La présidente du Prix Orange du Livre en Afrique nous parle des livres qui l'ont marquée
Une si longue lettre est une oeuvre majeure, pour cequ'elle dit de la condition des femmes. Au coeur de ce roman, la lettre quel'une d'elle, Ramatoulaye, adresse à sa meilleure amie, pendant la réclusion traditionnellequi suit son veuvage.Elle y évoque leurs souvenirs heureux d'étudiantesimpatientes de changer le monde, et cet espoir suscité par les Indépendances.Mais elle rappelle aussi les mariages forcés, l'absence de droits des femmes.Et tandis que sa belle-famille vient prestement reprendre les affaires dudéfunt, Ramatoulaye évoque alors avec douleur le jour où son mari prit une secondeépouse, plus jeune, ruinant vingt-cinq années de vie commune et d'amour.La Sénégalaise Mariama Bâ est la première romancièreafricaine à décrire avec une telle lumière la place faite aux femmes dans sasociété.
La présidente du Prix Orange du Livre en Afrique nous parle des livres qui l'ont marquée
Dans ce livre court on est dans une lettre écrite par Ramatoulaye qui se livre a sa meilleure amie sur ce qui a été sa vie.
Elle lui parlera des traditions qu'elle aimerais voir changer, des conditions des femmes, du mariage et de la polygamie.
Mais dans cette lettre elle se confit surtout sur son mariage, sur son mari a qui elle est restée dévouée pendant 25 ans et a qui elle a donné 12 enfants jusqu'au jour ou il décidera de prendre une autre épouse, privilège de leur rang de mari, épouse beaucoup plus jeune qui viendra effondré la vie de Ramatoulaye.
Puis s'en vient le décès de ce dernier et la belle famille qui vient au partage de ses biens et les prétendants qui viendront se proposer a remplacer le défunt.
Et la vie qui continue et qui apportera de nouvelles surprises a Ramatoulaye avec notament une des filles et l'avenir qu'elle tachera de changer.
Un roman sur la condition des femmes, les traditions africaines, a découvrir.
Confinée pendant la traditionnelle quarantaine imposée par son veuvage, Ramatoulaye adresse une longue lettre à son amie Aïssatou. Elle y fait le bilan de son existence, se remémorant les rêves de sa jeunesse, le bonheur de ses années conjugales, puis la douleur de la solitude quand son mari la délaissa pour prendre une seconde épouse.
Si les confidences que, sur un ton juste et posé, cette femme aligne avec sincérité dans une prise de recul sur sa vie passée, sont devenues un immense classique de la littérature africaine et ont classé Mariama Bâ parmi les écrivains les plus célèbres de son pays, c’est parce qu’elles constituent un manifeste, pionnier lors de sa parution à la fin des années soixante-dix, pour la condition féminine au Sénégal. Au travers de deux amies confrontées malgré leur éducation, leur aisance et leur accès à une activité professionnelle, aux limitations imposées aux femmes dans leur rapport aux hommes, c’est toute la société sénégalaise, avec son système de castes et surtout la pratique de la polygamie, que questionne Mariama Bâ.
Comme son amie avant elle, Ramatoulaye découvre après tout le monde les tortueuses intrigues familiales et le remariage de son mari au bout de vingt-cinq ans de vie commune. Contrairement à Aïssatou qui opte pour le divorce et s’exile, elle prend le parti de plier devant le fait accompli, mais en s’effaçant dans une solitude consacrée à son métier d’enseignante et à ses douze enfants : un choix qui, au-delà d’être humiliant, l'isole péniblement. Comble de ce qui n’est pourtant pas de l’ironie, au décès du mari, des années plus tard, il faudra encore que Ramatoulaye bouscule les traditions pour envisager de recouvrer un droit sur sa propre vie. Car, une fois passé l’obligatoire confinement du veuvage, c’est son beau-frère qui est désormais en droit d’en faire une seconde épouse.
Roman militant, Une si longue lettre s’inscrit avec force dans cet élan, qui, dans les années soixante et soixante-dix, fit s’élever la première génération de Sénégalaises instruites contre la polygamie. Aujourd’hui, plus d’un tiers des ménages sénégalais se déclarent encore polygames : un chiffre en lente érosion, qui masque toutefois une recrudescence… dans les milieux aisés et intellectuels justement ! Les filles instruites suscitant une certaine méfiance, elles restent plus longtemps célibataires et finissent par accepter d’épouser un homme déjà marié pour entrer dans la norme sociale du mariage et de la famille.
