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- Un classique de Romain Rolland, pendant à sa Vie de Beethoven.
- Le récit passionné de l'existence tournmentée d'un des plus grands artistes de la Renaissance.
Cette Vie de Michel-Ange s'inscrit dans la série des biographies de Romain Rolland ( Vies des hommes illustres ), dans laquelle figurent notamment Beethoven et Tolstoï. Parue pour la première fois en 1906, Romain Rolland y déploie avec son art habituel une analyse subtile et profonde du caractère héroïque de Michel-Ange, un des créateurs les plus féconds du XVIe siècle. Rolland met en exergue les tiraillements entre l'affaiblissement de la volonté et la puissance du génie. Il conte cette vie depuis l'enfance jusqu'à la mort en rappelant combien cette vie fut marquée par la solitude et la souffrance. Immense sculpteur (le David), peintre de génie (la chapelle Sixtine), Michel-Ange est un vainqueur qui fut aussi un vaincu. C'est toute l'italie de la Renaissance qui revit dans ces pages. Le Romain Rolland biographe exerça une influence déterminante sur son jeune disciple Stefan Zweig, appelé aussi dans ses biographies à être un pyschologue perspicace.
Vie de Michel-Ange est une pièce essentielle à la redécouverte de l'oeuvre de Romain Rolland qui s'opère aujourd'hui. La présentatation de Jean Lacoste le rappellera avec brio.
J’ai dix-huit ans. L’obligation de lire « le Rouge et le Noir ». Je n’y comprends rien. Je m’ennuie ferme. Puis j’ai repris le livre à trente-trois ans et là, j’ai compris quel écrivain était Stendhal. Un romancier sensible et épique. Mais il s’intéressait également à la peinture. Et il a écrit sur la peinture. Stendhal, dans cet ouvrage, se demande « Comment peindre les passions, si on ne les connaît pas ? » Il pose la question aux artistes mais, me semble-t-il, il se la pose surtout à lui-même, comme une sorte d’introduction à l’écriture de ce texte. Mais rassurez-vous, rien de desséché, d’austère, d’élitiste ne se dissimule derrière ce long titre. Bien sûr, Stendhal parle de l’Histoire, de la peinture, de l’Italie également. Et nous avons le plaisir de digressions, de circonvolutions, de tours et détours : l’importance des populations, l’influence des climats, les contextes culturels, tout ce qui nourrit le tempérament des artistes.
Stendhal n’est probablement pas Giorgio Vasari (1511-1574), la référence en matière de biographies d’artistes italiens de la Renaissance. Mais il fait de Léonard de Vinci et de Michel-Ange les deux pivots de son étude, tout en nous offrant des légendes, des péripéties de voyage, des angoisses, des complots et même une tentative d’assassinat. Pourtant, le chapitre qui m’a le plus passionné est intitulé « De l’Amour », titre d’un futur essai publié en 1822. Dans ces lignes, Stendhal transforme la théorie en un récit pour mieux nous persuader et mieux nous conquérir. En effet, en demandant aux artistes de vivre avant de peindre, il fait de ce livre, qui n’est confus qu’en apparence, un plaidoyer pour l’esthétique romantique. Ecrit entre 1812 et 1816, et publié en 1817, il est avant tout une charge contre le retour de l’Antiquité prôné par Johann Joachim Winckelmann et le néoclassicisme. Et, d’autre part, il défend l’esthétique « moderne » (le romantisme) impliquée pleinement dans son époque. En réalité, Stendhal instrumentalise l’Histoire pour justifier ses choix personnels. Le meilleur exemple se trouve dans les pages consacrées au cénacle de Léonard à Milan. Il se permet de décrire le Christ comme étant victime de spleen, le visage las et dégoûté par l’échec de son message d’amour universel. Stendhal se moque bien du Nouveau Testament, du moment, que cela lui permet d’illustrer parfaitement sa conception de la peinture.
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