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Trois crimes, trois textes qui se touchent du bout des doigts subrepticement. Rare chance éditoriale pour nous lecteurs assoiffés de renom, d’originalité et de courage éditorial. S’éloigner des sentiers battus, lire « Trois crimes » c’est s’émanciper et faire acte de reconnaissance littéraire. Ici, vous avez tout. Un artiste photographe : Julien Carreyn, une auteure certifiée : Amélie Lucas-Garry. Un livre à ciel ouvert « Trois crimes ». Ne doutez pas. Le texte est l’intrinsèque littéraire, réaliste, olympien, la gravité pudique et les faits. Des photographies où le regard glisse vers le fond de l’image comme une invitation messagère. La gestuelle féminine qui explose, action une. Les crimes sont des séquences, arrêt sur image.
« L’une s’assoit sur un strapontin face au mur
C’est sombre et velours
L’autre restée debout derrière
Regarde la nuque de la première
En pensant à un bouquet
Des anémones
On est en hiver. »
L’impression fulgurante d’être en plongée dans un film au ralenti. Tueuse, tuée, les cheveux emmêlés, on ne sait où s’arrime la mort. Les femmes semblent floutées par nos interdits, notre sidération. Les marqueurs des contre-plongées, photographies écartelées par l’apothéose textuelle. L’écriture si aérienne foudroie les passants qui regardent le profond d’une trame résurgence. « Trois crimes » est une visite en abîme dans une juxtaposition. Passage d’une photo à une autre, on ressent les mouvements en constante alerte prêts à affronter les conséquences. « Trois crimes »,
« Les deux femmes se regardent à nouveau
Aucun homme pas d’argent
Ni l’envie ni la jalousie
C’est grec
Balte
Peut-être celte. »
Manichéenne, sublime si sublime comme dirait Duras, clair-obscur, l’écriture devient séquence. Les femmes siamoises, tuer l’autre, elle ou moi, moi et elle. Confondues dans des scènes perfectionnistes, retour en arrière, « Trois crimes » exécute une lecture sans finitude. Ici c’est à l’instar :
« Méduse lasse
Ailleurs en rêve
Elle sait bien où va l’histoire
Elle ne proteste pas.
« Elles disparaissent de l’écran. »
« Trois crimes » est un corpus intense, brillant. Relisez cet écrin plusieurs fois, c’est comme une litanie, la vie, avant la crainte de l’irrévocable. Il est mouvement infini. La mort n’est pas. Ce texte est immanence. Publié par les majeures Éditions Van-Loo.
Un premier roman décalé, mi-sérieux-mi-ironique. Enfin, plutôt une suite de petits chapitres mettant en scène la grotte et le gardien, comme de petites nouvelles avec unité de lieu et de narrateur. Celui-ci traverse les époques, tel un immortel, abreuvé à une source de jouvence, il accueille donc énormément de gens différents. Amélie Lucas-Gary s'inspire de faits réels, on ne peut évidemment que penser à Lascaux et ses fac-similés, mais pas seulement. Il y a la visite de la Première dame, avec son Président de mari (souvenez-vous de la visite de l'ancien président à Lascaux en 2010), le mouvement des Irrités, Philippe Bouvard, ... Ces faits ou personnages réels sont une base à partir de laquelle l'auteure construit une histoire irréelle parfois saugrenue. Bref, une galerie folle et éclectique.
Au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture, je me disais que c'était bien sympathique mais finalement assez vain, et puis, petit à petit, le manque de profondeur ressenti (le comble pour une grotte !) s'estompe et laisse place à des réflexions plus intéressantes sur sa place dans la société, la manière de vivre, la liberté. La grotte est omniprésente, tour à tour lieu de vie, de mort, d'éternelle jeunesse et d'amour (qui m'a immédiatement fait penser à Monde profond d'Eric Pessan)
Un roman loufoque, drôle, absurde qui se lit très agréablement servi par une langue travaillée et fluide : "Elle [la maison du gardien] était grosse, bien trop énorme pour une seule personne, elle ressemblait cependant à une cabane, conçue dans l'urgence puis rafistolée, boursouflée comme un blockhaus en doudoune, trop habillé en été. Ni l'harmonie ni l'équilibre n'avaient présidé à sa conception ; c'était sûrement ce qui lui donnait ce cachet exotique. Elle impressionnait comme une excroissance, sans que l'on sût de quel corps elle aurait été la triste protubérance." (p.125/126) Une langue qui fait aisément naître des images, la preuve cette maison, sans description technique, on la visualise assez bien.
Bref, un bon roman dans la lignée de ce que présente Christophe Lucquin, bien écrit avec un gros zeste de folie douce, la légèreté en plus. Un premier roman à découvrir livré dans sa robe blanche au point bleu, qui ici, vous l'avez sûrement remarqué, se creuse comme une grotte.
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