Cette œuvre majeure dans l’histoire du féminisme sénégalais, dont Mariama Bâ est devenue un emblème, se découvre donc avec d’autant plus d’intérêt, que, plus de quarante ans après sa première édition, elle est toujours d’actualité.
Un classique étudié au collège au Sénégal..
Une langue à la fois simple et fluide ,
Décrit le problème de la polygamie au Sénégal et des rivalités avec la coepouse et ses enfants
Un livre à lire avec passion !
Une amie qui l'avait emprunté à la médiathèque fut tellement enthousiaste à propos de ce livre, qu'avant même qu'elle le rende, je l'avais réservé !
Et je n'ai pas été déçue :)
Modou, le mari de Ramatoulaye vient de décéder brutalement. Elle écrit à sa meilleure amie, Aïssatou, et lui raconte son quotidien de première épouse devenue veuve.
De ces semaines de deuil où les quémandeurs d'héritage se pressent à sa porte alors qu'après 25 ans de vie commune, Modou les avait abandonnés, elle et ses 12 enfants pour convoler avec une amie de lycée de leur deuxième fille !
Elle raconte la condition des femmes au Sénégal, le dévouement à leur conjoint, leur maison, leurs enfants, et mêmes si certaines font des études, peu s'en servent pour d'autres métiers qu'infirmières ou sage-femmes ... et celles qui utilisent leurs compétences, comme le ferait un homme, partent souvent exercer à l'étranger, comme l'a fait Aïssatou.
On retrouve dans ce roman de 1979, les mêmes thèmes que ceux développés dans "Les impatientes", avec le regret qu'en quarante ans rien ou presque n'ai changé pour les femmes musulmanes africaines ...
Un très beau roman, dont j'ai regretté la brièveté : 165 pages seulement !
Attirée et séduite par la littérature africaine depuis deux ans, je ne pouvais pas passer à côté de ce classique, paru en 1979, traduit en 28 langues.
Ce roman prend la forme d'une lettre que Ramatoulaye, en période de réclusion de 40 jours suite à son veuvage, mère de douze enfants, institutrice, adresse à son amie Aïssatou, divorcée, interprète, qui vit aux Etats-Unis.
Cet isolement lui permet de revenir sur sa vie avec ses bonheurs et ses peines, lui offre l'occasion de dresser un tableau de la situation sociale et économique du Sénégal mais le coeur de son texte, c'est la condition de la femme sénégalaise.
Elle décrit le poids des traditions totalement défavorables aux femmes et souligne en particulier la souffrance que provoque la polygamie lorsque le mari aimé prend une deuxième épouse, plus jeune, plus belle. Ce thème était également le noyau de " Les Impatientes" de la camerounaise Djaïli Amadou Amal.
Les deux amies incarnent les deux réactions possibles face à la polygamie : la douloureuse acceptation (Ramatoulaye) ou le refus par le divorce (Aïssatou). Ce roman s'adresse à toutes les femmes africaines et au-delà à toutes les femmes ce qui explique probablement son retentissement mondial.
Ce texte est d'autant plus émouvant que plus qu'un roman, il s'agit d'une auto-fiction. Ramatoulaye, c'est Mariama Bâ; comme son personnage, elle était institutrice, a eu 9 enfants, a été mariée 3 fois; elle fut une militante féministe engagée. Ses mots sont imprimés à l'encre de la vie, ce qui donne une force et et une émotion particulières à "Une si longue lettre".
Mon évaluation : 4,5/5
Ramatoulaye vient de perdre son mari, Modou Fall. Elle écrit une lettre à son amie de toujours, Aïssatou, pendant son veuvage pour se confier.
Une si longue lettre raconte la vie de femmes ; leurs souvenirs heureux, leurs déceptions, leurs douleurs, ainsi que leur place dans une société en pleine mutation.
En utilisant un ton bien particulier, un mélange doux-amer, Mariama Bâ nous relate le parcours de Ramatoulaye et d’Aïssatou à travers leurs mariages respectifs.
Ramatoulaye est veuve et pleure son époux défunt qu’elle a tant aimé. Mais son mariage était déjà fini, depuis que Modou a osé prendre une seconde épouse, amie de sa propre fille, et qu’il a tiré un trait sur sa première famille.
