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Une littérature de l'écoute : Collectes de voix de Georges Perec à Olivia Rosenthal

Couverture du livre « Une littérature de l'écoute : Collectes de voix de Georges Perec à Olivia Rosenthal » de Maud Lecacheur aux éditions Pu De Saint Etienne
Résumé:

Collecter des témoignages, recueillir des récits de vie, écrire, en somme, avec la parole d'autrui : tel est le programme que se fixent aujourd'hui de nombreux écrivains contemporains, qui adossent l'écriture à une pratique d'entretien.



De nombreux auteurs français contemporains adossent... Voir plus

Collecter des témoignages, recueillir des récits de vie, écrire, en somme, avec la parole d'autrui : tel est le programme que se fixent aujourd'hui de nombreux écrivains contemporains, qui adossent l'écriture à une pratique d'entretien.



De nombreux auteurs français contemporains adossent aujourd'hui leurs pratiques d'écriture à des collectes de voix. À la manière de Svetlana Alexievitch, des écrivains aussi différents que Jean-Paul Goux, François Bon, Maryline Desbiolles, Jean Hatzfeld, Olivia Rosenthal, François Beaune ou Sophie Divry recueillent témoignages et récits de vie dans des textes polyphoniques. Ces livres de voix, qui se placent sous la figure tutélaire de Georges Perec, auteur des Récits d'Ellis Island (1980), contribuent à renouveler la littérature documentaire autour d'enjeux à la fois esthétiques, éthiques et politiques. En même temps qu'une cartographie mobile du paysage littéraire des années 1980 au seuil des années 2020, ce livre s'attache à réinscrire ce désir de voix dans le temps long, entre héritage du phonocentrisme et prolongement de l'« ère du témoin ». De la dramaturgie de la collecte au travail de montage polyphonique, il propose de mettre au jour les étapes dont résulte le livre de voix. Ces écrivains prolongent ainsi plusieurs aspects de la littérature contemporaine : l'essor des « littératures de terrain », l'exploration des méthodes et outils des sciences sociales (en particulier l'entretien), tout en soulevant des questionnements politiques puisque le livre recomposé permet souvent de faire entendre des voix oubliées, interrogeant par là tant les failles de la représentation démocratique que les façons de refaire communauté. Traversés par les enjeux éthiques et politiques de la parole déléguée, les livres de voix témoignent de l'émergence d'une posture d'« écrivain public » au sein de la littérature contemporaine.

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