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Nous étions deux ou trois ans après mai 68. On m'annonçait que le roman était mort, ce qui n'était pas la meilleure nouvelle quand on se promettait de devenir écrivain. (...) La solution de remplacement ? Le texte, rien que le texte. Mais à la réflexion, il y avait une autre mort qui était passée inaperçue : celle, brutale, de mon père. Est-ce que de cette mort du roman, on ne pourrait pas faire le roman de la mort ? Le roman du mort ? Vingt ans plus tard, j'apportai à l'éditeur le manuscrit qui glissait cette disparition d'un homme de quarante et un ans au milieu des massacres de la Première Guerre. L'éditeur s'alarma d'une autre disparition, celle du narrateur. Au bilan du siècle, il convenait de rajouter deux victimes collatérales : le roman et moi. J. R.
« Une réflexion magistrale sur la littérature en même temps qu'un récit autobiographique plein d'autodérision, d'humour et de pudeur. » Mohammed Aissaoui, Le Figaro littéraire.
Jean Rouaud sonde une nouvelle fois sa mémoire et nous livre un récit magnifique, profond comme il est rare d’en trouver aujourd’hui. Auteur incontournable pour qui sait que la littérature est un art donc le fait d’un talent. Lire Jean Rouaud c’est prendre la mesure du texte dense, d’une grande érudition sans intellectualisation qui rendrait la lecture inaccessible.
Le roman n’est pas mort puisque Jean Rouaud écrit !
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