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En pleine tempête, le Cornélius manoeuvre au large de l'Écosse pour récupérer des conteneurs. Panique à bord : le commandant est introuvable. Armand Verrotier doit le remplacer au pied levé. De retour en baie de Somme, le marin est contacté par Charlotte, une jeune femme aux intentions obscures et hantée par un passé douloureux. Apparemment son histoire serait liée au Cornélius. Intrigué, le matelot mène l'enquête et découvre l'existence d'un trafic de grande envergure. À sa tête, un personnage sans scrupules se moquant bien de la catastrophe écologique annoncée. Ne pas chavirer sera le maître-mot d'Armand.
Armand Verrotier est un héros récurrent qui revient là pour sa quatrième enquête, la deuxième que je lis (l'autre était Le naufragé de la baie de Somme, excellent roman policier). Et celui-ci est excellent itou. A lire mon mini-résumé, tout cela pourrait paraître un peu fourre-tout, et encore, je n'ai pas dit un dixième des aventures du marin, ni parlé de sa vie privée, mais l'auteur maîtrise totalement son sujet et on sait où il veut nous emmener, jamais le lecteur n'est perdu en route ou n'a besoin de revenir en arrière pour se rappeler tel ou tel fait. Récit très documenté et extrêmement intéressant lorsqu'il aborde notamment les conditions de vie à bord ou tout ce qui à trait au transport des marchandises, des produits dangereux et au trafic organisé par certains. Ce bouquin part dans tous les sens, mais c'est très positif. Guillaume Lefebvre emmêle les histoires, elles s'enroulent les unes autour des autres. Ses personnages ne sont pas en reste qu'on ne sait pas toujours classer dans les "bons" ou les "méchants", notamment Charlotte.
Je pourrais pinailler un peu et dire que certains passages très techniques sur la marine et les bateaux sont un peu longs, même pour un Breton -mais je n'ai pas le pied marin- mais même pas, il suffit de les survoler (il n'y en a pas tant que cela) pour revenir à des considérations plus "polars". Et puis l'ambiance est résolument tournée vers la mer et les marins, à tel point qu'on pourrait presque sentir les embruns ; et alors le Breton se réveille en moi, la mer si proche qui fait qu'il est difficile de vivre loin d'elle quand bien même on ne navigue pas ; quand bien même on ne vit pas tout juste à côté mais à quelques kilomètres, le vent salé et plein d'embruns se fait sentir...
Très bien écrit dans une écriture limpide et claire, pas érudite, mais de facture classique, ce roman se suit très agréablement et même avec avidité parce que l'auteur sait nous embrumer l'esprit et jouer sur toutes ses histoires en même temps. Sur la fin, lorsqu'il ne reste qu'une cinquantaine de pages et qu'on ne voit pas venir la fin, on se demande comment il va finir son roman, et l'explication finale arrive, tranquille alors qu'on était impatient de la lire... mais pas trop finalement parce qu'on resterait bien un peu plus longtemps avec Armand. On est entre polar et roman d'aventures : très bon point pour moi qui aime trouver dans ce genre autre chose qu'une simple enquête.
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