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Pendant neuf mois, la narratrice, Lucile Buffet, traque Gaël Tchakaloff, son double, celui qui magnifie sa vie et dévaste celle de ses proches. Au fil des pages vertigineuses de ce roman, Lucile et Gaël se convoquent à tour de rôle, en autant de mises à nu indélébiles de leur histoire. Tout les oppose si ce n'est l'envie de tuer l'autre. La première a grandi sur une île déserte, faire de nature et de poésie. La seconde s'est droguée au pouvoir, à la transgression, à la violence. Leurs mondes d'hier et d'aujourd'hui, où l'on croise Jean Paulhan aussi bien qu'une ânesse prénommée Nina, Brigitte et Emmanuel Macron, Dominique Strauss-Kahn, Rachida Dati et d'autres encore, s'entrelacent et rythment leur lutte à mort.
Ce roman est une véritable mise à nu de la part de l’autrice. Elle se livre, sans fioriture. L’écriture est simple mais tellement impactante. L’autrice nous fait prendre conscience qu’en chacun de nous vit un ange et un démon, et qu’il peut être difficile de les faire cohabiter. Chez l’autrice, les deux existent comme deux entités distinctes. Si écrire ce livre est une véritable thérapie pour l’autrice, elle est pour le lecteur un révélateur de notre conscience
J’ai découvert Gaël Tchakaloff grâce à l’émission des Grosses Têtes à la radio. Cette femme à la vive répartie et au ton irrévérencieux m’a tout de suite plu. Mais lorsqu’au détour d’un article, j’ai appris qu’elle avait créé ce personnage fascinant de toutes pièces, et qu’elle avait décidé de s’expliquer dans un livre, je n’ai pas hésité.
En effet, elle a utilisé ce prénom et ce nom depuis quelques années pour laisser échapper ses vices dormants. Cette journaliste est devenue une autre afin de sortir du lot et d’exister en société. Sa nouvelle identité lui a permis de décrocher des jobs, de charmer des hommes et de divertir son monde.
Seulement, emportée par son nouveau rôle, elle est devenue incontrôlable. Lancée dans tous ses excès, elle a commencé à perdre ce qui faisait ses fondements. Son entourage ne la suivait plus. La création commençait à étouffer l’hôte.
Durant tout le livre, elle s‘adresse directement à son double. Elle retrace son origine, son évolution et son influence. Aujourd’hui, alors qu’elle lui doit beaucoup professionnellement, elle doit mettre fin à leur collaboration afin de se retrouver personnellement.
Au détour de son histoire, il est aussi intéressant de croiser quelques personnages politiques, sur lesquels on apprend des anecdotes savoureuses. Elle nous donne son point de vue sur cet univers, celui-là même qui l’a obligé à se créer une réplique.
Avec ce récit, Gaël Tchakaloff prouve qu’elle est une véritable écrivaine. Sa plume est belle et exigeante. Elle raconte avec brio son combat contre la dualité. Parfois directe, souvent aérienne, sa langue donne une dimension métaphysique qui m’a captivé tout au long du texte. Même si la dernière partie, plus ancrée dans le réel m’a un peu ennuyé, j’ai passé un bon moment aux côtés de celle femme multiple, dont la vivacité d’esprit rejaillit sur le livre !
http://leslivresdek79.com/2019/11/29/506-gael-tchakaloff-vacarme/
« Vacarme » est une sorte d’autobiographie et je n’aime pas trop les autobiographies. Dilemme pour moi. Allez je me lance quand même car j’ai une forte envie de connaître cette femme, cette auteure, cette tornade blonde au sourire si franc! Quelle découverte! J’ai été scotchée à mon livre toute une journée, je n’ai pas réussi à le poser tellement ce journal est envoûtant. J’ai été fascinée par Gaël, par Lucile, ses deux personnalités si opposées mais qui ne peuvent pas être dissociées. Car oui, dans « Vacarme », Lucile Buffet raconte Gaël Tchakaloff, Gaël que Lucile a créé pour être une autre, celle que tout le monde regardera. Celle qui osera tout, vraiment tout. Celle qui fera fît des jugements, des regards des autres. Celle qui sera dans les coulisses du pouvoir. Celle qui aura ses entrées dans tout le beau monde parisien. Celle qui brûlera la vie par les deux bouts. Lucile et Gaël vont se répondre, chacune va interpeller l’autre, elles s’affrontent dans les mots, les phrases, les non-dits enfin dits. Chacune a son univers.
Gaël écrit. Elle écrit pour comprendre, se comprendre. Elle écrit parce que ses mots/maux ont besoin de jaillir, d’exister. Elle écrit pour elle, pour ses filles, pour les hommes de sa vie, pour sa famille, ses amis. Elle écrit parce que cela devient vital pour Lucile. Pour cela, le récit est vif, piquant, incisif. Il est vrai, sensible, profond. Il ne cache rien, il dévoile le pire comme le bon. Il montre cette solitude si bien dissimulée mais si présente et qui fait mal. Il élude pas grand chose. Il fallait que ce vacarme fasse surface pour le calmer, le contrôler et Gaël/Lucile a tempéré ce vacarme pour en faire un roman qu’il faut découvrir!
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