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En 2012, lors d'un séjour à New York, Justine Granjard travaille avec un chercheur en psychologie américain sur des témoignages d'enfants soldats originaires d'Ouganda, dans le cadre de ses études transdisciplinaires sur le traumatisme. En parallèle, elle étudie l'histoire de son grand-père, l'un des vingt-quatre survivants français du convoi Buchenwald-Dachau du 7 au 28 avril 1945. Ces travaux, mêlés dans son esprit, sont les matériaux de Vingt-trois quatre cinq, écrit entre 2012 et 2019.
Les poèmes qui composent cet ensemble explorent la fabrique et la réception des récits de guerres par des sujets contemporains. Ils interrogent la notion de mémoire, particulièrement de mémoire institutionnalisée, et mettent en scène la restitution narrative du traumatisme comme libération, leurre et défaite. Entre tristesse et férocité, ces bribes sont le constat d'une inflexion politique du langage et tendent en soi vers une nouvelle langue : polyphonique, fragmentaire, primitive.
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