer la pomme, d’abord envoyé par son père pour y vendre des fórcole ; indéniablement liés aux gondoles vénitiennes. Très vite, cela importe peu, c’est la typographie qui intéresse le jeune homme. Le rythme est vif, on change de lieu. On est parfois un peu étourdi mais l’intrigue est lancée par l’apparition d’une jeune femme dans l’une de ces soirées, fastueuses, auxquelles participent Alvise alors même qu’il n’a pas un sous en poche. Qui est cette fille dont il vient littéralement de tomber amoureux ? Je vous laisse pour continuer à croquer la pomme et découvrir vite la suite de ce roman qui, pour l’instant, continue de m’intriguer à défaut de me captiver totalement.
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