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Musée Marilyn d’Anne Savelli
Ce livre incroyable est le fruit d’un travail de sept et on ne peut qu’être impressionné par cette mine d’informations et la construction du livre. On entre vraiment dans un musée consacré à Marilyn, on a un guide, on passe de salle en salle, on bifurque vers des salles secrètes, on nous présente des objets, des journaux, les robes. Et derrière tout celà, une histoire.
C’est une approche très originale. On connaît beaucoup de livres sur Marilyn mais ici, il s’agit de nous la présenter un peu indirectement à travers les photos, les photographes surtout qui l’ont immortalisée, leur travail avec l'icône.
Au-delà de la description des photos, l'auteur y ajoute la particularité du photographe, son travail, la manière dont il a présenté Marilyn car selon le photographe, l'icône est présentée différemment.
Ce n’est pas juste une biographie, même si on y traverse la vie de l’actrice, il n’y a pas de répétition avec ce qui a été dit mainte fois. Ici l’angle d’approche est différent, on la voit à travers les différents objectifs, à travers les personnes qui ont gravité autour d’elle.
Denis De Dienes, Joseph Jaspur, Eyerman, Frack Worth, Eve Arnold et bien d’autres bien sûr.
Une structure formidable pour une icône formidable sans impression de redite.
Ce qui est aussi prenant et original c’est qu’on peut suivre la visite et l’histoire en allant voir les photos sur internet et les regarder à la lumière du livre. L’autrice révèle ce qu’il y a derrière, l’ambiance, l’état d’esprit. Tout se révèle différemment.
C’est un travail et une structure incroyablement maîtrisée, c’est passionnant. C’est fabuleusement riche, ce n’est pas que l'icône dont on parle mais d’une époque, de différentes stars du moment, de ce que sont devenues les photos.
Une lecture passionnante !
Foisonnant passionnant un peu caustique, un ouvrage à hauteur d’humanité femme qui perd parce que les femmes même adulées sont souvent les grandes perdantes face aux hommes griffes qui isolent, décident, aiment mal
une écriture poétique, sensorielle
un musée vivant, mouvant d’où les tableaux peau Marilyn se succèdent empathiques, combatifs
une icône blessée tendresse qui recherchera toujours derrière l’image libre la petite fille
Marilyn que l’on veut pin-up, exploitée
qui derrière le naturel et le sourire bouche pleine s’étiole
l'écriture prend son temps recherche pose les mots y revient entoure Marilyn et retour
une œuvre visuelle par la langue d’une grande force
une recherche intense dans le fond des âmes et des projections.
Entrez au musée et suivez le guide, Marilyn déplace la lumière gracieuse et captive, elle vous attrape
J’admire la démarche de l’autrice vive et de longue haleine, on ressent le temps réflexif de mise en œuvre d’observation puis d’écriture. Un ouvrage dense et insolite, un bel objet de curiosité et d’attention.
Parcourir autour :
Blonde de Joyce Carol Oates, un précieux
D’ombres et de Lumières de Norman Rosten
Un bonus à part Marilyn, qui recoupe, j’ai parfois pensé à ma lecture d’Elles en chambre de Juliette Mezenc en le parcourant.
Un billet autour Marilyn écrit il y a quelques semaines : https://www.tierslivre.net/ateliers/40jours21bis-comment-marilyn/?fbclid=IwAR0QrmoFVSdLTH0ahXd9iIepipMj3XZjagJJbLLzhCy6OIly69Xzieks5HE
La pudeur est le maître mot de ce livre tout en retenue, qu’on peine à considérer comme un roman. Jamais la narratrice ne se met en avant – bien au contraire, elle se cache, sans cesse, derrière des phrases infinitives, des détails qui n’en sont pas (comme le ticket pour le trajet jusqu’à Fleury-Mérogis) ou des lieux qui parlent pour elle. Rarement l’absence a eu autant de présence – Franck, le détenu, est partout, empêchant la narratrice de vivre.
Le style d’Anne Savelli peut dérouter, voire décourager (révélant que ce qui est difficile à lire n’a pu qu’être plus difficile encore à formuler pour l’auteur) : elle écrit comme, imagine-t-on, elle pense, replonge dans ses souvenirs ; cela donne des phrases coupées, des paragraphes entrecoupés, emmêlés, une écriture très visuelle. Elle a surtout un rare talent pour observer et retranscrire les choses invisibles qui font la vie, celles qu’on pensait être les seuls à avoir remarqué – des détails qui n’en sont pas, encore, et qui, ensemble, forment un tout, le tout.
http://actualitte.com/blog/sophielit/2010/09/08/franck-anne-savelli/
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