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Ville distraite (la)

Couverture du livre « Ville distraite (la) » de Antonio Pascale aux éditions Seuil
  • Date de parution :
  • Editeur : Seuil
  • EAN : 9782020663861
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Comme dans L'Entretien des sentiments, on trouvera ici un style et un ton tout à fait étonnant, ciselé et efficace, mais aussi un genre particulier : ce texte est en effet difficile à classer. Plus qu'un essai narratif sur une ville, l'auteur nous propose une nouvelle façon de raconter la ville,... Voir plus

Comme dans L'Entretien des sentiments, on trouvera ici un style et un ton tout à fait étonnant, ciselé et efficace, mais aussi un genre particulier : ce texte est en effet difficile à classer. Plus qu'un essai narratif sur une ville, l'auteur nous propose une nouvelle façon de raconter la ville, la sienne en l'occurrence, la ville de Caserte. En courts chapitres, il met à nu le fonctionnement de la ville, la mentalité et le comportement de ses habitants, leurs rapports aux autres, au travail, à l'argent, au sacré, voire aux bains de mer. Le résultat est un portrait approfondi de Caserte, et, au-delà, du Sud italien. En même temps, la ville et son territoire deviennent des prototypes avec une densité
symbolique comparable à Nashville chez Altman ou Twin Peaks chez Lynch. Dans ce récit à part entière, donc, le narrateur invite le lecteur à une visite guidée de la ville et de ses faubourgs, et présente les découvertes et les explications comme partie intégrante d'une histoire plus complète. La narration principale est régulièrement interrompue par un discours enchâssé, qui vient l'appuyer et l'éclairer, soit en évoquant l'origine du problème abordé, soit en livrant une anecdote, toujours en approfondissant sur un autre plan la vision première du fait. Ces deux voix se recoupent, se complètent, l'une plus narrative, plus moqueuse, la seconde plus « scientifique », à la fois plus précise et plus détachée. Au fil des chapitres, le narrateur raconte des épisodes de plus en plus intimes : parti - de façon salutairement provocatrice - de la description des conditions de vie des Sénégalais, importante minorité de la région, en passant par les moeurs immobilières de la mafia locale, la fabrication de la mozzarella, la vie quotidienne de la population allant chaque jour travailler à Rome, les moeurs politiques des habitants et leur recours ambigu à la « main-d'oeuvre » polonaise, le lecteur parvient à la présentation des habitudes sexuelles et des relations entre les sexes. Engagé, critique, caustique, ironique, excessivement précis dans la mise au jour des faits et des phénomènes, ce récit présente donc des éclats de vie, des existences qui s'imbriquent et qui, tous ensemble, trouvent leur cohérence narrative et leur signification politique.

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