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Oleg Erdmann, cinéaste, voue une passion à Catherine II de Russie. Héroïne de son film, l'impératrice offre de multiples visages : cruelle nymphomane, tsarine républicaine, séductrice des philosophes... De son premier amour brisé à un incroyable voyage secret en Europe, Oleg traque la vérité de la Grande Catherine. Sous le vernis de l'Histoire, il découvre le drame d'une femme qui ne cherchait qu'à aimer.
Brièvement,je vais tâcher d'expliciter cet avis négatif.Je me faisais une joie de découvrir ce livre,l'écriture de A.Makine et le destin de Catherine II,cette femme hors norme.Surprise par un début "racoleur"narré par ce cinéaste O.Erdman,cela a abouti à une impression inverse:pas vraiment envie de poursuivre malgré les qualités du style!Déçue,je crois que je vais me tourner par une simple biographie.
Retrouver et lire Andreï Makine est toujours un plaisir. Dans Une femme aimée, il nous emmène sur les traces de Catherine II, avec Oleg Erdmann, un cinéaste russe d’origine allemande, comme son héroïne, « une petite princesse allemande qui regardait tomber la neige sur la Baltique… ». Celui-ci tente de faire son métier en URSS, avant la chute du mur de Berlin et veut aller au-delà des clichés et des réputations toutes faites afin de tenter de comprendre cette femme qui multiplia les amants et les cruautés.
Le texte est prenant de bout en bout grâce à l’alternance des séquences historiques et des démêlés quotidiens de celui qui écrit un scénario sur la vie de la Grande Catherine afin de reconstituer sa vie. Née en 1729, à Stettin, en Poméranie, elle se nommait Sophie Augusta Frédérique d’Anhalt-Zerbst. Elle a 14 ans quand elle vient en Russie épouser Pierre III. Son fils, Paul naît en 1754. Pierre III est renversé et tué en 1762 et Catherine monte sur le trône. En 1784, l’empire russe annexe la Crimée… Puis, en 1795, suite à un troisième partage, la Pologne perd son indépendance. Deux ans plus tard, Catherine II meurt à 67 ans.
Oleg ne veut pas se contenter de l’histoire officielle, trop facile alors que, pour pouvoir vivre, il doit travailler aux abattoirs de Leningrad et partager un appartement communautaire. Ainsi, l’auteur nous fait passer des difficultés d’une vie assez ordinaire aux amants de l’impératrice qui « alimente la fougue de ses hommes avec un cocktail de sexe et de violence. » Après avoir parlé de Potemkine « qui choisissait pour elle de nouveaux amants », il précise : « Le favoritisme comme institution, le sexe comme forme de gouvernement, l’orgasme comme facteur de vie politique. »
Après bien des discussions avec son amie Lessia, Oleg présente son scénario devant le CEAC (Comité d’État pour l’art cinématographique). C’est le moment où son histoire remonte à la surface avec Sergueï, son père, d’origine allemande, considéré comme fou. Il construisait des maquettes de palais, de châteaux car il était architecte. Il avait réussi à s’engager dans l’Armée rouge en s’affirmant comme Juif et non Allemand. « Revenant du front, en 1945, il avait l’impression qu’une parcelle des crimes allemands lui était imputable. » Sa mère avait été déportée en Sibérie comme tous les Russes d’origine allemande et son père répétait : «… dire que tout cela m’arrive à cause de cette petite Allemande devenue la Grande Catherine. »
La situation politique évolue. Gospodine (monsieur) a remplacé camarade, Leningrad est redevenue Saint-Pétersbourg. Douze ans après, Oleg réalise des films pour des oligarques mais Catherine II le hante. Était-elle « une femelle en chaleur » ou « une championne de jeux politiques » ? L’auteur n’oublie pas de relier l’histoire de son pays d’origine avec celle de la France, Voltaire, la Révolution. Voilà maintenant qu’Oleg réalise une série télévisée sur Catherine II…
Comment raconter l’Histoire ? « On connaît des faits, des protagonistes. Les historiens proposent des interprétations. » Oleg se souvient de Lanskoï, le seul qui ait peut-être vraiment aimé Catherine et ce départ envisagé : « Deux cavaliers sur une route nocturne, deux êtres qui, pour s’aimer, quittent les jeux de ce monde » et retrouve Eva…
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