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Léon-Paul Fargue, célèbre arpenteur parisien et poète hanté par la nostalgie, brilla également dans l'exercice du portrait de nombre de ses amis (Maurice Ravel par exemple) ou des grands aînés de la littérature et de la peinture. Ce texte - publié en 1946 et depuis longtemps introuvable - est un éloge furieux d'un des plus grands peintres espagnols et, sans aucun doute, de l'histoire. De Séville à la cour du roi Philippe IV, ce «mystique qui ne veut point dire son nom» sut faire surgir, sur le visage des hommes, toute la complexité des songeries qui, de l'intérieur, les consumaient. Face à ses tableaux que l'on admire au Prado, au Louvre, à Londres, à Vienne, Fargue décèle une immobilité incantatoire qui pousse à la méditation et aux souvenirs. Il pointe le peintre des rapports vrais, «le véritable peintre de l'Incarnation», qui ?t de l'être humain son sujet le plus précieux. Là où «dans les contraintes de la vie of?cielle, dans les disciplines de la vie d'apparat», l'homme se tient en équilibre entre la vertueuse maîtrise de soi et une nature passionnelle, violente, qui ne peut jamais vraiment se dérober. Là où Vélasquez régna tel un seigneur.
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