Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Un pays à l'aube

Couverture du livre « Un pays à l'aube » de Dennis Lehane aux éditions Rivages
  • Date de parution :
  • Editeur : Rivages
  • EAN : 9782743621308
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

L'Amérique se remet difficilement de la Première Guerre mondiale. De retour d'Europe, les soldats entendent retrouver leurs emplois, souvent occupés en leur absence par des Noirs. Mais l'économie est ébranlée, et la vie devient de plus en plus difficile pour les classes populaires. Sur ce... Voir plus

L'Amérique se remet difficilement de la Première Guerre mondiale. De retour d'Europe, les soldats entendent retrouver leurs emplois, souvent occupés en leur absence par des Noirs. Mais l'économie est ébranlée, et la vie devient de plus en plus difficile pour les classes populaires. Sur ce terreau fleurissent les luttes syndicales et prospèrent les groupes anarchistes et bolchéviques, ainsi que les premiers mouvements de défense de la cause noire. En 1918, Luther Laurence, jeune ouvrier noir de l'Ohio, est amené par un étonnant concours de circonstances à disputer une partie de base-ball face à Babe Ruth, étoile montante de ce sport. Une expérience amère qu'il n'oubliera jamais.
Au même moment, l'agent Danny Coughlin, fils aîné d'un légendaire capitaine irlandais de la police de Boston, est chargé d'une mission spéciale par son parrain, le retors lieutenant McKenna : infiltrer les milieux syndicaux et anarchistes.
A priori Luther et Danny n'ont rien en commun. Le destin va pourtant les réunir à Boston en 1919, l'année de tous les dangers. Dans cette ville où la révolte gronde, la grève des forces de police va mettre le feu aux poudres...

Donner votre avis

Avis (6)

  • Vous aimez le baseball ? Hum, je vois…Au baseball, on lance, on frappe, on court et on attrape une petite balle blanche. Cela nécessite de la force, du coup d’œil, de l’adresse, de la vitesse et de l’agilité. Pourquoi je vous parle de baseball ? Parce que l’histoire qui commence, il y a cent ans...
    Voir plus

