L’été approche à grands pas et les envies de voyages – qu’ils soient immobiles ou non–, commencent doucement à s’installer en même temps que le beau temps.
Avant d’entrevoir les sorties de la très attendue rentrée littéraire, une sélection de celles qui concluent l’année scolaire est particulièrement bienvenue pour agrémenter les premières sorties sous le soleil. En voici cinq à emporter partout et à dévorer sans modération.
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5 romans du moment, à découvrir cet été
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Rodeovice de Gia Martinelli
Son titre mouvementé et orné de flammes annonce la couleur : dans Rodeo Vice (Flammarion), il faut s’accrocher, car les péripéties ne manquent pas à l’appel. Gia Martinelli, initialement connue pour être la manageuse de la chanteuse Hoshi, captive par ce premier roman sous forme d’enquête. Rose, la narratrice, s’envole pour Los Angeles après le lycée afin de passer une année dans une famille qui l’accueillera pour parfaire son anglais. Elle vit à Rodeo Church, une communauté religieuse particulièrement traditionaliste et plutôt hostile aux nouvelles technologies, située au cœur de la forêt. Ici, la modernité semble figée au siècle dernier. Du haut de ses dix-huit ans, Rose fait la connaissance de Maxine Bloom, la voisine de ses hôtes, une femme atypique et terriblement attractive. Les choses pourraient s’arrêter ici, entre deux émois naissants, si l’une des amies de Maxine n’avait pas décidé de disparaître à cheval. Gia Martinelli explore les premières pulsions amoureuses au sortir de l’adolescence, ainsi qu’une double quête : celle de soi et celle de l’autre. Un premier texte que l’on ne lâche pas.
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Les jours mauves de Kalindi Ramphul
Kalindi Ramphul adopte quant à elle l’aventure, non pas à dos de cheval, mais en autocar. Les jours mauves (JC Lattès) est un roman remarquable qui dénote par son sujet et son écriture particulièrement poétique. Indira apprend que son père vient de décéder. Pour la jeune femme originaire de l’Île Maurice, les émotions s’entremêlent. De ce père, elle ne connaît pas grand-chose si ce n’est ses défauts : « [Il] n’avait jamais pris plaisir à écouter mes histoires, peu importait la nature, et s’intéressait davantage à ses performances à vélo qu’à mes récits de petite fille. ». Le jour des funérailles, elle est ébranlée par la foule de personnes venues se recueillir une dernière fois auprès de son père. Qu’avait-il fait de si grandiose pour avoir tant d’attention de la part des autres ? Pour lui rendre hommage, la jeune femme décide d’exaucer sa dernière volonté : que ses cendres soient répandues sur Mars. Il ne s’agit pas là de la planète, mais de son bar PMU favori au sommet des Pyrénées. Dans un road-trip improbable avec les amis de son père, Indira va découvrir l’homme qu’il était réellement au fil des récits. La primo-romancière et réalisatrice offre un texte autour du deuil plein de résilience et à l’humour terriblement décapant. Une vraie réussite !
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La marée des sorcières de Margaret Meyer
Cap incontournable sur l’Angleterre avec le premier roman de l’autrice canadienne Margaret Meyer, La marée des sorcières (Grasset), qui ausculte, à travers une vaste fresque historique, plusieurs procès liés à la sorcellerie. L’intrigue s’enracine au cœur du XVIIe siècle, dans le minuscule village de Cleftwater à l’est du pays. Le personnage de Martha, muette, a plusieurs casquettes. Elle travaille à la fois en tant que domestique dans le bourg, elle aide des femmes parfois venues de loin à accoucher, et soigne les malades grâce à ses multiples connaissances en herboristerie. Si la vie suit son cours, l’arrivée de Silas Makepeace – dont le nom fort ironique dénote avec sa profession de chasseur de sorcières, amène de lourds nuages sur le village. Les femmes deviennent rapidement les premières et seules victimes du bourreau qui n’hésite pas à user de tous les moyens pour démasquer une sorcière. Un tribunal destiné à cette chasse sans merci est installé. Rappelant invariablement la célèbre histoire des procès de Salem aux Etats-Unis, Margaret Meyer dénonce, quant à elle, un pan de l’histoire anglaise similaire à bien d’autres pays. Le lecteur poursuit un voyage dans le temps d’une grande justesse, intelligent sous bien des aspects, et mettant en lumière la condition bafouée des femmes au fil des siècles.
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Danser face à l'océan de Laurence Pinatel
Qu’est-ce que le voyage sans l’air marin ? Au cœur du Pays basque et de ses paysages iconiques, Laurence Pinatel initie le lecteur de son second roman, Danser face à l'océan (Albin Michel), aux affres de la reconstruction de soi et aux surprenantes rencontres que le destin dissémine sur notre chemin. Julie s’est installée dans une chambre face à la mer, « une chambre à soi » comme dirait Virginia Woolf. Alors qu’elle vient tout juste d’entrer dans la trentaine, l’existence ne l’a pas épargnée. Suite à une violente mission dans l’armée en Afghanistan, la stabilité émotionnelle la quitte bien trop souvent. Se couper des autres ou se fondre dans la nature et son immensité serait un point de départ vers cette reconstruction nécessaire. Contre toute attente, sa solitude sera de courte durée avec la rencontre de Mme Heusser, sa logeuse, dont la personnalité atypique et l’expérience de vie scelleront petit à petit les brisures de la jeune femme. Au cœur de cette amitié intergénérationnelle, les secrets indicibles se font la part belle. Puissant de philosophie et d’altruisme, ce roman est un second souffle qui mérite amplement le détour.
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Cinq filles perdues à tout jamais de Kim Fu
Pour les plus téméraires de l’été, Cinq filles perdues à tout jamais (Héliotrope) devrait ravir les amateurs de sensations fortes et faire passer aux autres l’envie d’une balade en kayak. Au camp de vacances de Forevermore, les jeunes filles créent petit à petit des amitiés éphémères que la fin de saison devrait emporter avec elle pour ne laisser qu’un souvenir doucereux. Dans le but d’une balade en kayak, les adolescentes sont divisées en groupes de cinq. Nita, Isabel, Andee, Siobhan et Dina forment l’un d’eux. Si tout semble débuter parfaitement, une vision cauchemardesque les fige au petit matin après une nuit sous la tente : les kayaks sont à la dérive, elles sont désormais prises au piège sur une île déserte. Au fil de cette expérience de survie, les portraits se dessinent, les ponts se construisent entre les souvenirs, les traumas, les expériences qui révèlent les différences sociales. Kim Fu vogue entre une maîtrise parfaite de l’atmosphère sous tension et l’analyse humaine à son paroxysme. On y trouverait presque un peu de Délivrance (1972), l’exaltant film de John Boorman, et on s’en délecte !
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Une sélection de Marie Jouvin
Merci de partager avec nous les résumés de ces romans . Ils vont être dans ma PAL à coup sûr. Prenez soin de vous . Belles lectures
Un grand merci pour ce choix de lectures très intéressant. J'aimerais beaucoup découvrir le livre "Danser face à l'océan" pour les richesses que peut apporter l'amitié intergénérationnelle qui est évoquée.
J'aimerais beaucoup lire rodéo vice, le résumé me dit vraiment bien !
Et 5 filles perdues à tout jamais aussi.
Merci beaucoup pour ces idées de lecture qui effectivement vont nous faire voyager à tous les niveaux !
Mon choix va la marennes sorcières, l histoire m attire beaucoup une belleblecture en perspective, super ,est bravo pour le choix de lecture très intéressant