"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Cette nuit, ils ne font pas l'amour. Cette nuit, ils ne se défoncent pas. Plancher, sur le lit, les draps trempés. Il grelotte, il suffoque. Le thermomètre indique quarante de fièvre. Javier veille son ami. Passe la main sur son visage, le calme lorsqu'il s'agite trop, porte les verres d'eau, maintient le gant de toilette imbibé d'eau froide sur son front, caresse sa chevelure, sa nuque, lui raconte un tas d'histoires sans intérêt pour l'apaiser, le serre dans ses bras, embrasse sa joue en feu, l'aide à ingurgiter aspirine sur aspirine.
Le jeune homme ne semble pas vraiment réagir. Les seules fois où il se lève, c'est pour se précipiter aux toilettes et vomir. Il refuse que le capitaine l'y accompagne, tire la chasse avant de sortir et revient se coucher illico.
Javier est tenté un moment de l'emmener aux urgences, mais son amant l'en dissuade. Demain, il ira voir quelqu'un, promis. En attendant, il veut juste se reposer. S'il te plaît, mon amour."
La capitaine Javier et le lieutenant Plancher enquêtent sur une série de suicides surprenants : des hommes victimes de cancers foudroyants, qui ont lâché les amarres familiales avant de choisir le moment de leur mort...
Les deux policiers cachent un secret : tous les deux homosexuels, ils vont bientôt vivre en couple.
On suit en parallèle la vie de DRH, petit cadre des ressources humaines dans une entreprise qui licencie à tout va et pour laquelle DRH sacrifie sa vie familiale...
Disons le tout net : l'intérêt majeur de ce roman noir est le style de narration choisi : l'enquête des deux policiers et leur vie amoureuse d'un côté ; la vie de DRH, dont on sent qu'il va tomber dans le même piège que les suicidés, de l'autre ; les deux angles d'observation conduisant à la solution de l'énigme.
Pour le reste, l'écriture sans être quelconque n'a rien d'exceptionnelle, et, surtout, on ne croit pas très longtemps aux histoires humaines qui nous sont racontées. L'amour entre les deux policiers et la façon dont ils le vivent sont aussi improbables qu'est incompréhensible le mode opératoire qui conduit à la maladie puis à la mort des suicidés.
En résumé, une forme intéressante ne cache pas l'inconsistance d'u fond abracadabrantesque...
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2021/04/14/une-histoire-damour-radioactive-antoine-chainas-serie-noire-gallimard-abracadabrantesque/
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