    Vous aimez le baseball ? Hum, je vois…Au baseball, on lance, on frappe, on court et on attrape une petite balle blanche. Cela nécessite de la force, du coup d’œil, de l’adresse, de la vitesse et de l’agilité. Pourquoi je vous parle de baseball ? Parce que l’histoire qui commence, il y a cent ans tout juste, débute par une partie de baseball improvisée dans un pré bordant une voie ferrée. Elle va opposer la meilleure équipe de l’époque, celle des Red Sox de Boston, à une équipe improvisée de joueurs noirs condamnés à n’évoluer que dans les « Negro Leagues ». Et dans l’équipe blanche de Boston, il y a le fameux Georges Herman dit « Babe », Ruth. Ce n’est pas un personnage de roman, c’est tout simplement le joueur le plus fameux de l’histoire de ce sport. Il va servir de fil conducteur au roman, de son retour triomphal à Boston en septembre 1918 à son transfert, un an plus tard, à New York. Il va, dans cette partie pour rire, permettre à Luther, héros noir de l’histoire, de bien comprendre que les dés sont pipés, les règles sont truquées. Babe a compris que Luther était lui-aussi un très grand joueur de baseball mais il découvre ce jour-là que le talent ne sert à rien lorsqu’on est noir. Babe est professionnel et Luther travaille dans une usine d’armement et quand les « boys » rentrent de la guerre en Europe on a plus besoin de lui. L’honnêteté, le courage, le talent et le travail ne suffisent pas quand on n’est pas né ou parvenu du côté des nantis, ceux qui gagnent toujours, souvent sans effort ni mérite. C’est parfois, comme pour Luther, une question de couleur de peau mais pas seulement. Danny est le troisième personnage de notre histoire, flic irlandais de Boston, efficace, courageux, sincère, beau garçon et beau parleur, il a tout pour plaire. Hélas pour lui, il est aussi trop honnête, trop sincère, trop entier, trop irlandais pour se compromettre et ne pas attirer la catastrophe qui va s’abattre sur lui et ses collègues.
    Le dernier personnage, le plus important peut-être c’est la ville, Boston. La plus européenne des villes américaines, là où tout a commencé : le May Flower, la Tea Party, là où tout continue, sur l’autre rive de la Charles River avec le campus d’Harvard et le MIT et ses soixante-dix-huit Prix Nobel. Alors le Boston de 1919 que décrit très bien Denis Lehanne est beaucoup moins séduisant que celui d’aujourd’hui, les quartiers de Mattapan ou de West Roxbury existent toujours mais les touristes ne s’y hasardent pas, par manque de temps et par prudence. On préfère suivre les héros de Hanover Street à Salutation Street en passant par l’ancien hôtel de ville de Congress Street, aujourd’hui isolé au milieu des gratte-ciels mais qui fait toujours la fierté du centre ville. On passe des beaux quartiers au plus mal famés. Et en un an, d’une partie de baseball, sans enjeu autre que la dignité et le respect de soi, à un transfert mirifique pour l’époque, vont défiler avec une légende du sport américain, avec un jeune, intelligent et vigoureux flic irlandais et avec un tout aussi jeune, intelligent et vigoureux noir américain, tout ce qui fait l’attraction et la répulsion de cette nation qui en 1919 entame le formidable développement qui lui fera dominer le monde. 1919 est bien l’aube de l’envol américain même si le titre original du roman « Given Day » se traduirait plutôt par Une Journée de Congé en référence aux conditions de travail de l’époque. A travers ce magnifique roman politico-historique, ce sont tous les aspects de l’Amérique et de la civilisation qu’elle diffuse, aujourd’hui encore, sur la planète qui sont abordés.
    Famille, amitié, succès, criminalité, ségrégation, violence, mafias, Dieu et ses églises, anarchistes, terroristes, peur du communisme, argent, syndicats, grèves, politiciens, rien ne manque y compris le gouverneur Coolidge, qui saura profiter de la grève des policiers pour se bâtir la stature nationale qui l’enverra à la Maison Blanche, d’abord comme vice-président puis comme président de 1923 à 1928.
    N’oublions surtout pas le « sport spectacle » finalement peu présent dans le roman mais le fait qu’il entame et termine le roman n’est pas anodin, tout comme le commentaire d’un syndicaliste, discutant, dans un pub, avec Babe, symbole à lui tout seul du sport spectacle naissant.
    « Ce que mon compatriote ici présent voulait dire, expliqua Jim, c'est que l'opium du peuple n'est pas la religion, monsieur Ruth, c'est le divertissement. »
    Babe est également, dépassant le cadre du sport professionnel, le symbole, s’il en est de la réussite américaine* et de ses limites. Laissons-lui le dernier mot ou la dernière pensée, alors qu’il arrive à New York où toute la ville l’attend comme le Messie : « Babe sentit la tristesse l’envahir. Jamais il n’avait fait l’expérience d’un amour pareil, même dans les premiers temps avec Helen. Seigneur était-il possible de connaître ça ?
    Apparemment oui, puisque ces deux-là y étaient parvenus. A un certain moment, la femme posa l’index sur la main de son ex-flic de mari. Ce fut à peine si elle la frôla, et quand il leva les yeux, elle lui sourit en se mordillant la lèvre inférieure. En cet instant, l’expression de son regard brisa le cœur de Babe. L’avait-on un jour regardé de cette façon ? Non. Le regarderait-on un jour de cette façon ? Non. »
    Rien ne vaut l’Amour, n’est-ce pas, Babe ?
    *Toujours dans les symboles qui ont la vue dure, à Boston est resté célèbre le cri de Kevin Garnett, héros de la victoire finale de l’équipe de basket Les Celtics en 2008, « Anything is possible !»

    thumb_up J'aime comment Réagir (1)
  • Les notes devraient avoir un Je n'ai pas pu le finir en plus. Je ne le déconseille pas, je n'ai pas détesté mais je n'ai pas aimé non plus. Dense, lourd, le prologue est très difficile à lire et je n'ai pas retrouvé la légèreté que j'aimais chez l'auteur dans sa série Kenzie-Gennaro.

    Les notes devraient avoir un Je n'ai pas pu le finir en plus. Je ne le déconseille pas, je n'ai pas détesté mais je n'ai pas aimé non plus. Dense, lourd, le prologue est très difficile à lire et je n'ai pas retrouvé la légèreté que j'aimais chez l'auteur dans sa série Kenzie-Gennaro.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Il faut une certaine persévérance pour affronter cette part de l'histoire de l'Amérique en presque huit cents pages. Le tout est très dense, foisonnant de personnages emblématiques, décrivant un contexte intense où les injustices poussent malgré tout le lecteur à poursuivre afin de trouver une...
    Voir plus

    Il faut une certaine persévérance pour affronter cette part de l'histoire de l'Amérique en presque huit cents pages. Le tout est très dense, foisonnant de personnages emblématiques, décrivant un contexte intense où les injustices poussent malgré tout le lecteur à poursuivre afin de trouver une issue positive qui heureusement arrive par le côté romanesque.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Ce livre est magnifique. Il nous entraine dans l'Amérique de 1918, après la première guerre mondiale. On y découvre un peuple qui vit dans la misère la plus totale. Les syndicats commence à prendre de l'ampleur, et chaque jour ce sont une dizaine de grèves qu'on dénombre dans la ville de Boston....
    Voir plus

