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Il n’y a pas de grandes personnes – Alix de Saint-André
Ecrivaine après avoir été journaliste de presse écrite (Le Figaro, Magazine, Elle) et de télévision sur Canal +, Alix de Saint-André dans un récit dont elle voue au départ un amour pour Malraux, mélange les souvenirs de sa vie d’enfant sur le banc de l’école à sa condition d’adulte, des réflexions et des citations qui au fil des pages, au fil des âges, Malraux n’est plus cet amour inconditionnel et fait rencontrer Proust puis Chateaubriand dans une écriture parfois sur un ton journalistique voire sur un ton au rythme engagé dans les griefs de sa vie.
Ce que j’aime dans ces récits autobiographiques est de mieux connaître un auteur, sa façon de penser, son témoignage, et si l’on apprend par ses écrits, on peut être aussi déçu, lorsqu’il ne s’attache pas nécessairement aux plaisirs du lecteur et discourt, là en l’occurrence avec elle-même, comme une forme de mémoire qu’elle nous fait partager.
On sent bien dans ce livre qu’il n’a pas été écrit d’un seul tenant et que sa forme change : discours biographique, journalistique, mais l’on peut aussi ressentir une forme de compte à rendre ; peut-être pour Florence Malraux à qui elle dédicace ce litre par une seule phrase bien trempée sans savoir au départ si cela est de l’affection ou de la rancune.
J’ai bien aimé les précédents livres d’Alix de Saint-André que j’avais lus : « il n’y a pas de grandes personnes », « en avant route » et « garde tes larmes pour plus tard ». Dans « 57 rue de Babylone, Paris 7e », j’ai retrouvé ce qui m’avait plu : une écriture vive et légère, un humour pétillant, une auto-dérision espiègle et parfois décalée, une joie de vivre optimiste et communicative, un anticonformisme volontaire, bref une littérature champagne agréable à lire ce qui n’empêche pas d’aborder gravement certains aspects de la condition humaine.
Malgré tout, je trouve ce livre assez décevant.
D’abord le name dropping récurrent finit par devenir exaspérant : de Jean-Paul Aron à Michaël Jackson, en passant par Henri Cartier-Bresson et Michel Sardou, on a l’impression qu’il n’y a pas une célébrité du 20e siècle qui n’ait gravité de près ou de loin autour du 7e arrondissement de Paris ou de ses habitants.
Ensuite, je n’ai pas compris quel est le sujet de ce livre : les lieux (après tout le 57 rue de Babylone se trouve à proximité de bâtiments emblématiques du Paris culture, la Pagode, ou politiques, l’Hôtel Matignon, et ce ne sont que des exemples), l’époque (mais laquelle au fait puisque le livre couvre un petit demi-siècle, de l’Occupation aux années 70 avec des prolongations jusqu’à la période d’écriture de l’ouvrage), les gens (Alix de Saint-André elle-même, son amie Pia, la famille de celle-ci, tenancière du Home Pasteur, les amis de la famille, les pensionnaires). C’est évidemment tout cela à la fois, les lieux, l’époque, les gens, mais la manière dont les angles de vue s’entrecroisent, se superposent, se contredisent ou se complètent ne me parait pas suffisamment maîtrisée. Le résultat est que je ne suis pas parvenu à vraiment m’intéresser à cette histoire et encore moins à ses protagonistes.
Enfin, à strictement parler littérature, Alix de Saint-André abuse selon moi des plus ou moins vraies citations de ses propres lettres à sa famille, des retranscriptions de courriers électroniques échangés avec tel ou tel personnage ou des dialogues rapportés en style direct. A petite dose cela rend le récit vivant et plus facile à suivre. Ici j'ai frôlé l’indigestion.
J'ai hâte de retrouver Alix de Saint-André avec un livre moins confus.
Sur le blog, nous ne parlons que des livres que nous aimons.
S’agissant ici d’un non livre, je me permets de vous dire tout le mal que j’en pense.
4ème:
Imaginez qu’un vieux médicament générique à deux balles, le baclofène, un relaxant musculaire utilisé contre la sclérose en plaques, pris à très hautes doses, vienne à bout de l’addiction!
Telle est la découverte du docteur Ameisen, médecin alcoolique, qui a détruit en lui l’envie du verre de trop, ou syndrome de la dalle en pente, le craving…
Sans effort, et sans le réduire à une abstinence totale et définitive. Ni plus d’effets secondaires qu’un verre d’eau.
Évidemment, l’industrie pharmaceutique et les spécialistes dont il menace les intérêts boudent sa découverte, alors qu’il pense que ce protocole pourrait guérir d’autres addictions.
Et pourquoi pas le tabac? Puisque toutes mes tentatives pour arrêter de fumer se sont révélées catastrophiques…
Au bout de trois semaines de traitement expérimental, sans avoir dépassé les doses, je fume plus que jamais, mais, délivrée de l’angoisse de la page blanche, je peux écrire jour et nuit, sans discontinuer.
Sans faim ni soif ni sommeil.
C’est génial ! Ce produit va libérer le monde entier de toutes ses angoisses. Imaginez la tête des barons de la drogue!
Quand je me retrouve à la clinique de Meudon, je pense toujours que cela fait partie du plan…
Alix de Saint-André.
Le propos était pourtant attrayant.
Au début, je me disais que ça allait forcément décoller, que l’auteure nous baladait un peu, qu’elle jouait à celle qui ne sait plus écrire. Que nenni. Cette molécule a visiblement semé un joli bordel dans son cerveau. Et comme elle ne cesse de repasser en boucle les épisodes de la montée du délire, de l’hospitalisation, de la sortie d’hôpital et de son incapacité à écrire un vrai livre, on comprend bien mais vraiment bien que la bonne surprise n’arrivera pas. Que c’est long, redondant, douloureux, que c’est mauvais !
D’ailleurs, elle est assez limpide dans sa démarche, elle nous dit clairement qu’elle n’écrit pas, qu’elle s’entraine en s’astreignant à deux heures quotidiennes de gribouillages, qu’elle s’oblige à aligner des mots. Ce livre donc. Ce journal de bord. Ce concept. Mais rassurons-nous, elle envisage d’en écrire un vrai après ça. Un comme avant, avant le baclofène, avant qu’elle déraille, avant qu’elle nous inflige cette imposture.
Parce que cerveau embrouillé, peut-être, mais n’aurait-elle pas été plus honnête d’ouvrir une cagnotte Ulule afin que ses lecteurs la soutienne dans sa convalescence plutôt que de nous taxer 21, 50 euros pour ça ?
Imaginez-vous une chanteuse lyrique à la voix brisée qui ferait un disque de ses douloureuses vocalises ?
J’aurais sincèrement préféré des pages blanches à ces pages folles.
En direct de ma déception de l’année, à vous les studios.
Livre petillant et plein d'humour.
Alix de Saint André donne une autre vision du chemin de Saint Jacques et nous transmet surtout l'envie de le parcourir.
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