Deux lectures de "Pense aux pierres sous tes pas" d’Antoine Wauters (Verdier)
Deux lectures de "Pense aux pierres sous tes pas" d’Antoine Wauters (Verdier)
Après la lecture de « Mahmoud ou la montée des eaux », j’avais hâte de retrouver la plume poétique d’Antoine Wauters. « Le plus court chemin » est un recueil de souvenirs de l’auteur, avec des chapitres courts comme les pièces d’un puzzle pour comprendre d’où lui vient son besoin d’écriture. Avec une prose poétique épurée et pleine de mélancolie, il décrit son enfance dans les années 80, une enfance d’avant les réseaux sociaux, une vie plus lente et introspective.
A travers les portraits de sa famille, les souvenirs de son enfance, les réflexions sur son sentiment de différence, on voit la naissance d’un écrivain.
« L'écriture m'a beaucoup donné et elle m'a beaucoup pris. Ce qu'elle m'a donné de meilleur? Une voie parallèle. Ce qu'elle m'a pris de plus précieux? La voie principale, celle qui menait aux autres. »
C’est un récit intime, avec de belles envolées poétiques, une écriture comme le plus court chemin vers l’enfance…
Marcio et Leo sont jumeaux, frère et sœur. Ils vivent dans une famille très pauvre en pleine campagne, une vie rude avec des parents brutaux. On ne sait pas quel est ce pays sous dictature ni dans quelle époque se passe cette histoire.
Cet un univers très particulier, violent dans lequel nous allons suivre et voir grandir ces enfants.
Je n'ai pas réussi à m'intéresser à cette histoire très étrange peut-être trop dérangeante.
Un très beau récit à mi chemin entre prose et poésie, évoquant le drame de la guerre en Syrie à travers les yeux d’un vieil homme qui a tout perdu : ses enfants, son métier, ses espoirs et illusions…
« Mahmoud ou la montée des eaux » est un roman écrit entièrement en vers libres, laissant la parole à un vieil homme Syrien qui s’adresse à son épouse. Mahmoud le poète passe ses journées sur sa barque, et il plonge vers le fond du lac artificiel où se trouve le village de son enfance. Cette plongée dans ses souvenirs permet de faire remonter à la surface les êtres qu’il a aimés et perdus, ses bonheurs et sa détresse.
A travers ses souvenirs c’est la souffrance de tout un peuple qui éclate au grand jour, avec l’oppression progressive de la dictature syrienne puis les massacres de Bachar el-Assad.
Le contraste entre la douleur décrite dans ce livre et la beauté de la poésie d’Antoine Wauters est saisissante. Pendant toute ma lecture j’ai été envahie d’empathie pour ce vieil homme solitaire qui perd et retrouve la mémoire, entre espoir et tristesse. « L'oubli est une seconde mémoire. »
Je retrouve dans la poésie d’Antoine Wauters le style de Jón Kalman Stefánsson que j’aime tant. Ce roman coup de coeur est une ode à la liberté, à la poésie, à la vieillesse et à la mémoire.
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