Le courage de la femme abandonnée avec ses 12 enfants face à la lâcheté de l’homme qui abandonne tout pour la jeunesse.
Sa lettre est une manière de rendre hommage aux femmes, à leurs combats, en tentant de ne jamais les juger, quels que soient leurs choix et leurs comportements. Elle continue malgré tout d’avoir de l’espoir et de croire encore en l’amour. Mais elle reconnaît aussi qu’en tant que femme, elle, et les autres, seront toujours en tort, aux yeux de la société, quel que soit leur choix de vie.
Dans Une si longue lettre, les traditions qui ne laissent pas forcément le choix aux femmes (ainsi qu’aux hommes mais elles leur sont toujours favorables) telles que les mariages forcés, la polygamie imposée (sans même prévenir soi-même sa première épouse) côtoient les évolutions sociétales telles que la place de plus en plus importante des femmes en politique ainsi que l’éducation et l’instruction des femmes au Sénégal. C’est un très beau portrait de la femme Sénégalaise que nous livre Mariama Bâ, une ôde à ses soeurs.
« Aïssatou,
J'ai reçu ton mot. En guise de réponse, j'ouvre ce cahier, point d'appui dans mon désarroi : notre longue pratique m'a enseigné que la confidence noie la douleur. »
Ainsi commence le livre et ma plongée dans la vie de Ramatoulaye.
« Amie, amie, amie ! Je t’appelle trois fois. Hier, tu as divorcé. Aujourd’hui, je suis veuve. » Dans cette longue lettre de souffrance, Ramatoulaye déroule le fil de sa vie. Sa rencontre avec celui qui sera son époux et qu’elle a choisi contre l’avis de sa mère. Sa vie de première épouse, ses tourments avec en fond, les us et coutumes du Sénégal musulman.
Les Sénégalaises ploient sous le poids de la tradition. Ainsi, Ramatoulaye a-t-elle appris la polygamie de son mari par les frères et le meilleur ami de son mari, le jour du mariage. Imaginez ! Ils sont venus en délégation pour lui annoncer la « bonne nouvelle » ! Le mari ne lui a rien dit, rien de rien !! Oui pour nous c’est incroyable. Elle pourrait faire comme son amie Aïssatou et divorcer, mais, non, elle restera par amour, malgré l’avis de ses filles et continuera de travailler et d’assumer les enfants.
Mariama Bâ décrit la misère ou l’envie de plus de richesse, qui poussent les mères à « vendre » leur fille comme seconde voire troisième épouse à un homme riche mais plus très jeune. C’est d’ailleurs ce qui arrive à Binetou, la seconde épouse.
Bien qu’elle ait 50 ans, le frère de son mari tout juste enterré vient la demander en mariage, car il hors de question qu’elle reste seule ou que sa fortune passe entre d’autres mains. D’autres hommes la demanderont en mariage pour de très bonne raisons ou de moins bonnes. La tradition, la tradition !
Ramatoulaye renâcle devant la dégradation, l’occidentalisation des mœurs, « Notre société actuelle est ébranlée dans ses assises les plus profondes, tiraillée entre l’attrait des vices importés, et la résistance farouche des vertus anciennes… La pollution s’insinue autant dans les cœurs que dans l’air. » Pourtant la modernité a ses charmes car le mari de sa fille partage les tâches de la maisonnée « Daba est ma femme. Elle n’est pas mon esclave, ni ma servante. »
J’ai senti beaucoup de tristesse, de chagrin, de colère, de dignité et d’amour dans cette lettre où une femme, même lettrée, indépendante financièrement est entièrement soumise au mâle et à sa belle-famille. Même si Ramatoulaye accepte à son corps défendant, la polygamie de son mari, elle est résolument moderne dans ses rapports avec ses enfants et sa vie sociale.
J’ai aimé cette si longue lettre entre tradition et modernité, entre joie et souffrance, entre colère et acceptation. J’ai découvert ce titre sur le blogue d’Yv et me suis empressée de le commander à la bibliothèque. Bien m’en a pris.
Comme Yves en lisant le nom de l’auteur, j’ai aussitôt pensé à Madame Bâ d’Eric Orsenna. Maintenant, je comprends mieux l’hommage qu’il lui a rendu dans ce livre.
Le livre se termine sur une superbe phrase : « Le mot bonheur recouvre bien quelque chose, n'est-ce pas? J'irai à sa recherche. »
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