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Livre inclassable, œuvre intime, philosophique, psychologique.
Combat d'une femme contre le cancer. Étude en passant de la société, de la souffrance...
L’auteur, 41 ans, vient d’apprendre un terrible diagnostic, elle a un cancer du sein. Elle doit subir une chimiothérapie très lourde et une double mammectomie....
Un témoignage très fort, le mot cancer fait toujours peur, un mot qui résonne avec la chronique d’une possible mort annoncée….
L’auteur avec des mots très justes, nous raconte la douleur de l’annonce, ses souffrances tant psychologiques que physiques.
Une lecture éprouvante, mais des mots tellement justes pour décrire :
-L’isolement vécu face à la maladie, toutes les questions qui surgissent à ce moment-là.
- La transformation physique insupportable psychologiquement et physiquement.
- Le sentiment de ne devenir qu’un dossier médical avec des données à exploiter.
-La bataille financière à mener pour bénéficier des soins périphériques aux chimiothérapies.
- Le regard renvoyé par nos proches avec le doute perceptible sur les chances de vaincre la maladie.
Et puis dans toute cette souffrance exprimée, après le sentiment de colère, de révolte, va naitre la rage de se battre, de vaincre ce cancer, d’imposer au autres le droit d’exister avec …
- Un livre à lire ou à recommander, sauf si l’angoisse d’un tel diagnostic nous tenaille la peur au ventre.
Voici un récit intelligent, érudit et sensible, mais qui a été difficile à lire pour moi.
Difficile d'abord parce que dès les premières pages, A.Boyer nous apprend que son cancer du sein a été diagnostiqué à 41 ans, c'est-à-dire à mon âge actuel, et c'est vertigineux.
Difficile ensuite parce que dans ce récit tellement intime, l'autrice raconte sa maladie, depuis le jour où elle apprend que son corps a failli, et que sans aucune forme d'avertissement, elle est tombée malade, jusqu'aux traitements de chimiothérapie extrêmement lourds et à sa double mastectomie, de la douleur indicible qui traverse son corps, à la solitude extrême qu'elle ressent face à cette violence de la maladie et de son traitement.
Difficile aussi parce qu'elle démontre, études et recherches à l'appui, ce que le cancer et ses traitements ont de politique : que ce soient les inégalités d'accès au soin reproduisent les inégalités sociales et économiques qui divisent son pays, ou encore la course au profit de l'industrie pharmaceutique.
Mais ce qui est encore plus fort que ces difficultés, ce qui est absolument brillant dans cet essai polymorphe, c'est la capacité qu'a A. Boyer de dire la maladie, d'exprimer ses souffrances, de crier sa révolte, de se faire la porte-parole de « Celles qui ne meurent pas », de hurler combien c'est insupportable d'être réduite à des données sur un dossier, combien c'est déchirant de devoir retourner travailler alors que la chimiothérapie nous consume de l'intérieur pour ne pas perdre son salaire, de nous montrer combien le traitement pour le cancer est un poison, et qu'il faut choisir pourtant le moindre mal.
Parce qu'elle veut vivre, c'est bien ce qu'est son texte, une ode à la force de vie, à la puissance des mots qui nous poussent à aller de l'avant, aux soignants et aux amis qui entourent et prennent soin, et à la pulsion de vie.
Une voix singulière, une arme tranchante, une oeuvre indispensable qui s'inscrit dans la tradition de grands récits de maladie, d'Aelius Aristide à Susan Sontag, en passant par Virginia Woolf.
Anne Boyer a 41 ans quand on lui diagnostique un cancer du sein. Elle est célibataire, mère d’une adolescente. Elle va subir une chimiothérapie puis une mastectomie.
Avec ce texte brillant, elle fait référence à la sociologie, à la littérature, à la philosophie pour croiser son vécu.
D’ailleurs, il y a une certaine distance où plutôt un recul avec ce texte qui n’en reste pas moins intime et qui le rend aussi universel.
C’est un texte intime car elle raconte ses difficultés, le soutien des amis mais aussi ceux à qui la maladie fait peur, le fait d’avoir un cancer quand on sort des rangs, qu’on est célibataire et qu’on a personne d’atittrer pour prendre soin de soi.
C’est un regard éclairé, parfois critique notamment sur le système, le dispositif “ Family Medical Leave” dont elle bénéficie et qui lui impose une mastectomie en système ambulatoire, la déshumanisation du corps face au traitement, l’opacité de l’industrie pharmaceutique, le retour au travail quelques semaines après conformément à ses droits au congés. Elle continue à enseigner tout en souffrant.
La souffrance, les effets secondaires des traitements, elle les expose aussi mais sans appesantissement tout comme la solitude et les jugements si rapides des autres.
Avec la critique, la difficulté et toutes les épreuves, il y a aussi beaucoup d'humilité car on sent toute la souffrance, le désespoir et la lutte, le courage pour vaincre la maladie et porter admirablement ce texte.
On ne peut que reconnaître l’esprit pointu, toute l’intelligence et la force qui se dégagent de ce témoignage riche, documenté et livré avec beaucoup de finesse.
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