    Ce livre est magnifique. Il nous entraine dans l'Amérique de 1918, après la première guerre mondiale. On y découvre un peuple qui vit dans la misère la plus totale. Les syndicats commence à prendre de l'ampleur, et chaque jour ce sont une dizaine de grèves qu'on dénombre dans la ville de Boston. A travers plusieurs personnages: Danny Couglhin, irlandais, policier, Nora jeune femme qui a quitté son Irlande natale pour découvrir le rêve américain et Luther un jeune noir qui fuit un passé douteux de la ville de Tulsa. Ces trois personnages vont nous faire vibrer dans l'atmosphère de cette époque terrible.
    Avec beaucoup de lucidité l'auteur nous livre un récit d'une partie assez méconnue de l'histoire de l'Amérique. Comme dans tous ses livres il va jusqu'au bout des choses, et livre à son lecteur une chronique assez extraordinaire de la vie à cette époque. Les personnages sont criant de vérité, les événements s'enchainent à une vitesse phénoménale et on se retrouve très vite à la fin du roman.
    Très bon livre à découvrir absolument, qui rassemble à la fois une saga familiale, une épopée historique et une intrigue policière. Un roman comme on a rarement l'occasion d'en lire...

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Ce livre retrace l'histoire du syndicalisme américain notamment dans la police. Un grand livre qui tranche avec la production habituelle de Dennis Lehanne

    Ce livre retrace l'histoire du syndicalisme américain notamment dans la police. Un grand livre qui tranche avec la production habituelle de Dennis Lehanne

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Formidable, époustouflant, passionnant : je viens de terminer « Un pays à l’aube » et je reste soufflée, indécise quant à me lancer dans un nouveau livre…
    Cette extraordinaire fresque s’appuie sur un fait historique méconnu, la première grève de la police à Boston en 1919, douze mois qui se...
    Voir plus

    Formidable, époustouflant, passionnant : je viens de terminer « Un pays à l’aube » et je reste soufflée, indécise quant à me lancer dans un nouveau livre…
    Cette extraordinaire fresque s’appuie sur un fait historique méconnu, la première grève de la police à Boston en 1919, douze mois qui se sont écoulés entre la fin de 1ère guerre mondiale et le début de la Prohibition.
    La guerre se termine. Secouée par le chômage, l’inflation et des conditions de vie difficiles, l’Amérique moderne est en train de se construire sur des inégalités sociales insupportables et une misère criante. La population noire, toujours stigmatisée, connait une ségrégation sévère contre laquelle le mouvement naissant des droits civiques peine à lutter. Les « boys » rentrent au pays et s’apprêtent à reprendre les postes occupés par les noirs pendant la guerre.
    Boston. Les habitants sont décimés par la grippe espagnole ; attisé par la misère sociale, le syndicalisme reprend de la vigueur, malgré une répression brutale. Les activistes opposés au libéralisme posent des bombes en semant la terreur partout et organisent des attentats, les idées « subversives » ont traversé l’Atlantique !
    C’est dans ce contexte de cocotte-minute que se déroulent les destins croisés de Babe Ruth, personnage ayant réellement existé, et reconnu aux États-Unis comme le plus grand joueur de baseball de tous les temps, témoin immobile des mutations de son pays dans le roman, et de deux personnages principaux fictifs.
    D’un coté, Danny Coughlin, flic d’origine irlandaise chargé d’infiltrer les cellules terroristes ; c’est un esprit libre et progressiste qui se cherche, en butte au clan familial, et amoureux de Nora, une belle irlandaise à la forte personnalité ; de l’autre Luther Laurence, un jeune homme noir engagé au service des Coughlin. Embarqué malgré lui dans des histoires crapuleuses qui l’ont obligé à fuir sa ville, son travail et sa famille, il arrive à Boston.
    Dennis Lehanne brosse brillamment un portrait de l’Amérique au moment charnière où celle-ci va basculer dans la modernité. Dans un récit foisonnant où la petite histoire nourrit la grande et l’éclaire, il jongle avec l’histoire du syndicalisme, la diabolisation de l’étranger, la ségrégation envers la communauté noire, la lutte des classes et la manipulation politique ; il dépeint aussi bien la rudesse des conflits sociaux que le melting-pot américain, la ville de Boston et ses quartiers claniques et analyse avec finesse les sentiments qui animent Danny, son père et Nora, la force des préjugés, ou la singularité de l’animal humain, capable de bonté comme de la plus intolérable cruauté… on y retrouve également de grandes figures comme le Président Wilson, Calvin Coolidge ou John Edgar Hoover.
    De la littérature qui prend aux tripes, questionne, cultive, fait grandir le lecteur.
    Un chef d’œuvre épique qui évoque forcément « Autant en emporte le vent » et les « Raisins de la colère » ou « Gangs of New York » au cinéma : j’attends avec impatience l’adaptation cinématographique !

    PS il ne faut en aucun cas se laisser décourager par la description ( longue !) du match de base-ball sur lequel s'ouvre le roman : forcément, les américains, ça les passionne, nous moins... !

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)

Donnez votre avis sur ce livre

Pour donner votre avis vous devez vous identifier, ou vous inscrire si vous n'avez pas encore de compte.