Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
Le titre est emprunté à une formule d’un cancérologue entendu à la radio : “ajouter de la vie aux jours, quand on ne peut ajouter de jours à la vie.” C’est ce qu’ont fait l’autrice et son mari lorsqu’ils ont appris que deux de leurs quatre enfants étaient atteints d’une maladie incurable. Mais lorsqu’un troisième enfant meurt ? Lorsque le sort s’entête, s’acharne, une fois, deux fois, trois fois ?
“J’aurais voulu ne jamais écrire ce livre. J’aurais voulu n’avoir rien à raconter que le bonheur d’une vie épargnée.” L’essayiste Anne-Dauphine Julliand dépose ici sa peine illimitée, décuplée après le suicide de son fils la veille de ses vingt ans, et tout le chaos qui l’accompagne : l’incompréhension, le sentiment d’injustice, la sale culpabilité. L’autre détresse aussi, celle qui la réveille la nuit, celle qui concerne son dernier enfant, celle qui dépasse tout le reste à présent : “Comment ? Comment m’assurer qu’Arthur aime toujours la vie ?”
Elle cherche, comment faire, comment continuer. “Vivre le jour qui vient. Rien
de plus, rien de moins.” Elle écrit comme elle avance dans la vie. À petits pas, avec des petits chapitres, des phrases courtes, qui laissent passer de la poésie parfois. “Les mots ont disparu, les voix se sont perdues. Même les oiseaux se sont tus.”
Elle trouve des refuges. Le réconfort d’une sœur, quelques mots d’une infirmière, le sourire d’un enfant. “La possibilité du bonheur. Tout petit, minuscule. Mais entier. Donc immense. Invincible.” Elle se déniche un espace pour vivre dans ces détails infimes, mais surtout dans l’importance du lien - “ce qui maintient” -, même avec des inconnus, tous ces gens qui lui confient leurs peines, puisqu’elle leur confie la sienne dans des livres.
On a tendance à penser à la force ou au courage qu’il faut à une mère, à un père, à un frère, pour faire face à de telles épreuves. Mais ce n’est pas ce qui est en jeu. “Il s’agit simplement de confiance.” Confiance en la vie. Et ça semble insensé, impossible avec une telle lecture, mais on sourit parfois, quelques pages à peine après avoir lu les lignes qui parsèment ce livre, écrites en bleu et en plus gros, d’une maman à ses enfants, où qu’ils soient.
Il est des livres, allez savoir pourquoi, qui vous appellent, qui vous disent lis-moi ! Ce petit livre est arrivé au courrier et de suite m'a attirée. Je n'ai rien lu de l'autrice auparavant même si son livre présent attend patiemment dans ma pile à lire mais c'était plus fort que moi, il fallait que je le lise.
Alors j'ai commencé la lecture, quel courage, une vie qui commence comme un conte, une jolie famille, quatre enfants, puis le sort s'acharne, Thaïs et Azylis vont malheureusement succomber à une maladie incurable, alors résonne une phrase entendue à l'époque par un médecin :
" Ajouter de la vie aux jours quand on ne peut ajouter de jours à la vie", cette phrase est terrible et belle à la fois. La vie poursuit son cours avec les deux garçons Arthur le plus jeune, 13 ans et Gaspard qui se suicidera le jour de ses 20 ans.
Je n'ose imaginer le désarroi de Loïc et Anne-Dauphine, et le nouveau choc pour Arthur. Impossible de ressentir leur douleur immense, cette perte, ce deuil de plus. J'admire la force d'Anne-Dauphine de mettre des mots, d'écrire car elle est en vie, écrire pour maintenir ce lien pour ceux qui sont en vie.
Ce sont des petites choses de tous les jours, des petits gestes qui aident à survivre. D'abord les si, si seulement mais "il n'y a pas de "si". On ne peut pas changer ce qui s'est passé." C'est ce qu'Arthur lui rappelle, pas de culpabilité à avoir.
Ne pas fuir le bonheur non plus, au contraire oser le bonheur.
"Rien ne rend plus vulnérable que le bonheur. Si, Une chose, une seule : l'amour."
Il faut être dans le présent, ici et maintenant, se reconnecter au vivant, vivre pour les vivants, avec les vivants.
Pouvoir prendre de petits moments de légèreté face à la douleur. Surtout créer du lien, laisser vivre, juste dire "je suis là".
Ce petit livre est magnifique, une petite pépite, un livre que l'on ressent profondément, un livre qui m'a ému parfois aux larmes, une ode à la vie, au printemps qui revient.
Un livre que je ne suis pas prête d'oublier.
Merci Anne-Dauphine d'avoir partagé cela avec nous.
Ma note : ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
Ajouter de la vie aux jours quand on ne peut plus ajouter des jours à la vie.
Rien ne rend plus vulnérable que le bonheur. Si, une chose, une seule : l'amour.
On apprend le bonheur autrement. La joie des petits riens, la vie dans l'instant. On savoure les pas de côté, l'éclat des rires malgré la peine. Et on pleure. Beaucoup. Ensemble. On comprend que la consolation ne chasse pas la souffrance, elle apporte la paix. Celle qui permet de vivre sa peine sans peur.
Et je fuis le bonheur aussi. Je le fuis parce que j'ai peur. Peur qu'il ne se sauve. Qu'il débarque à nouveau, tambours et trompettes, avec son lot d'insouciance et de rêves. Avant de disparaître. Ne laissant que son ombre. Et la peine plus grande.
On perd ceux qui meurent une fois en entier, puis on les perd sans cesse en détail. Ce sont les détails qui font le plus de mal.
Nul n'est consolé de savoir qu'autrui vit une situation plus difficile encore.
Aux étoiles, je murmure, comme si je craignais que l'on m'écoute : "Où êtes-vous le jour ? Où partez-vous quand le soleil paraît ?" Nulle part, elles ne vont nulle part. Elles restent là. Invisibles. Mais toujours là. Comme tous ceux qui habitent l'éternité.
Chaque réveil est rassénéré par la victoire de la veille. Celle de m'être levée et d'avoir vécu la journée. C'est la victoire de la volonté sur l'apathie, du courage sur le désespoir, de la force de vivre. Quand je pose un pied sur le sol, j'ai l'impression de me relever. D'être au milieu du chaos toujours, mais d'être debout encore.
https://nathavh49.blogspot.com/2024/12/ajouter-de-la-vie-aux-jours-anne.html
Émouvant, bouleversant. Une jeune mère remarque que sa petite fille quand elle marche à le pied qui tourne. Elle consulte mais ne s'attendait pas au diagnostic que le médecin pose. Ce livre c'est la lutte d'une famille, un combat pour la vie... Il met en lumière les difficultés que rencontrent les parents dont un enfant est malade et nécessite des soins lourds. Genre : Drame
Encore un témoignage que j’ai écouté sur @audible_fr
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